Thermomètre en main, nous avons arpenté ce mardi le métro parisien. En fonction des lignes, les voyageurs ne sont pas logés à la même enseigne.
Il y a ceux qui optent pour les éventails, ceux qui se sont équipés des brumisateurs/ventilateurs et ceux qui doivent se contenter d’une feuille de papier pour faire un soupçon d’air. Car le métro parisien a pris des airs de fournaise. Et d’une ligne à l’autre, les voyageurs ne sont pas égaux.
Ce mardi après-midi, alors que la température extérieure atteint 31,2 °C, c’est la ligne 6 qui remporte le palmarès du métro le plus chaud sur celles que nous avons testées avec un thermomètre et un hygromètre à la main. Ici, pas de climatisation. Il faut se contenter de l’air apporté par les fenêtres alors que ce métro aérien traverse Paris en plein soleil. Résultat, le thermomètre affiche 33,4 °C et le taux d’humidité, 45 %. C’est deux degrés de plus que l’air ambiant.
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Michel, un bouquet de roses à la main soupire : « C’est insupportable, on transpire à grosses gouttes. D’ailleurs, le matin, je commande un Uber pour que mon costume ne soit pas fichu avant d’arriver au bureau. Le soir, je rentre en métro et je prends une douche en arrivant. »
Près de 32 °C sur la ligne 4
Changement d’ambiance sur la ligne 4. Là, on souffle un peu. La « ventilation mécanique forcée », un système qui aspire l’air extérieur pour le rejeter dans le métro, permet de respirer. Au moins un peu. Car il fait tout de même 31,9 °C.
À Châtelet, direction la ligne 1. Comme la 14, la 9, la 2 ou la 5, elle est censée disposer de la « ventilation réfrigérée », un dispositif un peu moins énergivore que la clim mais qui diffuse un air extérieur refroidi… En théorie. En pratique, ce mardi après-midi, il ne fonctionne pas. À l’arrêt dans les stations, on étouffe. Le thermomètre n’affiche toutefois « que » 31,4 °C et 45 % d’humidité.
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À Champs-Élysées Clemenceau, on se tourne vers la redoutable ligne 13. Elle aussi dispose de la ventilation mécanique, c’est-à-dire du super courant d’air forcé, comme la 4, la 7 ou encore la 8. Et en effet, surprise, il ne fait pas si chaud. « On a connu pire, confirme Nathalie, passagère régulière. En juin 2017, la période de canicule est tombée en juin, les gens n’étaient pas encore en vacances, c’était horrible. » Mais si la température n’est « que » de 31,6 °C, le taux d’humidité lui a largement grimpé : 60 %. « Ah oui, s’amuse Amandine. Le problème de la ligne 13, c’est la chaleur humaine… Il y a beaucoup trop de monde. »
La RATP ne généralisera pas la climatisation
Pour trouver une température inférieure à 30, il faut se rendre sur la ligne 2, qui dispose d’un des matériels les plus récents : « C’est la moins chaude, affirme Célia, à bord, un brumisateur sur les genoux. Enfin quand ça marche. » Le filet d’air frais fait baisser la chaleur : 29 degrés. Ouf. Sauf que, sur la même ligne, mais dans le sens inverse, le système devait être en panne. Soit 32,6 degrés… et 62 % d’humidité.
La RATP n’envisage pas de généraliser la climatisation. Pour des raisons techniques mais aussi écologiques. « Elle a un fort impact environnemental. Elle consomme beaucoup d’énergie et réapparaît sous forme de chaleur dans les tunnels et sur les quais », explique l’opérateur.
À défaut d’air frais, les usagers du métro pourront se rabattre sur les 65 000 bouteilles et les éventails que les agents vont distribuer sur le réseau jusqu’à lundi.
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