dimanche 11 mars 2012

Le Pourim de Barack Obama Editorial de la semaine du 10/03/2012...


Lorsque Binyamin Netanyahou s'est rendu, cette semaine à la Maison Blanche, il a pris soin d'offrir à Barack Obama un cadeau à forte charge symbolique, en cette fête de Pourim, à savoir un Rouleau d'Esther (Meguila), et, dans l'espoir que le président américain comprenne bien le message, le Premier ministre lui a dit : "à cette époque-là aussi, ils voulaient nous faire disparaître".


Certains parleront de religion, de spiritualité, d'autres d'allégories, de fables, quoi qu'il en soit, nul ne peut ignorer l'importance particulière du symbolisme chez les Juifs.
Mais au-delà de ces considérations, Barack Obama se doit de prendre en compte des réalités incontestables.
Il nous dit en substance : "restez tranquilles, ne parlez pas, je vous dirai quand sera venu le moment et je ferai le nécessaire". 


 A Netanyahou de dire 4 fois NON !


NON, car Israël est un Etat souverain et doit rester maître de son destin.
NON, car précisément, pour que les sanctions contre l'Iran fonctionnent, il faut parler des menaces militaires qui font partie de la stratégie de pressions permettant éventuellement d'éviter une intervention.
NON au "moment venu", car il sera celui de l'agenda américain ou plutôt d'Obama qui ne coïncide pas forcément avec celui d'Israël...
 Un exemple précis pour corroborer mon affirmation : pour Israël, la ligne rouge est l'enrichissement de l'uranium, alors que les Américains considèrent que c'est l'acquisition de la bombe…
 NON, enfin, quand il fera le "nécessaire" ; nous avons pu malheureusement constater durant le mandat d'Obama, et les dirigeants arabes aussi, son absence de discernement, de réactivité, ses valses-hésitations, ses balbutiements. Israël ne peut pas se permettre de se fier à de tels arguments.

Obama qui possède, espérons-le, des services de Renseignements efficaces, devrait connaître quelques réalités de l'Iran qui prouvent que les sanctions, telles qu'elles sont appliquées aujourd'hui, n'auront aucun impact. En effet, l'Iran est un Etat riche et peut donc résister plutôt longtemps. Le peuple, lui, est pauvre et se contentera de vivre avec très peu, les Iraniens ayant appris à s'accommoder avec la pauvreté. En outre, ce sont les Gardiens de la Révolution qui tiennent véritablement le pouvoir, ils ne sont inféodés ni aux ayatollahs ni à Ahmadinejad, plutôt en perte de vitesse. 

Les Gardiens sont des terroristes jusqu'au-boutistes à côté desquels le Hezbollah et Assad font figure d'organisation humanitaire. Ils sont les équivalents des commissaires politiques de l'Armée rouge, se sont emparés de l'armée, du Parlement et, comme ils sont bien équipés, ils se moquent totalement de l'impact des sanctions sur la population.

Il y a aussi "le leurre nord-coréen". Comme par hasard, il y a quelques jours, la Corée du Nord nous annonce un moratoire sur l'enrichissement de l'uranium. Et Barack Obama a servi cet argument à Netanyahou : voilà la preuve que les sanctions fonctionnent. Donc, il faut laisser le temps aux sanctions de faire leur effet. Ce temps qu'utilisent les Iraniens en poursuivant la fabrication de la bombe, ce qui rend la situation irréversible. Et finalement, en prime, les Nord-Coréens n'auront plus qu'à acheter cette bombe ou la recevoir de Téhéran au nom de "l'Amitié entre les peuples opprimés par l'axe américano-sioniste". Le tour est joué.

Pour préparer la rencontre avec Netanyahou, la CIA a exposé au président américain le scénario suivant en cas d'attaque israélienne contre les installations iraniennes :
pour le moment, Israël poursuit sa politique de sabotages et d'éliminations en utilisant les minorités kurdes et chiites et même des organisations que nous considérons comme terroristes, mais nous ne voulons pas le savoir. Ces actions ne sont pas suffisamment efficaces pour mettre un terme au programme iranien. Les Israéliens envisagent donc d'attaquer les sites nucléaires, mais nous avons des doutes sur la réussite de l'opération à cause de l'éparpillement des sites et aussi parce qu'il pourrait y avoir des installations inconnues. Il nous faudra effectuer un travail de nettoyage, c'est-à-dire, finir l'opération. 

Donc, mettons la pression sur Netanyahou et surtout sur le public israélien. Expliquons-leur que s'ils attaquent, c'est le début de la IIIème guerre mondiale, les Arabes riposteront, il y aura des milliers de victimes, l'aéroport Ben Gourion sera fermé, la Bourse et l'économie paralysées. Bref, comme on dirait à Langley, "Apocalypse now".
Sauf qu'un certain nombre d'informations ne sont pas prises en compte, volontairement ou pas. 

Tant que les Iraniens n'ont pas la bombe, leur capacité de représailles est très limitée et Israël jouit d'une incontestable supériorité stratégique. Le Hezbollah réagira certainement, mais Israël a la capacité d'absorber le choc des missiles et de faire taire très rapidement l'organisation terroriste chiite qui ne pourra pas compter, cette fois-ci, sur les soutiens logistiques de Téhéran et de Bachar el Assad. 


Le Hamas, quant à lui, membre des Frères musulmans sunnites opposés aux chiites, vient d'annoncer qu'il ne se lancerait pas dans une aventure avec l'Iran, mais s'il changeait d'avis, nous saurions nous en occuper. Enfin, on peut avoir des doutes sur l'empressement des pays arabes à attaquer Israël pour venir en aide aux Iraniens qu'ils détestent au moins autant que les "Sionistes". 

Obama craint les représailles sur le territoire américain, l'envolée du prix du pétrole, le chaos de l'économie mondiale. Le terrorisme international et l'Iran n'ont pas besoin de prétexte pour tenter de commettre des attentats sur le sol américain comme nous l'a prouvé un certain 11 septembre avec 3.000 morts en plein New York.

Qu'en sera-t-il lorsque Téhéran pointera des missiles balistiques intercontinentaux à ogives nucléaires vers les Etats-Unis et l'Europe ? 


Quel sera alors le prix du pétrole ?


Dans quel état sera alors l'économie mondiale ?

Et puis Obama devrait se rappeler de l'Histoire, ne fut-ce que pour son bénéfice personnel. Les dirigeants qui sont intervenus militairement en fin de mandat ont toujours été réélus, comme Bush en 2003 en Irak ou Thatcher en 1982 aux Malouines. Sans parler d'une intervention terrestre, l'impact d'une opération aérienne contre l'Iran serait énorme sur le public américain qui a le sens du patriotisme, l'amour de la bannière étoilée. 
En outre, les Républicains n'auraient pas d'autres choix que de soutenir "the President of the United States of America".
Sorry, Mister President, j'ai osé parler, je ne me tiens pas tranquille, mais je ne fais que mon devoir d'Israélien à la minuscule place qui est la mienne, afin de participer à cette stratégie de la menace et des pressions qui nous permettra, peut-être, d'éviter le conflit.

En janvier 2011, Ahmadinejad a fait déclasser les mausolées supposés d’Esther et Mardochée où les Juifs d'Iran se rendent traditionnellement en pèlerinage à Pourim, ordonnant que le site soit converti en "mémorial pour les victimes d’Esther et Mardochée" et que la fête de Pourim soit renommée "festival juif du massacre des Iraniens"…
 . 

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