mardi 21 juin 2016

La France qu’on abat...PAR GUY MILLIÈRE...


En quittant la France voici quelques semaines, je n’ai pas m’empêcher d’avoir les larmes aux yeux.

Je savais que je reviendrais. Je savais que je prendrais peut être un jour le chemin du retour. Néanmoins, je tournais une page. Pour les mois, et sans doute pour les années à venir, chez moi, ce serait ailleurs. J’ai pensé à mes parents, récemment disparus dans les tourments du grand âge. J’ai pensé à ma jeunesse, aux lieux où j’ai grandi et où je suis devenu adulte.
Et puis, j’ai regardé autour de moi, et j’ai compris une fois encore pourquoi j’avais choisi de m’en aller.
J’ai connu une France des grandes routes ouvertes et de la liberté, une France où les villes étaient encore des villes, où les perspectives n’étaient pas raturées, grillagées, et où les déplacements n’étaient pas asphyxiés.
J’ai connu une France où je pouvais sortir le soir, garer ma voiture pour aller au spectacle ou au restaurant sans me demander si je ne serais pas confronté à des embouteillages inextricables et façonnés tout exprès pour pourrir la vie des automobilistes.
J’ai connu une France où les avenues étaient encore des avenues, et non des impasses couvertes de béton.
J’ai connu une France où les églises n’étaient pas vides et parfois remplacées par des mosquées.
J’ai connu une France où les femmes étaient libres, égales des hommes et où des fantômes noirs ne hantaient pas les rues.
J’ai connu une France où il y avait, parfois, des voleurs, des assassins, mais pas de zones de non droit où la police ne pénètre plus.
J’ai connu une France où le mot république signifiait encore quelque chose et où il n’y avait pas de « territoires perdus de la république ».
J’ai connu une France où l’humour pouvait être irrévérencieux et où se moquer de la religion n’impliquait pas convocation devant les tribunaux et condamnation à des amendes écrasantes.
J’ai connu une France où les débats pouvaient être acerbes, mais où ils étaient pluralistes et pas du tout engoncés dans une langue de bois devenue obligatoire.
J’ai connu une France où il y a eu des émeutes, en 1968 par exemple, mais où il n’y avait pas l’acharnement sauvage et résolument prédateur qu’on a pu constater depuis quelque temps.
J’ai connu une France où le summum du terrorisme était l’assassinat d’un militaire d’une balle dans la tête (ce qui est déjà effroyable) et pas (ce qui est plus effroyable encore) un massacre de masse commis dans une salle de spectacle, pas non plus (ce qui laisse sans voix)l’assassinat d’enfants dans une cour d’école.
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La France que j’ai connu n’existe plus, sinon par bribes, par fragments. Le politiquement correct est devenu si pesant et si omniprésent que c’est à peine si on peut encore dire ce que je viens de dire. Dans la France que j’ai connu, les gens étaient souvent moins riches qu’aujourd’hui, mais ils semblaient plus heureux. Les gens que je croise aujourd’hui sont souvent tristes, stressés, ce que je comprends.
La France que j’ai connu a été abattue, broyée. La population subit, se résigne, trouve parfois logique ce qui lui arrive, tant le lavage de cerveau est à l’oeuvre. Je suis l’un de ceux qui sont partis pour ne pas subir et ne pas me résigner. Je suis parti pour respirer, garder une part de liberté qu’en France on m’a volé et qu’on vole à des millions de gens. Je sais que nombre de gens ne peuvent pas partir, en raison d’attaches familiales, ou faute de moyens pour le faire. J’ai le coeur serré en pensant à eux.
Je sais aussi que nombre de gens ont décidé de se battre en France. Je les comprends.
Je me suis longtemps battu comme eux. J’ai, je dois le dire, perdu une part d’espoir. Je veux encore espérer un redressement de la France. Pour l’heure, je ne vois rien venir et je constate surtout la ruine et la destruction qui montent comme une marée irrépressible. Et le triste spectacle donné par la France ces derniers mois, entre grèves et émeutes, saccages et agressions de policiers, meurtres commis au nom d’Allah et destruction de commerces, blocages de raffineries et attaques contre un hôpital où sont soignés des enfants malades, n’a strictement rien arrangé, bien au contraire.
© Guy Millière pour Dreuz.info. Toute reproduction interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur.

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