Marwan Barghouti se prépare à remplacer Mahmoud Abbas à la tête du Fatah avec l’accord du Hamas, et présente sa candidature pour le prix Nobel de la Paix.
Il prévoit être soutenu par une intifada «pacifique» destinée à déstabiliser Israël.
La revue en ligne LPH Info publiait le 11 avril dernier l’article suivant:
«Selon le journaliste militaire Avi Issakharoff, des proches du chef terroriste emprisonné à vie, Marwan Barghouti, seraient arrivés à un accord avec les dirigeants du Hamas et du Jihad Islamique pour paralyser la Judée-Samarie après qu’Abou Mazen aura quitté le pouvoir.
L’objectif officiel de ce plan est « la fin de l’occupation israélienne » et il comprend toute une série d’étapes visant à rendre la vie impossible aux habitants juifs de Judée-Samarie sans «violence», une sorte d’Intifada totale mais menée avec méthode et ruse.
Exemples de mesures prévues : blocage des accès aux localités juives au moyens de barricades humaines, perturbation et destruction d’infrastructures électriques, téléphoniques ou d’Internet, marches de masse vers Jérusalem, actions visant à ternir l’image d’Israël à l’étranger etc.
Ce sont quatre anciens des Tanzim, le mouvement au sein du Fatah dirigé à l’époque par Marwan Barghouti, qui se sont rendus au Qatar et à Istanbul pour y rencontrer des hauts-dirigeants du Hamas.
D’autres mesures sont également prévues sur une plus grande échelle comme l’annulation des Accords d’Oslo et ceux de Paris, l’annulation de la reconnaissance d’Israël (qui n’a jamais eu lieu !), la fin de la coopération sécuritaire avec Israël et la tenue de négociations avec Israël uniquement sur de nouvelles bases.
Les négociateurs sont tombés d’accord sur le fait que ce plan ne sera possible que dans le cadre d’une réconciliation nationale qui ne pourra se réaliser selon eux qu’une fois Abou Mazen disparu de la scène.
Marwan Barghouti, membre du Fatah, est en bons termes avec le Hamas et le Jihad islamique et il est considéré par beaucoup d’Arabes palestiniens mais aussi par des dirigeants étrangers comme un possible successeur à Abou Mazen capable de réunifier les différentes factions terroristes.»
Déjà, le prix Nobel de la paix de 1980, l’Argentin Pérez Esquivel, a suggéré au comité Nobel la candidature de Marwan Barghouti pour l’attribution du prix Nobel de la Paix qui devrait être décerné en octobre prochain.
La fin de Mahmoud Abbas ?
Il est assez cocasse de voir comment tous se liguent pour faire des plans sur la comète pour l’après Abbas comme s’il était sur le point de se dissoudre dans la stratosphère.
Certes Abbas est âgé (81 ans) et s’il ne se porte pas très bien (il a été hospitalisé d’urgence en novembre 2015 sans qu’on connaisse les détails de la «détérioration» de son état de santé), c’est plutôt son frère qui est malade en ce moment (et soigné en Israël).
Mahmoud Abbas, alias Abu Mazen, est-il vraiment près de passer l’arme à gauche ou prévoit-on l’y aider ?
Va t-il succomber après avoir bu un thé à la menthe frelaté ou va t-il tomber accidentellement d’un dixième étage ?
Ce ne serait jamais qu’une mort mystérieuse de plus dont on s’empresserait d’accuser le Mossad.
Le mandat de M. Abbas a pris fin en 2009 mais il se poursuit depuis sans que personne (à part ses ennemis) n’y trouve à redire. La règle démocratique de l’alternance ne semble pas gêner les Falestiniens.
Pressé l’an passé, notamment par le vieillissant Jimmy Carter, de tenir des élections, le président de l’Autorité falestinienne maintient un flou artistique sur ses intentions réelles et semble s’accrocher au pouvoir.
Les Panama Papers ont révélé que le fiston a profité de la position avantageuse de papa pour s’enrichir passablement (voir article de J.P. Grumberg du 13 avril 2016 sur Dreuz) ce qui n’a rien d’exceptionnel sous la gouvernance corrompue falestinienne (voir mon article du 7 février 2016 ).
Dans la version française de Middle East Eye, un revue en ligne, Ramzy Baroud écrivait le 5 janvier 2015 dans un article sans concession intitulé «Il est temps de partir : le problème de Mahmoud Abbas et de son autorité » :
«Certes, le dirigeant de 80 ans a survécu, en partie parce qu’Israël le considère comme le Palestinien le plus malléable (même après avoir lui-même qualifié la guerre à Gaza de génocide, il ne mettra pas fin à la coordination avec Israël en matière de sécurité).
Les Américains ont également souhaité le conserver à son poste, à défaut d’un dirigeant alternatif susceptible de donner la priorité aux intérêts américano-israéliens plutôt qu’à ceux de son propre peuple.
Mais il a également survécu parce qu’il a utilisé les milliards de dollars injectés par les donateurs internationaux pour mettre en place un système de protection sociale et donner naissance à une classe de nouveaux riches palestiniens, dont la fortune a été construite grâce à l’occupation, et non pas malgré elle.
Alors que les nouveaux riches savourent une fortune imméritée, le sort de millions de Palestiniens dépend des chèques de la charité internationale, plutôt que d’une économie productive.
…
Toutefois, le problème de Mahmoud Abbas dépasse sa propre personne. Le mal réside au sein même d’une culture et d’une classe politiques qui soutiennent et bénéficient d’un système de corruption politique depuis plus de vingt ans.
Même lorsque le « président Abbas » sera écarté, que ce soit pour son âge avancé ou pour tout autre raison, le malaise persistera, et ce jusqu’à ce que les Palestiniens contestent la culture même que Mahmoud Abbas a minutieusement construite avec l’argent des Etats-Unis et le consentement d’Israël.»
On n’en fini plus de souhaiter le départ de cet indécollable Tanguy arabe, mais son style de gouvernance du genre « prend l’oseille et ferme-la » (pour parodier le titre du célèbre film de Woody Allen – Take the money and run) semble irrésistible. Surtout pour ceux qui en bénéficient et envoient les autres au casse-pipe.
On voit mal comment, cette culture pourrait être contestée et par qui, à part Marwan Barghouti qui n’attend que le moment d’en profiter à son tour au lieu de moisir dans une geôle israélienne.
Qui est Marwan Barghouti ?
Acquitté de 21 chefs d’accusation de meurtre au cours de 33 attentats et condamné le 20 mai 2004 pour cinq meurtres
Marwan Barghouti purge, depuis 2002, cinq peines d’emprisonnement à vie pour terrorisme.
- En avril 2002, l’armée israélienne le capture à Ramallah et il est inculpé par un tribunal civil pour meurtres et tentatives de meurtres dans une entreprise terroriste sous son commandement.
Lui sont également reprochées des actions des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, une milice assez largement considérée comme reliée au Fatah et au Tanzim.
Tout au long de son procès, Barghouti refuse de reconnaître la légitimité du tribunal israélien et, refuse de se défendre. À la place, l’accusé se sert de la tribune qui lui est offerte pour plaider sa cause politique.
Barghouti dit soutenir les attaques armées contre l’occupation israélienne mais prétend ne pas cautionner les attaques contre des civils sur le territoire d’Israël.
Il est condamné le 20 mai 2004 pour cinq meurtres, y compris pour avoir autorisé et organisé l’attentat du Sea Food Market à Tel Aviv dans lequel trois civils furent tués.
Barghouti est aussi déclaré coupable d’une tentative de meurtre pour un attentat-suicide déjoué par les forces de sécurité israéliennes.
Il est acquitté de 21 chefs d’accusation de meurtre au cours de 33 attentats, mais le 6 juin, il est condamné à cinq peines de réclusion à perpétuité pour les cinq meurtres et 40 ans d’emprisonnement pour tentative de meurtre.
Tout cela n’empêche pas le journal israélien Haaretz de noter que Barghouti « est vu par certains comme un Nelson Mandela palestinien, l’homme qui pourrait galvaniser un mouvement national divisé et à la dérive, si seulement il était mis en liberté par Israël.»
Lui même se décrit comme suit :
« Je ne suis pas un terroriste, mais pas non plus un pacifiste. Je suis simplement un gars normal de la rue palestinienne défendant la cause que tout autre oppressé défend : le droit de m’aider en l’absence de toute aide venant d’ailleurs »
Les appuis hexagonaux
En mars 2008, la ville de Stains l’élève au rang de citoyen d’honneur de la ville et lance en mars 2009 le Réseau des villes et collectivités pour la libération de Marwan Barghouti.
Les villes d’Ivry-sur-Seine, Valenton, Gennevilliers, La Courneuve, Pierrefitte-sur Seine, La Verrière, Vitry-sur-Seine, en font aussi partie.
Il y a quand même des juristes en France qui ne voient pas nécessairement Barghouti comme un nouveau Mandela.
C’est ainsi que le 24 juillet 2015, après une décision du tribunal administratif de Montreuil, en région parisienne, le leader palestinien a été déchu de son titre de citoyen d’honneur de la ville d’Aubervilliers.
Pourtant, le 18 décembre précédent c’était en tant qu’homme « de paix et de dialogue » que la ville l’avait honoré de ce titre, une décision prise alors à l’unanimité par le conseil municipal de cette commune de la banlieue parisienne.
Son portrait sur la mairie contribuait à importer le conflit israélo-palestinien mais constituait aussi une perche tendue à l’antisémitisme et au communautarisme
À Stains, cela fait sept ans que le fronton de la mairie arbore une banderole en soutien à Marwan Barghouti.
Cependant Azzedine Taïbi, le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis, a été convoqué au tribunal administratif de Montreuil car l’opposition veut le retrait de la banderole en question.
En effet, dès 2014, l’opposition les Républicains (ex-UMP) s’adressait au préfet du département pour que soit ôté le portrait du fait qu’il contribuait à importer le conflit israélo-palestinien mais constituait aussi une perche tendue à l’antisémitisme et au communautarisme.
Il a été décidé que la ville de Stains devait enlever la banderole, mais le maire et son entourage refusent de plier.
D’après eux, Marwan Barghouti est un homme politique palestinien emprisonné en Israël suite à un procès jugé non équitable.
Depuis quand des gauchistes s’embarrassent-ils de la réalité des faits ?
Conclusion
Des manifestations «pacifiques» de Falestiniens à Jérusalem seront du pain béni pour les médias occidentaux où pullulent les gauchistes propalestiniens.
Même si quelques coups de couteaux sont donnés à des «colons, juifs religieux d’extrême droite» par ci par là, on n’en parlera pas ou on s’empressera de les imputer à des initiatives individuelles qui n’auront rien à voir avec l’«intifada non-violente» façon Barghouti.
Par contre, si un brave manifestant «pacifiste» se prend une balle, si un gamin falestinien s’écorche au coude ou si une fillette se casse un ongle, on aura vite fait d’accuser l’armée israélienne de brutalité immonde face à tous ces braves pacifistes barghoutisien.
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L’objectif réel de BDS n’a jamais été le boycott
Il y a aussi le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) contre Israël qui persiste dans les campus universitaires.
Ceux qui répètent depuis quelques temps que le mouvement BDS a perdu sa crédibilité n’ont rien compris.
L’objectif réel de BDS n’a jamais été de réaliser un véritable boycott mais de faire en sorte qu’Israël soit quotidiennement conspué et critiqué dans les médias.
Et pour cela c’est très réussi.
Reste à souhaiter que les Israéliens sortent de leur torpeur habituelle devant cette nouvelle offensive médiatique qui ne manquera pas d’apporter de l’eau au moulin des Fabius et autres individus qui en appellent à des négociations, cherchant à tout prix à se faire décerner le mérite d’avoir contribué à la «paix» au Moyen Orient.
À part l’éventuel décès «accidentel» de Mahmoud Abbas, une autre échéance, certaine celle-là, se profile à l’horizon. Il s’agit de la fin du mandat d’Obama à la Maison Blanche en janvier 2017 et du début probable de sa belle carrière à la direction de l’ONU.
Le futur ex-président des États-Unis ne ratera pas une occasion de faire la morale à tout un chacun sans avoir à se salir les mains ou à se retrousser les manches. Parler dans le vide, c’est sa spécialité.
Outre les médias complaisants, Barghouti pourra donc s’appuyer sur le mouvement BDS (actif surtout dans les pays anglophones), l’ONU, les pacifistes de tous poils, les sympathisants dans les municipalités communistes de l’Hexagone, et tous les droits-de-l’hommistes ravis de pouvoir reprendre le flambeau de la cause falestinienne qui a perdu de son lustre depuis que l’État Islamique fait les manchettes et que les Israéliens se font poignarder dans les rues par les «martyrs» affolés d’une cause perdue.
Devenue une lutte pour la paix, l’amitié et la bonne entente entre les peuples, la cause falestinienne va pouvoir reprendre le devant de la scène vu qu’il paraît – selon les médias – que l’ÉI est en recul partout et pratiquement vaincu.
Mais Il faut faire attention, parfois une fausse bonne nouvelle en cache une vraie mauvaise, et l’ÉI qui recrute toujours des adhérents à Gaza pourrait donner du fil à retordre à Barghouti.
Ou s’allier avec lui ?
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