Je leur demanderais de se souvenir de l’enseignement de nos pères.
Pour comprendre quelle est la faculté qu’il nous faut à tout prix conserver, je crois, que c’est, avant toute autre chose, le dialogue.
Le dialogue qui permet de comprendre l’autre, de comprendre les choses.
Notre peuple a toujours su refuser les dogmes. Nous savons tous que rien n’est tout blanc ou tout noir. C’est pourquoi, il faut éviter de coller aux autres des étiquettes. Il est de droite, il est de gauche, c’est un fasciste, c’est un Loubavitch, il ne mange pas cachère. Oui, ce sont des choses que nous entendons souvent. Bien que notre religion nous interdise la Shonara. Mot qui se traduit je pense par médisance, mais qui va, sans aucun doute, beaucoup plus loin, l’interdiction de parler de l’autre. Ne dit-on pas en français, les absents ont toujours tort ?
Pourquoi le dialogue, mais tout simplement parce qu’il nous permet d’écouter l’autre, pour de lui permettre de s’expliquer, pour que nous puissions aussi comprendre ses motivations, ses obligations, ses frayeurs, et même ses rêves.
Combien j’ai souffert, lorsque un fou a assassiné le Premier Ministre de l’Etat d’Israël, Yitzhak Rabin. Combien j’ai regretté de voir des jeunes de la LDJ ou du Betar se jeter sur Shimon Pérès et lui lancer des injures. Combien j’ai regretté d’apprendre que certains avaient refusé de participer à une conférence au motif que le Président du Likoud France y serait.
Combien j’ai regretté d’entendre un député Israélien traiter le Ministre des affaires étrangères d’Israël de fasciste.
Tout comme la polémique qui sévit de nos jours sur le financement des ONG, en Israël, nous donne à entendre toutes sortes d’accusations.
N’avons-nous pas la chance d’être les héritiers d’un peuple dont la culture est le Shalom, ne l’appelons pas à chacune de nos prières ?
Ne comprennent-ils pas, ces enfants d’Israël, que les attitudes de rejet, de non acceptation de l’autre, n’ont rien de juif ?
Notre peuple a trop souffert de la haine et du mensonge pour qu’à notre tour nous empruntions ce chemin pour nuire aux autres, pour atteindre nos objectifs.
De telles attitudes sont de véritables insultes à la mémoire de nos six millions de frères morts parce qu’ils croyaient en autre chose, morts parce qu’ils voulaient rester différents, morts parce qu’ils étaient juifs.
Bernard ATLAN
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