Arthur Ashkin, Gérard Mourou et Donna Strickland, lauréats du prix Nobel de physique en 2018. (Assemblée Nobel)
Un Juif américain de 96 ans qui a révolutionné la chirurgie des yeux est le doyen des lauréats...
Le prix Nobel de physique a été attribué mardi à trois pionniers des lasers qui ont permis de mettre au point des outils de haute précision utilisés dans l’industrie et la médecine.
Arthur Ashkin a remporté la moitié des neuf millions de couronnes suédoises (environ 1,01 million de dollars, soit 870 000 euros), tandis que les Français Gérard Mourou (74 ans) et la Canadienne Donna Strickland se sont partagés l’autre moitié (59 ans).
L’Américain Ashkin a été honoré pour son invention des « pincettes optiques » qui saisissent des particules, des atomes, des virus et d’autres cellules vivantes avec leurs doigts à faisceau laser.
En 1987, il est parvenu à piéger ainsi, sans les endommager et en conservant un milieu stérile, des bactéries vivantes : les pinces sont depuis couramment utilisées dans les laboratoires pour étudier les micro-organismes, mais également dans les technologies de pointe pour le contrôle de micro-pompes ou de micromoteurs.
Le physicien a pu utiliser la pression de radiation de la lumière pour déplacer des objets physiques, «un vieux rêve de science-fiction», a déclaré l’Académie royale des sciences de Suède.
Ashkin, qui est de confession juive, est le doyen des personnes nommées lauréates de l’un des prestigieux prix Nobel.
De leur côté, Gérard Mourou, un polytechnicien, et son étudiante Donna Strickland ont inventé la technique d’amplification des lasers, appelée « Chirped Pulse Amplification (CPA) », qui génère des impulsions ultracourtes et de très grande puissance.
Outre leur contribution à la physique du vide ou des trous noirs, les travaux des deux scientifiques ont permis d’opérer des millions de personnes souffrant de myopie ou de cataracte.
Mme Strickland, professeure à l’Université de Waterloo au Canada, est la première femme lauréate du prix Nobel à être nommée en trois ans, et la troisième femme à avoir remporté le Prix de physique.
« Je pensais qu’il aurait été plus facile d’honorer les femmes physiciennes, nous en sommes là aujourd’hui et j’espère qu’avec le temps, les choses iront plus vite », a-t-elle réagi.
Seules Marie Curie – qui reçut aussi le Nobel de chimie en 1911 -, en 1903 et Maria Goeppert Mayer en 1963 ont été distinguées à ce jour par l’académie dans cette discipline.
L’année dernière, les astrophysiciens américains Barry Barish, Kip Thorne et Rainer Weiss ont remporté le Prix de physique pour la découverte des ondes gravitationnelles prédites par Albert Einstein un siècle auparavant dans le cadre de sa théorie de la relativité générale.
Lundi, deux immunologistes, James Allison des États-Unis et Tasuku Honjo du Japon, ont remporté le Prix Nobel de médecine pour leurs recherches sur la manière dont les défenses naturelles du corps peuvent combattre le cancer.
Les gagnants du Prix de chimie seront annoncés mercredi, suivis du Prix Nobel pour la paix vendredi. Le Prix Nobel d’économie clôturera la saison le lundi 8 octobre.
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