dimanche 2 octobre 2011

Boris Cyrulnik, le « psy » qui avait un secret...

Boris Cyrulnik, le « psy » qui avait un secret...

http://www.europe-israel.org/wp-content/themes/Funda/images/date.pngseptembre 29th, 2011 http://www.europe-israel.org/wp-content/themes/Funda/images/user.pngDaniele - Europe-Israel.org

Boris cyrulnik

Boris Cyrulnik, le « psy » qui avait un secret


Daniele - Europe-Israel.org


Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, auteur d'un rapport sur le suicide des enfants remis jeudi au gouvernement, a popularisé en France le concept de "résilience", à savoir la faculté de rebondir après un traumatisme.

Celui qui figure parmi les "psys" préférés des Français a longtemps écouté les secrets des autres en taisant le sien : une enfance brisée par la chasse aux Juifs du régime de Vichy.

Ses parents sont morts en déportation, lui-même s'est échappé d'une rafle à 6 ans et demi : "mes proches savaient mais je ne voulais pas que ce soit public", expliquait en 2009 à l'AFP celui qui faisait parler à sa place "le petit Bernard" dans ses livres à gros tirages.

Mais après une émission télévisée en 1983, trois personnes qui l'ont aidé à survivre, le contactent et témoignent des conditions de son évasion. Et en 1997, lorsqu'il fait remettre la médaille des Justes à l'institutrice qui l'a caché à Bordeaux, Marguerite Farges, des caméras l'attendent : "je voulais l'intimité mais quand j'ai vu le bonheur de Margot, je n'ai pu faire demi-tour".

Malgré sa vingtaine de livres, dont "Mémoire de singe et parole d'homme", "Un merveilleux malheur" ou "Autobiographie d'un épouvantail" (prix Renaudot essai en 2008), ses centaines d'articles scientifiques, sa haute stature et sa carrure d'ex-rugbyman, il reste mal à l'aise pour raconter son enfance. A 74 ans, il garde au fond des yeux la surprise d'être vivant.


"Mon père était de Kiev, ma mère de Pologne. Ils sont arrivés en France un an ou deux avant ma naissance (le 26 juillet 1937 à Bordeaux, ndlr). Mon père, ébéniste, s'est engagé dans la Légion dès le début de la guerre. Il a été blessé, arrêté sur son lit d'hôpital. Il a disparu à Auschwitz".

En juillet 1942, sa mère le met à l'assistance avant d'être arrêtée : "le directeur était le frère de mon institutrice qui est venue me chercher". Elle l'abrite sept mois. Une nuit, des policiers français l'emmènent rejoindre 1.700 personnes à la synagogue de Bordeaux avant leur départ pour Drancy puis Auschwitz.

"Les gens qui nous gardaient, parlaient de wagons qui allaient être scellés, je comprenais +les wagons vont être salés+, je croyais que c'était une torture qu'on allait nous faire".

"Une dame rassemblait les enfants sur une couverture, je me suis mis de côté. Je me suis caché sous un plafond en grimpant entre les murs d'une pissotière". Les cars partent, il sort. Une infirmière de la Croix-Rouge le cache sous un matelas.


Il va ensuite d'institutions en familles d'accueil : "je n'étais pas un enfant caché mais un enfant traqué". Après guerre, il retrouve une tante. Ils s'installent à Paris, sans le sou. Il entre en sixième, quasiment sans avoir été scolarisé auparavant et se tait "pour être comme les autres".

Il veut devenir médecin parce que, selon sa tante, sa mère le voulait, et psychiatre en pensant "que ça permettra de tout comprendre".


Sitôt diplômé en 1970 – l'un des derniers à avoir la double spécialité de neurologue et psychiatre -, il s'intéresse aux schizophrènes alors enfermés puis aux enfants abandonnés qui ne sont pas forcément "fichus". Il développe le concept de la résilience à partir de l'observation des survivants des camps et d'enfants orphelins. Il lance le premier groupe de recherches internationales sur la résilience en 1993.

Aujourd'hui expert internationalement reconnu, il vit toujours dans sa maison de La Seyne-sur-Mer (Var) retapée avec son épouse et ses deux enfants alors qu'il travaillait à l'hôpital local.

Juif non croyant mais passionné d'histoire juive, il aime faire du bateau avec ses amis et sa famille, lire et voyager.

photo à la une : Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, auteur d'un rapport sur le suicide des enfants remis jeudi au gouvernement, a popularisé en France le concept de "résilience", à savoir la faculté de rebondir après un traumatisme.


source

AFP

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