L’affaire a fuité.
Une réunion s’est tenue le 30 avril à l’Ambassade de France à Tel-Aviv pour mettre au point l’évacuation, en cas de guerre, des 200.000 français vivant en Israël.
La démarche est pleine de bons sentiments puisqu’il s’agit de sauver, des ravages des missiles iraniens ou du Hezbollah, des femmes et des enfants qui pourraient trouver refuge en France, l’autre mère Patrie.
Mais c’est totalement méconnaitre la psychologie juive, et à fortiori israélienne, qui tend à démontrer que depuis la Shoah, la peur ne fait plus partie des sentiments éprouvés par les habitants d’Israël lorsque leur vie est en danger. Ils sont prêts à mourir, non pas comme des moutons, mais comme des soldats, les armes à la main.
Tank syrien hors de combat en 1967
Je me souviens en 1967 quand, jeune fougueux, j’avais abandonné mon poste au lycée Buffon pour rejoindre le pays voué à une destruction certaine.
Ce n’était certainement pas la peur de soi qui entretenait cette fougue mais la peur pour les autres, les enfants et les vieillards dont certains avaient déjà connu l’horreur des camps nazis.
Je me trouvais à la frontière syrienne et je m’étais étonné que les enfants et les bébés restent dans les abris au lieu d’être en lieu sûr, au centre du pays ou à la rigueur dans des familles d’accueil en France.
La guerre a éclaté mais les enfants n’ont pas bougé de leur abri du kibboutz.
Les israéliens n’avaient pas compris ma vision pessimiste des faits car pour eux, les pères se battraient jusqu’au dernier souffle de vie sachant que leurs enfants, qui constituaient l’avenir du pays, étaient à quelques encablures des tanks syriens.
Fuir pour eux, c’était à nouveau retrouver les stigmates du juif honteux et couard tel qu’il est décrit dans l’image d’Epinal des brochures antisémites de l’entre deux guerres.
Penser que de petites embarcations, rejoignant les navires de guerre français au large de Yaffo, d’Ashdod ou de Netanya s’illustreraient à mettre en valeur la fuite des juifs d’un pays qu’ils ont rejoint librement, est une vue simpliste de diplomates.
Le juif ne fuit pas Israël comme un français pourrait fuir le Liban, la Syrie ou la Côte d’Ivoire.Le juif ne confie pas la vie de sa famille et de ses enfants entre les mains « d’une cellule de crise » mais entre les mains des jeunes conscrits de Tsahal.
Et si l’on devait se référer à l’exemple de 1967, les israéliens n’avaient pas fui mais, au contraire, ont été rejoints par des dizaines de milliers de volontaires juifs du monde, qui voulaient, sinon mourir avec eux, au moins vibrer avec la même intensité en répétant : « plus jamais ça ».
Jacques Benillouche
copyright © Temps et Contretemps
Ambassade de France à Tel-Aviv
http://www.jforum.fr/forum/international/article/la-france-meconnait-la-psychologie?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter%20du%2013-08-2012-1
Tsahal 1967 Chutzpah Benillouche Peur Courage Israël Ambassade
La peur
Un rabbin prie une dernière fois avant d’être assassinéMais c’est totalement méconnaitre la psychologie juive, et à fortiori israélienne, qui tend à démontrer que depuis la Shoah, la peur ne fait plus partie des sentiments éprouvés par les habitants d’Israël lorsque leur vie est en danger. Ils sont prêts à mourir, non pas comme des moutons, mais comme des soldats, les armes à la main.
Tank syrien hors de combat en 1967
Je me souviens en 1967 quand, jeune fougueux, j’avais abandonné mon poste au lycée Buffon pour rejoindre le pays voué à une destruction certaine.
Ce n’était certainement pas la peur de soi qui entretenait cette fougue mais la peur pour les autres, les enfants et les vieillards dont certains avaient déjà connu l’horreur des camps nazis.
Je me trouvais à la frontière syrienne et je m’étais étonné que les enfants et les bébés restent dans les abris au lieu d’être en lieu sûr, au centre du pays ou à la rigueur dans des familles d’accueil en France.
La guerre a éclaté mais les enfants n’ont pas bougé de leur abri du kibboutz.
Les israéliens n’avaient pas compris ma vision pessimiste des faits car pour eux, les pères se battraient jusqu’au dernier souffle de vie sachant que leurs enfants, qui constituaient l’avenir du pays, étaient à quelques encablures des tanks syriens.
Fuir pour eux, c’était à nouveau retrouver les stigmates du juif honteux et couard tel qu’il est décrit dans l’image d’Epinal des brochures antisémites de l’entre deux guerres.
Cellule de crise
Evacuation des français de Côte d’IvoirePenser que de petites embarcations, rejoignant les navires de guerre français au large de Yaffo, d’Ashdod ou de Netanya s’illustreraient à mettre en valeur la fuite des juifs d’un pays qu’ils ont rejoint librement, est une vue simpliste de diplomates.
Le juif ne fuit pas Israël comme un français pourrait fuir le Liban, la Syrie ou la Côte d’Ivoire.Le juif ne confie pas la vie de sa famille et de ses enfants entre les mains « d’une cellule de crise » mais entre les mains des jeunes conscrits de Tsahal.
Et si l’on devait se référer à l’exemple de 1967, les israéliens n’avaient pas fui mais, au contraire, ont été rejoints par des dizaines de milliers de volontaires juifs du monde, qui voulaient, sinon mourir avec eux, au moins vibrer avec la même intensité en répétant : « plus jamais ça ».
Jacques Benillouche
copyright © Temps et Contretemps
Ambassade de France à Tel-Aviv
http://www.jforum.fr/forum/international/article/la-france-meconnait-la-psychologie?utm_source=activetrail&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter%20du%2013-08-2012-1
Tsahal 1967 Chutzpah Benillouche Peur Courage Israël Ambassade
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