mardi 14 juin 2016

Carton rouge pour Médecins du monde !


Médecins du monde lance une campagne et une pétition pour inciter l’État à lutter contre le prix excessif de certains traitements.

Depuis plusieurs années déjà, et à plusieurs reprises dans ces colonnes, nous dénonçons la mainmise de l’industrie pharmaceutique sur l’économie de la santé et sur l’information des médecins. La presse professionnelle médicale, à deux ou trois exceptions près, est totalement subventionnée par les laboratoires pharmaceutiques. 
Rien d’étonnant, donc, à ce que journaux et revues que reçoivent quotidiennement et gratuitement les médecins ne mentionnent jamais les informations relatives à des sujets jugés sensibles.
Les grands débats sur la santé font rarement allusion au fait que la plupart des études auxquelles on se réfère pour en tirer des conclusions en matière d’économie ou des recommandations sanitaires ont été réalisées par les laboratoires pharmaceutiques, qui sont les seuls à pouvoir financer ces études de grande envergure pour lesquelles les labos de recherche publique n’ont pas de crédits suffisants. 
C’est ainsi, par exemple, que depuis 20 ans, on a pu sensibiliser l’ensemble de la population (consommateurs, malades, médecins) au danger sans doute réel, mais très surestimé, du cholestérol, afin de décliner toute une gamme de produits qui dépassent largement le cadre du médicament (déjà extrêmement rentable) pour s’étendre à des produits dérivés dans le domaine de l’alimentation et sans aucun effet bénéfique pour le consommateur. 
L’exemple du cholestérol est le plus typique mais loin d’être isolé, et de nombreuses campagnes, sous un prétexte altruiste de « santé publique », sont en réalité sous-tendues par des impératifs commerciaux afin d’introduire ou de relancer l’usage de médicaments sur un marché porteur.
Quant au prix des médicaments, comme nous l’avons signalé à plusieurs reprises, ils ne reflètent que très partiellement le coût de la recherche, du développement et de la production. Les autorités sanitaires n’ont pas de pouvoir suffisant pour imposer un « juste prix » aux médicaments (contraintes financières, sociales, boycott) et préfèrent mettre en avant une alternative économique sans grand intérêt mais qui permet quelques économies de bouts de chandelle tout en culpabilisant le consommateur et les médecins : les génériques. 
En réalité, le prix d’un traitement est déterminé par ce qu’on estime que peuvent payer les consommateurs pour l’utiliser !
C’est ce que vient de dénoncer l’association Médecins du monde, qui lance une campagne de presse et une pétition en ligne pour inciter l’État à lutter plus activement contre le prix excessif de certains traitements. 
Cette campagne de presse, aux titres chocs, dont une large diffusion était prévue par voie d’affichage notamment dans les métros et les Abribus, a été refusée par l’ensemble des réseaux d’afficheurs,en raison des risques de réactions négatives de la part de l’industrie pharmaceutique, affirment les responsables de Médecins du monde. Ce que réfutent, bien évidemment, les représentants de ladite industrie, qui jugent cette campagne caricaturale et outrancière.
On peut se demander quelle mouche a piqué les responsables de Médecins du monde, bien intégrée dans le tissu social et la bien-pensance, pour dénoncer aujourd’hui un état de fait et un scandale qui n’intéressait jusque-là que quelques médecins turlupins et marginaux.
Peu importe, on ne va pas cracher dans la soupe !

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