vendredi 18 septembre 2015

Migrants : la lucidité vient d’Afrique.....


L’assassinat de Kadhafi commandité, à l’époque, par des élites inconséquentes a été ressenti comme un véritable coup de tonnerre dans toute la région sahélo-saharienne, du Mali au Burkina, en passant par le Niger et le Tchad.

« Avant le printemps arabe et l’assassinat de Kadhafi, il n’y avait pas de réfugiés qui affluaient vers les pays européens. La situation était normale en Afrique du Nord. Ce sont le bombardement de la Libye et l’assassinat de son chef qui ont ouvert la porte à des tensions et à des conflits dans le pays. » 
Marine Le Pen, Vladimir Poutine, Victor Orbán ? Non, vous n’y êtes pas, même s’ils auraient pu proférer cette pieuse évidence. Non, tout simplement, si l’on peut dire, Jacob Zuma, actuel chef d’État d’Afrique du Sud.
Aggravant son cas, fustigeant un arc du mal s’étirant de l’OTAN à l’Union européenne, celui-ci ajoute que lorsque « l’Afrique disait : on a une feuille de route pour travailler avec les Libyens et changer la situation en Libye, tout le monde nous a ignorés. Et aujourd’hui, ceux qui ont participé à déstabiliser cette partie du monde ne veulent pas accepter de réfugiés. Mais c’est leur responsabilité. Ils ont provoqué cela, ils doivent y remédier. »
Assurément, de tels propos seront très peu relayés par les médias« mainstream », quand ils ne seront pas superbement ignorés avec la morgue condescendante séant aux oligarques du système. « La vérité n’est jamais amusante, sans ça, tout le monde la dirait », reconnaissait Michel Audiard. Surtout quand elle vient du continent noir. Cet éden adulé par des Occidentaux au leucoderme honteux, anticolonialistes aussi primaires que ridiculement anachroniques, cet éden, donc, berceau immarcescible de l’humanité – scandaleusement peu reconnaissante de ce côté-ci de la Méditerranée – qui, bien qu’abandonné par ses forces vives aimantées par les mirages du nord, n’en continue pas moins d’abriter un certain bon sens.
En effet, faut-il être particulièrement ignorant de l’Afrique, de son terreau socio-culturel et historique, comme de l’anthropologie des Africains, pour ne pas concevoir, un seul instant, que ces derniers puissent penser différemment de nous, Européens repentants et déclinants. Nombre d’africanistes, de politiques et autres spécialistes autoproclamés considèrent que les Africains sont des Européens pauvres à la peau noire, selon l’éloquente formule de Bernard Lugan.
C’est ainsi que l’assassinat de Kadhafi commandité, à l’époque, par des élites inconséquentes a été ressenti comme un véritable coup de tonnerre dans toute la région sahélo-saharienne, du Mali au Burkina, en passant par le Niger et le Tchad. Non seulement le chef de la Jamahiriya libyenne y était parfois admiré, toujours respecté, mais encore constituait-il LE rempart quasi inexpugnable contre la gangrène islamo-maffieuse qui dévore, depuis lors, le désert africain. Effondré, il ne restait alors plus qu’au président du Niger, Mahamadou Issoufou, porte-voix « in deserto » de ses homologues, qu’à exhorter à « une intervention militaire pour réparer les dégâts liés à la chute de Kadhafi, sinon nous aurons Daech à nos portes » (Jeune Afrique, 28 décembre 2014).
In fine, le problème de la mystique démocratique (Louis Rougier) réside ici. Portée à un tel degré de négation du réel par ses zélateurs fanatiques, elle s’effondre immanquablement en sinistre politique.

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