Une façon de relier histoire familiale et service militaire dans Tsahal, selon un capitaine israélo-italien de l’armée israélienne, 73 ans après les faits....
Plus de 70 ans après que des soldats de la Brigade juive de l’Armée britannique ont combattu contre les forces nazies en Italie, la 7ème Brigade blindée de Tsahal a été décorée en leur nom de la médaille du courage de la part du gouvernement italien.
La Brigade juive a été formée en 1944 au plus fort de la Deuxième Guerre mondiale, avec l’idée que les Juifs avaient le droit de combattre les Nazis du fait des horreurs qu’ils faisaient subir à leurs coreligionnaires. L’unité était principalement composée de Juifs venant du territoire de Palestine sous mandat britannique, mais également de quelques officiers Juifs et non-juifs originaires du Royaume-Uni.
L’année dernière, le Parlement italien a voté à l’unanimité une loi visant à décerner la Médaille d’Or pour le Courage Militaire – l’une des plus hautes distinctions du pays – à l’armée israélienne qui représente la Brigade juive maintenant disparue.
La cérémonie s’est tenue mercredi au Moshav Avihail, près de Netanya, dans un musée dédié à l’ancêtre de la Brigade juive, la Légion juive, qui avait combattu contre les Ottomans lors de la Première Guerre mondiale.
La 7ème Brigade blindée a été choisie pour recevoir cette décoration au nom de l’armée israélienne car elle a des liens historiques avec la Brigade juive, car beaucoup de ses membres ont rejoint la brigade des blindés après la Deuxième guerre mondiale. En outre, le premier commandant de la 7ème Brigade, Shlomo Shamir, était un vétéran de la Brigade juive.
La Brigade juive a participé aux combats en Italie du printemps 1945 à la fin de la guerre. Elle a combattu contre les forces fascistes allemandes et italiennes dans le cadre de l’Opération Mitraille.
Les soldats de la Brigade juive « étaient de jeunes hommes qui n’avaient pas leur propre État mais qui ont fait preuve de dévouement dans le but de combattre et de mourir pour la liberté des autres », a déclaré Gianluigi Benedetti, l’ambassadeur italien en Israël, après avoir remis la médaille.
Piero Cividalli était un de ces jeunes gens. Il était né en Italie en 1926. Sa famille avait quitté l’Europe pour la Palestine de l’époque en 1939, après que les fascistes ont mis en place des lois antisémites, interdisant aux Juifs d’aller dans les écoles, leur confisquant leurs biens et limitant leur capacité de mouvement, entre autres.
Il rejoignit la Brigade juive à 18 ans, mais il était alors trop tard pour participer à la guerre, car il était encore en phase de formation en Egypte pendant l’Opération Mitraille.
Il voyagea vers son Italie natale avec son unité peu de temps après la fin de la guerre, à l’été 1945. L’année suivante, il était en poste à travers toute l’Europe : en Italie, en Autriche, en Belgique et aux Pays-Bas.
« J’étais un soldat, je faisais des choses de soldat, des patrouilles, des gardes. Nous aidions les réfugiés », a-t-il déclaré dans un hébreu teinté d’un léger accent.
Peu son retour en Israël, Cividalli a rejoint l’armée israélienne en formation et a servi dans le 53ème Bataillon d’Infanterie de la Brigade Givati pendant la Guerre d’Indépendance de 1948, mais aussi pendant la Guerre du Sinaï en 1956 et la Guerre de Six Jours en 1967.
Pour le capitaine Daniel Sztulman, un commandant de compagnie dans le 82e bataillon de la 7ème brigade, né d’une mère immigrée italienne et ayant grandi en parlant l’italien, la médaille relie l’histoire de sa famille à son activité militaire actuelle.
« Je suis venu ici parce que pour moi, c’est symbolique, cela boucle la boucle », a-t-il déclaré.
« Honnêtement, je ne connaissais pas l’histoire avant cela. J’avais entendu parlé de la brigade, qu’elle avait participé à la libération de l’Italie, mais je ne savais pas que la majorité des membres avait ensuite rejoint le 82e Bataillon, où je sers maintenant », a-t-il dit.
Après la guerre, la Brigade juive est restée en Europe pendant plus d’un an. Officiellement, les soldats juifs avaient pour mission d’aider à trouver et à installer les rescapés de la Shoah et les réfugiés. Officieusement, ils ont aussi participé à des campagnes d’assassinats d’officiers nazis et ont aidé des survivants à se rendre en Palestine, en passant par le sud de l’Italie puis à travers la mer Méditerranée.
Cividalli, qui est ensuite devenu un artiste, a déclaré qu’il se réjouissait de la remise de cette médaille et de cette reconnaissance, bien qu’elle soit tardive.
« Mieux vaut tard que jamais », a-t-il remarqué après la cérémonie.
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