Un magasin vendant des produits casher a été incendié ce mardi matin à Créteil, une semaine après l’affaire des croix gammées.
Il y a une semaine, cinq croix gammées avaient été taguées sur deux magasins casher du petit centre commercial Kennedy, dans le quartier populaire du Mont-Mesly à Créteil. Cette fois les auteurs sont, semble-t-il, passés à la vitesse supérieure. Ce mardi vers 5 heures du matin, l’un des deux commerces, Promo & Destock, a été incendié.
Selon nos informations, un ou plusieurs individus ont fracturé le rideau, brisé une vitre avant de mettre le feu. Le laboratoire de la police a établi l’origine criminelle. Le service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne est saisi.
« Certains veulent créer des polémiques, ou importer le conflit israélo-palestinien, analysait la semaine dernière le gérant de l’épicerie Promo & Destock. Ce que je constate, c’est que les communautés cohabitent très bien à Créteil. Je suis moi-même musulman et je vends du casher ici depuis bientôt dix ans. »
Ce mardi, l’épicier d’origine tunisienne a été conduit à l’hôpital, «sous le choc en découvrant son bien», précise Albert Elharrar, président de la communauté juive de Créteil. Le commerce a été entièrement ravagé par les flammes, qui ont également léché la façade du centre commercial.
Très tôt, le maire PS Laurent Cathala s’est rendu sur place. Pour l’heure, il « attend les résultats de l’enquête » et reste prudent, sur un possible acte antisémite, une semaine après « les tags » . «Il y a des problèmes de squat, de trafic de drogue dans ce centre. Mais dans le quartier, il n’y a pas de problème particulier. Si ce n’est autour de ce centre depuis quelques semaines. Avec les gestionnaires, qui sont des gestionnaires privés, il faut prendre des mesures pour apporter plus de sécurité. »
Habitants et commerçants, comme son opposant (LR) Thierry Hebbrecht réclament d’ailleurs des mesures. «Cela fait des années que ce centre se dégrade », tempête ce dernier. «On veut que tous les israëlites quittent Créteil, c’est ça ? », s’énerve cet habitant, fort en colère.
Egalement sur place, le président de l’Union des étudiants juifs de France, Sacha Ghozlan répète : «Ce sont les antisémites qui doivent avoir peur, pas les juifs de France. »
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