De l’Union européenne à la Russie en passant par la France et Israël, les grandes puissances mondiales ont réagi, vendredi 13 octobre, à la décision de Donald Trump de ne pas « recertifier » l’accord sur le nucléaire iranien.
Si les autres signataires de l’accord de 2015 — Russie, Royaume-Uni, Allemagne, France, Chine — regrettent le choix du président américain, Israël et l’Arabie saoudite saluent une « décision courageuse ».
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L’Iran respectera l’accord
Peu de temps après la déclaration de Donald Trump à la Maison Blanche, le président iranien, Hassan Rohani, a déclaré vendredi soir que les Etats-Unis étaient « plus seuls que jamais dans leur complot contre le peuple iranien ». Il a également fait savoir que l’Iran continuerait à respecter l’accord tant qu’il répondra à ses intérêts.
« La nation iranienne n’a jamais cédé à une pression étrangère et ne le fera jamais (…) L’Iran et l’accord sont plus forts que jamais (…) Le corps des gardiens de la Révolution continuera le combat contre le terrorisme régional. »
« Les déclarations [de M. Trump] sont un tissu d’insultes et d’accusations sans fondements », a ajouté le président iranien.
Le président américain « n’a pas lu le droit international », a encore dit M. Rohani. « Est-ce qu’un président peut seul annuler un accord multilatéral et international. Apparemment, il ne sait pas que cet accord n’est pas un accord bilatéral entre l’Iran et les Etats-Unis. »
L’Europe « préoccupée »
Dans un communiqué commun, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni se sont dits « préoccupés par les implications » de la décision du président américain, ajoutant attendre de l’Iran un « dialogue constructif » pour des « solutions négociées ».
« Nous, chefs d’Etat et de gouvernement de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni, prenons note de la décision du président Trump de ne pas recertifier devant le Congrès le respect par l’Iran du plan d’action global commun et nous sommes préoccupés par les implications qui pourraient en résulter. »
L’Elysée a annoncé que le président de la République, Emmanuel Macron, s’était entretenu au téléphone avec son homologue iranien, Hassan Rohani. « Un déplacement en Iran du président, à l’invitation du président Rohani, a été envisagé », fait savoir l’Elysée. La présidence iranienne a évoqué sur son site Internet une visite « l’année prochaine ».
La haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a déclaré que l’accord auquel Donald Trump menace de mettre un terme « fonctionne et tient ses promesses ». « Nous ne pouvons pas nous permettre en tant que communauté internationale — et l’Europe à coup sûr — de démanteler un accord qui fonctionne et tient ses promesses », a-t-elle dit quelques minutes après la déclaration du président américain annonçant qu’il refusait de certifier cet accord.
De son côté, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a fait savoir que l’Iran fait l’objet du « régime de vérification nucléaire le plus solide ». « Les engagements dans le domaine nucléaire pris par l’Iran dans le cadre » de l’accord signé en 2015 sont appliqués, a-t-il assuré.
Une décision regrettée par les négociateurs du texte
L’ancien chef de la diplomatie américaine John Kerry, négociateur du texte de 2015, craint que cette décision « ouvre une crise internationale ». « Cela met en danger les intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis et de leurs plus proches alliés », a-t-il prévenu dans un communiqué. Le ministre de l’ancien président démocrate Barack Obama a appelé le Congrès américain à « rejeter le plan » de Donald Trump « et les manœuvres législatives en cours qui démantèleraient pour de bon l’accord ».
D’autres négociateurs américains du texte, tel que Ben Rhodes qui fut conseiller adjoint à la sécurité nationale de M. Obama, avaient auparavant estimé que la démarche de M. Trump s’apparentait à une « violation » des engagements des Etats-Unis.
La Russie juge l’accord « intact »
Le ministère des affaires étrangères russe a qualifié la stratégie annoncée par le président américain de « rhétorique agressive et menaçante », et souligne que l’accord avec Téhéran sur le nucléaire reste intact.
Le ministère écrit dans un communiqué que le refus de M. Trump de « certifier » l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien n’aura « pas d’impact direct sur la mise en œuvre » du texte, mais qu’il était « un élément du débat intérieur » aux Etats-Unis.
Israël et de l’Arabie soutiennent
Parmi les soutiens de Donald Trump, le royaume saoudien a salué la « ferme stratégie » du président américain. « L’Arabie saoudite soutient et salue la ferme stratégie proclamée par le président Trump à l’égard de l’Iran et de sa politique agressive », écrit le gouvernement dans un communiqué.
Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a également salué vendredi la « décision courageuse » de Donald Trump : « Je félicite le président Trump pour sa décision courageuse d’affronter le régime terroriste iranien », dit M. Nétanyahou dans une vidéo diffusée en anglais peu après le discours du président américain.
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