mercredi 6 avril 2016

De l’hiver au printemps par Avraham Azoulay...


De l’hiver au printemps par Avraham Azoulay

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Pourquoi donc les Israéliens que nous sommes aiment-ils tant voyager en « ‘houl », dans cette Europe en particulier, qui nous dédaigne tant ? Peut-être parce que sur place, tout est permis, on s’y sent libre ? De tout temps on y a prôné la religion du libéralisme sans frontières, c’est vrai. Hélas, le Vieux continent tellement fier de sa liberté chérie, réalise que sa politique si accueillante la fait doucement couler. 
L’Europe d’hier, jeune, fraîche et dynamique, est sur la voie de devenir comme une belle et vieille voiture de course, de collection. Le moteur et la rapidité ont été remplacés par des musées et des cathédrales. Cette Europe chrétienne, qui a toujours prôné l’individualisme à outrance, est en train de payer son manque de réflexion sur l’avenir. Le taux de natalité en perte de vitesse fait perdre à ces pays aux paysages magnifiques, jour après jour, leur vivacité.
De plus, la fuite de cerveaux et de la jeunesse vers d’autres horizons plus colorés au-delà des mers, accroît le phénomène de décadence. Alors, que reste-t-il donc à faire pour l’Union Européenne qui n’a su conjuguer que  le présent, et seulement à la première personne ? Là aussi, à la suite de la photo tragique d’un petit garçon échoué sur une plage, les dirigeants de cette grande nation ont très, ou trop vite, réagi : ils ont ouvert d’un coup leurs portes, leurs maisons et leurs portemonnaies, au nom de l’humanisme, à des millions de réfugiés des pays arabes en guerre fratricide. 
Cet élan du cœur, louable sur le principe, entraîne un changement visible à l’œil nu, sur cette terre vieillissante. La façon de vivre, de penser et surtout le sens de la liberté se voient tous les jours bouleversés. Les Occidentaux, habitués à un mode de vie hors limites, se sentent freinés par la montée d’un Islam imposant et sans compromis. Le monde moderne à outrance réfléchit à présent aux restrictions dues à la présence de la nouvelle religion, rigoureuse et obtuse. On repense habillement, transports en commun, nourriture, lieux de prières, façons de parler, de sortir… bref on s’habitue à respirer autrement, dans ses propres murs. 
L’Europe n’avait plus le choix : mourir de vieillesse ou se mêler aux autres et se soumettre à de nouvelles règles de pensée. Ce tableau semble plus proche du style impressionniste, mais il s’avère être de plus en plus voisin du style réaliste, contemporain et moderne.
Toutes ces raisons font que l’avenir des Juifs s’assombrit sur cette terre au passé si cruel pour notre peuple. Le chambardement dans sa population ne peut qu’éloigner, dans leur cœur, les Européens des Israéliens.
En terre sainte, même si l’actualité ne cesse de nous bouleverser, nous avons choisi de miser sur le capital le plus sûr pour le futur : les générations à venir, nos enfants d’Israël,  autour de nos fêtes et de nos valeurs. À nous de savoir en permanence trouver le bon équilibre, pour ne sombrer ni d’un côté ni de l’autre, à l’instar des grandes religions de la planète. 
Le plus grand défi reste pour nous notre façon d’avancer dans le respect de l’autre, sans oublier de nous émouvoir à chaque fois des nouveaux bourgeons qui fleurissent sur les arbres, à l’arrivée du printemps.  Hodesh tov !
Avraham Azoulay

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