jeudi 18 février 2016

Erdogan fait entrer 850 islamistes en Syrie et accuse les Kurdes d’attentat ©


Quatre personnes ont été tuées à la frontière syro-turque. Trois de ces quatre personnes étaient des femmes palestiniennes qui tentaient de fuir....

Les rebelles islamistes syriens franchissent la frontière au nord d’Alep depuis la Turquie. 4

La Turquie accuse les unités YPG kurdes syriennes d’être responsables de l’attentat d’Ankara, mercredi soir, qui a fait 28 morts et 60 blessés militaires et civils à Ankara. Cette accusation ressemble à une forme de déclaration de guerre.

3 Palestiniennes sont mortes des suites des frappes turques contre les Kurdes.


 Screen grab of a bus carrying rebels from Turkey to Syria.
Prise de vue d’un bus transportant des rebelles de Turquie vers la Syrie..

La Turquie dit avoir identifié le terroriste-suicide qui a provoqué la mort d’au moins 28 personnes militaires et civils et blessé 61 autre dans un attentat à Ankara, mercredi soir : il s’agirait, selon les Turcs, de Saleh Nejar, membre des Unités de Protection du Peuple Kurde de Syire (YPG de Rojava).
Le Premier Ministre Ahmet Davutoglu a fait ce communiqué ce matin.
Salih Muslim, le leader du Parti de l’Uion Démocratique (PYD), la vitrine politique des YPG a démenti que l’YPG ou le PYD puissent être impliqués dans cet attentat à la bombe. 
Neuf autres personnes sont en détention pour être en lien supposé avec cette attaque. Davutoglu prétend qu’elles auraient toutes des relations évidentes avec les YPG. Nejar aurait été identifié par ses empreintes, prises lorsqu’il est entré en Turquie avec, pense t-on, des réfugiés fuyant la guerre civile.
Davutoglu affirme qu’il espère que cela rend évident, pour les alliés de la Turquie (L’OTAN que la Turquie espère devoir entrer en guerre contre la Russie, si l’armée turque franchit le Rubicon) – les liens entre l’YPG (soutenu par les Américains contre Daesh) et le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a été désigné » comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union Européenne.
Une autre bombe a explosé ce matin, alors qu’un groupe de soldats turcs tentait de déminer l’autoroute menant à  Diyarbakir, la capitale du sud-est turc, où vivent de nombreux Kurdes. 6 soldats turcs ont été tués et un autre blessé par l’explosion. 
La Turquie assiste l’entrée en Syrie de renforts armés de combattants rebelles et islamistes par ses frontières et elle facilite leur trajet vers les zones du nord d’Alep, selon l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme.

« Au moins 500 rebelles ont traversé le passage frontalier de Bab al-Salam en chemin vers la route d’Azaz, à partir de laquelle ils comptent aider les insurgés anti-Kurdes à faire face aux progrès réalisés sur le terrrain par les forces kurdes dans le nord de la province » a déclaré Rami Abdel, chef du SOHR à l’AFP.  
 » Des sources fiables ont confirmé à l’Observatoire que les mouvements des rebelles islamistes étaient réalisés sous l’entière supervision des autorités et des renseignements turcs », affirme l’Observatoire syrien sur son site Internet.
Ces plus de 500 djihadistes arrivent en supplément des 350 combattants islamistes, approximativement, qui ont franchi la frontière turco-syrienne au début de la semaine. Ils sont armés d’armement léger et lourd et entrent en Syrie par le poste-frontière militaire d’Atamah avec la pleine autorisation et assistance des autorités turques.
La Turquie poursuit aussi ses bombardements transfrontaliers contre les zones de Syrie tombées sous le contrôle des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), une coalition de groupes qui réunissent les Unités de Protection du Peuple Kurde (YPG), des milices assyriennes et arabes du Nord de la Syrie.
L’Observatoire rapporte qu’aujourd’hui, l’artillerie turque a bombardé des zones autour de Tall Rifaat et de la base aérienne de Menagh, dans l’arrière-pays entourant Azaz au Nord d’Alep.
L’Observatoire ne parvient pas à disposer de rapports précis sur les pertes dues au bombardement de ce jour, mais il sait que quatre personnes ont été tuées à la frontière syro-turque. Trois de ces quatre personnes étaient des femmes palestiniennes qui tentaient de fuir le secteur.
Les forces kurdes ont récemment réalisé des saisies importantes de territoires dans l’arrière-pays du nord d’Alep, une zone qu’elles dénoncent comme utilisées par la Turquie pour soutenir les rebelles extrémistes islamistes. La Turquie dit aussi soutenir l’Armée Syrienne Libre, un  groupe militaire appuyé par l’Occident qui s’oppose au régime de Bachar al Assad et qui viserait à une alternative modérée aux groupes djihadistes islamistes qui combattent dans le pays.
Par Rudaw 18 février
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Erdogan, malgré ses menaces réitérées semble jouer la partie par l’intermédiaire de ses supplétifs islamistes et autres rebelles pro-occidentaux, plutôt que d’entrer de plain-pied dans le « bourbier » ou « piège russe ».
La partie se joue à au moins trois protagonistes, car les fameuses forces Démocratiques Syriennes, composées des YPG kurdes sont aussi les alliés des Américains qui ont veillé à leur mise en place et à leur mixité arabo-kurdo-assyrienne ( à forte majorité kurde). Actuellement, ce sont plutôt l’aviation et les commandos russes qui semblent les aider à tenir leurs positions conquises au nord d’Alep. L’éventuelle bataille d’Azaz risque de rapprocher le moment où la Turquie ne serait plus ne mesure de reculer ou de se reporter sur des tiers pour faire le « sale boulot » à sa place…

Une intervention d’Ankara en Syrie serait une «erreur fatale»


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En envoyant des troupes en Syrie, la Turquie commettrait une «erreur fatale», estime, en visite à Paris, Kadri Gürsel, analyste et journaliste d’opposition au régime du président Recep Tayyip Erdogan, auteur de «Turquie année zéro» (Editions du Cerf).

Q: La Turquie, pays de l’Otan, bombarde les positions des Kurdes de Syrie et évoque ouvertement l’éventualité d’une opération terrestre en Syrie avec l’Arabie saoudite ou ses autres alliés, ce qui pourrait la placer en confrontation directe avec les forces russes qui soutiennent l’armée syrienne. Comment la situation peut-elle évoluer ?
R: «Erdogan a très envie d’intervenir en Syrie. Il pense que son pays doit être présent sur le terrain, sinon il ne sera pas présent à la table des négociations, et sera écarté de l’évolution de la situation en Syrie.
Mais Erdogan est tombé dans le piège russe. En entrant en guerre (fin septembre) en Syrie pour sauver le régime de Bachar al-Assad, les Russes ont pensé qu’il leur fallait en même temps tenir à l’écart la Turquie. Par des provocations, ils ont forcé les Turcs à abattre un de leurs avions (fin novembre, à la frontière turco-syrienne), ce qui leur a permis ensuite d’interdire de fait tout l’espace aérien aux forces turques
Dans ce contexte, une intervention terrestre turque en Syrie serait pour Erdogan une erreur fatale. Et aussi, l’armée turque serait obligée d’occuper le terrain et se trouverait en permanence face à des ennemis, les Kurdes : elle serait vite empêtrée dans un bourbier».
Q: Quel est l’objectif principal du président Erdogan, dans le conflit syrien ?
R: «L’unique objectif d’Erdogan est de combattre les Kurdes du PKK en Turquie, et leurs alliés en Syrie, qui étendent actuellement leur territoire le long de la frontière turque.
Pour combattre les Kurdes de Syrie, la Turquie a utilisé les jihadistes comme un outil, en leur ouvrant sa frontière, en créant ce que j’ai appelé une autoroute du jihad. La Turquie a offert à l’Etat islamique son seul accès au monde extérieur. Mais le résultat de cette opération ‘portes ouvertes’, c’est d’avoir aidé les jihadistes à devenir une menace mondiale».
Q: En 2009 puis 2012 pourtant, des négociations avaient démarré entre le pouvoir et le PKK, laissant espérer une solution à la question kurde en Turquie. Or le conflit a maintenant repris de plus belle. Que s’est-il passé ?
R: «Je n’ai jamais été convaincu par les démarches de l’équipe Erdogan pour trouver une solution au problème kurde. Dernier exemple: en juin, il a perdu la majorité absolue aux élections législatives, et avant les nouvelles élections qu’il a convoquées en novembre, et pour être sûr de remporter ce scrutin, il a choisi sciemment de relancer le conflit avec le PKK, laissant entendre que les Kurdes étaient seuls responsables de la dégradation de la situation. C’est un pompier pyromane.
Mais il n’y a pas de solution militaire au conflit kurde en Turquie, parce que la question kurde ne se limite pas au paysage politique turc. Les Kurdes ont une profondeur stratégique, ils sont installés dans plusieurs pays» -Turquie, Syrie, Irak, Iran-.
Propos recueillis par Michel SAILHAN.
Source: liberation.fr


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