Si la période est aux cadeaux de Noël et aux préparatifs des fêtes de fin d'année, il est déjà temps de faire le bilan de l'année écoulée. 2016 a été marquée par les actes terroristes en France (Magnanville, Nice, père Hamel), la longue opposition à la loi travail, la « jungle » de Calais démantelée, le succès de la primaire de la droite, avec la victoire de François Fillon, et le renoncement de François Hollande, qui laisse le PS sous le choc.
Retour en cinq grands chapitres du grand livre de l'année.
Loi travail : dix manifs et trois 49.3
Dernière loi ambitieuse du quinquennat, la loi travail aura marqué le premier semestre de 2016. Lorsque Myriam El Khomri dévoile le 17 février sa réforme du Code du travail, la ministre du Travail s'attend à des difficultés, mais pas à un tir de barrage aussi nourri. Le plafonnement des indemnités prud'homales et la primauté des accords d'entreprises sur ceux de branches focalisent les critiques des syndicats, CGT et FO en tête.
Une version atténuée du projet avec l'abandon du plafonnement ne stoppe pas la grogne sociale, dont naît Nuit debout, mouvement de contestation citoyen finalement sans lendemain. La contestation a même inquiété alors que se profilait l'Euro 2016.
Après cinq mois de protestation et une dizaine de journées de mobilisation nationale, la loi travail est adoptée définitivement, sans vote, à l'issue d'un troisième et ultime recours à l'article 49.3 de la Constitution, le 20 juillet, pour contourner l'opposition de députés socialistes frondeurs.
2016, année marquée par le terrorisme
2015 avait été encadrée par deux attaques terroristes de grande ampleur (Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher en janvier, le Stade de France, les terrasses et le Bataclan en novembre). Malheureusement, 2016 a suivi le même chemin. Quelques heures après la traditionnelle interview du 14 juillet du président de la République – où est annoncée la fin de l'état d'urgence –, un camion blanc fonce dans la foule. À son bord, un Tunisien radicalisé, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, fait un carnage : 86 victimes.
L'unité qui avait prévalu en 2015 n'est plus au rendez-vous. Manuel Valls et Bernard Cazeneuve sont hués le jour de la minute de silence à Nice. La polémique sur la sécurité enfle avec la droite. Moins de quinze jours plus tard, c'est le prêtre Jacques Hamel qui est égorgé par deux jeunes djihadistes dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).
Le choc est intense et une vague d'émotion déferle sur la France. 2016 a également été marquée par une troisième attaque terroriste : en juin, un policier et sa compagne ont été assassinés à Magnanville (Yvelines).
« Jungles » : de Calais à Paris
500 à la mi-2015, 4 000 début 2016, 7 000 en août : l'afflux de migrants en quête d'un passage clandestin vers l'Angleterre semble inexorable au camp de la Lande, terrain vague coincé entre dunes et voie rapide près du port de Calais. Le bidonville que les migrants appellent « jungle » est démantelé dans sa partie sud dès février-mars. Mais la partie nord avec ses centaines de cahutes de planches et de toiles continue de gonfler. Le gouvernement se décide à un démantèlement total : fin octobre, 4 500 adultes sont évacués, 1 500 mineurs relogés et les pelleteuses rasent ce qui reste du camp. Début novembre, une opération similaire est organisée à Paris pour éliminer la « jungle » de Stalingrad, où près de 4 000 migrants se sont entassés.
Primaire : succès de participation, victoire du « collaborateur », défaite des favoris
La primaire de la droite a contrarié tous les pronostics. D'abord, avec une participation inespérée : 4,4 millions de votants au second tour, contre 2,8 millions pour la primaire socialiste de 2011. Ensuite, l'éviction dès le premier tour de scrutin de Sarkozy lui-même, revenu exprès en politique. « J'ai cru que je pouvais revenir, je me suis trompé », avouera-t-il. Enfin, le favori des sondages, Alain Juppé, est balayé au second tour par François Fillon avec son programme de droite assumé, libéral en économie, conservateur sur les questions de société. Il a séduit deux électeurs sur trois : un triomphe en forme de revanche pour l'ancien « collaborateur » de Sarkozy.
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Hollande renonce
Incertitude jusqu'au bout et secret bien gardé par un président de plus en plus isolé : le 1er décembre, jour de l'ouverture du dépôt des candidatures de la primaire socialiste, François Hollande annonce qu'il renonce à briguer un second mandat. Des sondages désastreux, un livre-confessions (Un président ne devrait pas dire ça...) aussi polémique que déroutant, une économie sans réelle embellie et une courbe du chômage qui peine à s'inverser : les nuages noirs n'ont jamais vraiment quitté l'Élysée au long de 2016.
Le renoncement de Hollande laisse le champ libre à Manuel Valls pour se présenter à une primaire socialiste que boudent l'ex-ministre de l'Économie Emmanuel Macron et le candidat de la gauche « insoumise » Jean-Luc Mélenchon. Sept candidats s'affronteront lors de la primaire citoyenne de la gauche.
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