Certaines coïncidences tiennent parfois du miracle. C’est ce qu’a dû penser Pierre Rehov, le réalisateur — controversé, car souvent politiquement incorrect — de Unveiling Jerusalem, lorsqu’il a appris la décision du Président Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, une semaine avant la sortie mondiale de son film démontrant les raisons historiques, politiques et religieuses impliquées derrière cette décision.
Pour avoir visionner « Unveiling Jerusalem » plus de trois ou quatre fois, en découvrant à chaque passage de nouvelles images promptes à m’émerveiller, j’avoue que ce film joliment fait, mais surtout factuel, mérite largement cette coïncidence miraculeuse qui entraînera, sans nul doute, un public le plus large possible à le découvrir.
« Unveiling Jérusalem » ouvre sur plusieurs vues aériennes du Mont du Temple, rebaptisé « Haram Al Sharif » par les musulmans, puis sur les rues vibrantes de vie de la capitale, où toutes les communautés se croisent et se mélangent, dans une atmosphère de partage et de liberté, tandis qu’un commentaire vous guide rapidement à travers les époques pour vous conduire d’un coup de baguette à Paris, siège de l’UNESCO.
Là, le ton change, car l’UNESCO, « est bien connue pour ses interventions contre Israël » ainsi que l’indique le Professeur Dan Barrat, qui ajoute qu’« après une telle résolution, on ne peut que rire ou pleurer, mais comme il n’y a rien à faire contre l’UNESCO, j’ai préféré en rire ».
Car, la décision de l’UNESCO, arrachant Jérusalem et le Mont du Temple à ses origines historiques, rejetant tout attachement entre le peuple juif et la capitale d’Israël désormais reconnue, et renommant la ville trois fois sainte par ses seules appellations arabes avant de la déclarer « sous occupation », est au cœur de ce documentaire, qui nous invite à nous poser une question fondamentale : existait-il un Temple juif, détruit par les Romains en 67, ou Jésus aurait-il, quelques années plus tôt, chassé à coups de battons, les marchands de l’esplanade des mosquées ?
Si cette boutade prête à sourire, c’est pourtant une croyance répandue dans le monde musulman, depuis que le grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amine Al Husseini, ami d’Hitler qui a largement participé à l’holocauste, s’est fait un plaisir de renommer « Mur Al Buraq » le mur occidental du Temple, plus connu sous le terme « mur des Lamentations ». Pour prétexte, ce serait là que Mohammad aurait accroché sa jument volante, avant qu’elle ne l’emmène au paradis, où tous les prophètes du judaïsme et du christianisme l’attendaient pour lui rendre hommage, et le déclarer le plus grand et le dernier de tous les prophètes. Même le Mufti, cependant, n’avait pas été aussi loin que nier l’existence même du Temple de Salomon et d’Hérode.
L’idée d’affirmer que le Dôme du Rocher et la mosquée Al Aqsa ont été les premiers édifices religieux construits à cet emplacement, et qu’aucun Temple ne s’y trouvait auparavant, revient à Yasser Arafat, qui, d’après les mémoires de Bill Clinton, avait fait son cheval de bataille de cette affirmation révisionniste, pendant les accords jamais conclus de Camp David.
Désormais, malgré les preuves accablantes remontées au quotidien par des équipes d’archéologues, il est interdit dans le monde arabo-musulman d’affirmer qu’un Temple juif ait jamais existé sur le Mont Moriah, ou Mont du Temple.
C’est un premier constat que nous confie Rehov, avant de nous inviter à un voyage dans le temps, durant lequel des reconstitutions minutieuses du temple d’Hérode et de Salomon en images animées 3D, et les interventions ponctuelles de Flavius Joseph, nous permettent de revivre quelques instants à l’époque de l’Empire perse et de l’empire Romain.
Une des parties les plus intéressantes du film est la démonstration du niveau de désinformation que sont appelés à subir les Palestiniens, avec la complicité larvée d’une Europe pourtant décrédibilisée par ses abstentions systématiques.
C’est toujours en souriant que l’on peut entendre le grand Imam de la mosquée Al Aqsa affirmer que la première mosquée qui se trouve à la Mecque a été construite par Adam, et que, de ce fait, Al Aqsa ayant été édifiée 40 ans plus tard ne pouvait l’avoir été que par un Adam vieillissant ou l’un de ses enfants.
Lequel, oublie de demander le réalisateur : Caen ou Abel, avant que son frère ne l’assassine ?
Toute aussi absurde est l’affirmation d’un responsable du Waqf jordanien, l’organisation religieuse en charge du Mont du Temple et de ses mosquées, selon laquelle tous les musulmans prient en direction de la mosquée Al Aqsa. « Faux ! » Intervient le militant palestinien des droits de l’homme, Bassem Eid : « Depuis que je suis tout petit, je sais que nous, musulmans, prions en direction de la Mecque ».
« Unveiling Jerusalem » donne la parole à plusieurs archéologues de renom, parmi lesquels le professeur Gabriel Barkai, responsable du « sifting project » dont le but est de fouiller les tonnes de gravats résultant de la destruction barbare des étables de Salomon, situées sous la mosquée Al Aqsa, pour y construire une mosquée souterraine géante. Comment et pourquoi le gouvernement israélien a-t-il autorisé une telle catastrophe archéologique est une question qui reste encore posée. Mais les trouvailles faites dans les gravats sont spectaculaires. Ne serait-ce que ce demi-shekel, qui permettait aux fervents du Temple d’effectuer des offrandes, ces colonnes de style dorique, typiques de l’architecture hérodienne, ou encore ces carreaux de céramique, correspondant précisément à la description qu’en fait Flavius Joseph, lorsqu’il évoque la destruction du Temple par les Romains, dans son célèbre précis d’histoire « La guerre des Juifs ». Assaf Avraham, autre archéologue de renom, nous permet de visiter plus d’un endroit souvent inaccessible, telles ces galeries souterraines découvertes au 19e siècle par l’historien anglais Warren.
Le ping-pong permanent entre les fantaisies relatées par la partie palestinienne, pourtant invitée à présenter son point de vue librement, et les intervenants de confession juive ou chrétienne, tels le révérend Petra Heldt, le père Nadaf, l’érudit islamologue Mordechai Kédar ou encore l’ancien patron du Shin Beth, Avi Dichter, donnent progressivement une image incontournable du problème. D’un côté, les recherches scientifiques, la compétence historique, s’opposent, de l’autre, à une réécriture volontaire de l’histoire, construite sur des affabulations.
La conclusion du film, qui appelle à la cohabitation, à la paix et au progrès, est pourtant donnée par Bassem Eid : « Il faut accepter l’histoire, tout partager et se tolérer mutuellement. Sans ces trois points, la paix entre nous ne sera jamais possible »
Unveiling Jerusalem est plus qu’un joli film et qu’un voyage dans l’histoire. C’est aussi un cri de révolte contre le mensonge, la manipulation et l’incitation à la haine par la diffamation. Un documentaire qui mériterait d’être diffusé par toutes les chaînes nationales.
Pour l’instant, il faudra se contenter de le visionner sur iTunes, Amazon, Viméo et Google Play. Mais le film n’a pas dit son dernier mot.
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