Les produits "made in France" sont de moins en moins français...
Les indicateurs du nouvel observatoire mis en orbite par Christian Estrosi le mardi 31 août démontrent la progression de la part des composants étrangers dans les produits élaborés en France. Secteurs les plus concernés: l'industrie ferroviaire, l'aéronautique tout comme l'automobile.
L’Observatoire du Fabriqué en France a pris son envol le mardi 31 août 2010, sous l’impulsion de Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, qui n’a pas nié nourrir un certain protectionnisme. Les premiers indicateurs brandis par le ministre indiquent, entre autres enseignements, une baisse de la teneur en composants français des produits assemblés dans l’Hexagone. En 2009 : 69 %, alors que c’était 75 % en 1999. Trois filières échappent tout de même à l’érosion générale observée, leurs industries se fournissant davantage en France que dix ans auparavant : la construction et réparation navale ; les technologies et services de l’information et de la communication ; la mode et le luxe.
Parmi les secteurs les plus touchés par la baisse de part des composants français : le ferroviaire. En 1999, le matériel ferroviaire conçu en France comprenait 79 % de composants eux aussi produits dans le territoire national. Dix ans plus tard : 62 %. Fort recul enregistré également dans l’aéronautique : 53 % aujourd’hui contre 65 % en 1999.
Et le secteur automobile n’est pas en reste : 64 % contre 67 %.
SUR FOND DE DÉLOCALISATION
L’automobile a d’ailleurs tenu une place importante dans le discours prononcé par le ministre Estrosi lors du lancement de «son» Observatoire. Dans le contexte de désindustrialisation dont pâtit la France, un chiffre comme celui-ci ne peut que susciter de légitimes inquiétudes : sur cent voitures neuves commandées en France l’an dernier, 43 seulement ont été assemblées dans l’Hexagone. A la fin du précédent millénaire, cette proportion était de 57 pour 100.
Comment expliquer ceci ? Non seulement les marques étrangères ont déferlé sur la France mais les constructeurs tricolores (Renault et PSA) ont entrepris une politique de délocalisation de leur production. Il veulent profiter des coûts de revient plus modiques dans le Maghreb et en Europe de l’Est.
Exemple de cette donne automobile qui change à un rythme accéléré : la berline familiale Latitude, portant la griffe Renault, qui débarquera bientôt sur le marché français, notamment. Elle sera importée de Corée du Sud et prendra la relève de la routière généraliste Vel Satis. Ce modèle assemblé à Sandouville depuis 2001 ne sera bientôt plus fabriqué par le constructeur au Losange.
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