Bernard Tapie s'est confié sans détour à Laurent Delahousse dans une interview diffusée dimanche soir dans l'émission 19 h le dimanche. Atteint d'un cancer de l'estomac qu'il a rendu public en septembre dernier , l'ex-président de l'Olympique de Marseille , dont le physique reflète aujourd'hui la maladie , relativise cette étape de sa vie :
« Quand on a 70 ans et plus, il faut accepter qu'à un moment donné on va aller vers l'épreuve ultime qui est la mort », explique-t-il. « J'ai pas envie de partir , mais il faut avoir la raison de se dire que, quand ça tombe sur un petit couple où la femme a 35 ans, trois enfants , et qu'elle se fait un cancer du sein , c'est un autre truc », souligne l'homme d'affaires. Il pense à sa famille et se réjouit de la bonne santé de ses enfants et petits-enfants. « Je me lève le matin avec l'envie de lui péter la gueule [au cancer] », avoue-t-il, les nerfs à vif .
L'ancien patron de l'OM voit cependant sa maladie comme « une épreuve supplémentaire » dans sa vie . « Je me prépare à ça mais c'est un tunnel », « c'est une chimio très dure, très très dure qui pourrait amener à une chirurgie très lourde », livre -t-il. Tout au long de l'entretien , on sent sa souffrance. « Quand on vous annonce un cancer, c'est comme si on vous mettait une batte de baseball dans la tête », clame Bernard Tapie .
L'homme d'affaires est suivi à l' hôpital Saint-Louis , à Paris , par le professeur Serfati. Un hôpital public , par choix , lui qui se qualifie comme « un môme de banlieue , fils de personne », « il faut qu'on retombe sur terre et je suis heureux d'avoir choisi la fonction publique », dit -il. Et il invite tout le monde à faire confiance aux hôpitaux public, les patients qu'ils croisent devraient pouvoir se dire, selon lui, « merde ! Lui aussi il vient se soigner là ».
Bernard Tapie n'a qu'un conseil pour les personnes victimes du cancer : « Il y a une seule chose qui marche , c'est l' énergie . Dès que vous vous en sentez capable, prenez les escaliers , il faut bouger dès que vous le pouvez. »
Ses affaires judiciaires à l'origine de la maladie ?
Toujours empêtré dans le scandale de l'affaire du Crédit lyonnais , Bernard Tapie continue de se battre devant la justice . Il affirme : « Il n'y a jamais eu un balle en dehors des sociétés qui m'appartienne. » Fin octobre , il s'était rendu à Bruxelles , faisant alors une première apparition publique depuis l'annonce de sa maladie , pour contester la saisie des comptes de sa société belge , dans le cadre du litige sur la vente de la marque Adidas impliquant le Crédit lyonnais .
En mai dernier, la Cour de cassation a clos le dossier Adidas en condamnant définitivement Bernard Tapie à rembourser les 404 millions d'euros obtenus au terme de l'arbitrage de 2008 . Un combat de plus pour l'homme d'affaires, qui avait alors commenté : « Une justice n'est efficace que quand elle est sévère et juste avec tout le monde , même lorsque l'État est partie au dossier. La vie continue et le combat aussi. » L'homme d'affaires risque désormais un procès au pénal.
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