Le site internet fêtait ses dix ans jeudi à l'ancienne Bourse de Paris, dans une ambiance très "Alice". En guest star : un président accro aux selfies.
"Tout le monde connaît, ou presque"
Côté discours, dix minutes pour dix ans, c'était le bon timing. "Dix ans, deux quinquennats, c'est beaucoup", confie d'emblée l'actuel locataire de l'Élysée. Fallait-il y voir une allusion à sa très probable candidature à sa propre succession ? Quant il s'agit de tacler Nicolas Sarkozy, dont le "C'est quoi Le Bon Coin ?" avait jadis fait jaser, en revanche, l'allusion est claire : "Tous les Français connaissent Le Bon Coin, ou presque…", sourit-il, soulevant l'enthousiasme dans l'assistance.
Chacun son style : pendant que l'un passe un grand oral en direct sur France 2, l'autre souffle les bougies du sixième site le plus visité de France, avec 26 millions de visiteurs uniques par mois… "Un Français sur deux visite votre site chaque mois.
D'autres moins visités que vous, que je ne citerai pas, sont moins pressés de payer des impôts", a souligné au passage François Hollande. Plaisantant sur le plaisir, le sentiment de libération qu'une entreprise peut ressentir à payer des impôts, il a rappelé au passage que dans le nouveau monde digital, la règle doit être la même pour tous.
Alors que le site le plus connu de France est passé avec brio, en deux lustres, des petites annonces de proximité au logement jusqu'à devenir le premier site de recherche d'emploi du pays, le président de la République l'a rappelé :
"C'est très important qu'à côté de Pôle Emploi, qui fait son devoir, il y ait des sites comme le vôtre." "Nous aussi, monsieur le Président, nous agissons à notre échelle pour que la courbe du chômage s'inverse", lui a répondu le président du Bon Coin, Antoine Jouteau. Pas sûr que François Hollande ait goûté la référence…
L'occasion du jour
Cela n'a pas empêché le président de faire le quasi-désespoir de ses équipes en plongeant littéralement dans la foule rassemblée sous le dôme du palais Brogniart, passant d'une poignée de main à un selfie avec gourmandise.
L'année sera longue pour ses services de sécurité qui le couvaient d'un regard inquiet alors qu'il enchaînait les circonvolutions électorales... Au final, le président de la République aura passé trois fois plus de temps à poser qu'à causer, Antoine Jouteau demeurant patiemment à ses côtés. "Ça fait bizarre de le voir là, tu crois que c'est le vrai ?", s'interroge un couple arrivé après son discours, avant d'oser lui demander de poser devant leur iPhone.
Vu le dispositif de sécurité déployé autour de la place de la Bourse, entre chiens policiers, stationnement interdit et équipe de déminage, non, il ne s'agissait pas d'un sosie ! "C'est rigolo, c'est une occasion qui ne se loupe pas ; après il ne sera plus là", chuchotent d'autres invités, visiblement pas très hollandistes, avant de se glisser parmi les hommes du GSPR, le temps d'une photo, d'un sourire, de trois mots chaleureux et d'une poignée de main. Selfie ou pas selfie, pas sûr pour autant que François Hollande ait déjà trouvé son prochain job sur Le Bon Coin…
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