mercredi 16 septembre 2015

Israël Kaddish. Mort du chanteur Guy Béart. Sa famille est juive...


Très peu de fans dans le monde savaient que Guy Béart était juif. Les francophones d’Israël ne peuvent pas oublier ce chanteur exceptionnel qui vient de disparaître. Europe 1 : "Le chanteur Guy Béart s’est éteint mercredi à Garches, dans les Hauts-de-Seine, des suites d’une crise cardiaque, selon les informations d’Europe 1. Il avait 85 ans.

L’interprète de “l’Eau vive” avait donné son dernier concert en janvier dernier, à l’Olympia. “Je viens d’avoir ses filles au téléphone (dont la célèbre actrice Emmanuelle Béart, ndlr), il est décédé ce matin en allant chez le coiffeur. Il est tombé sur le trottoir, il n’a pas pu être ranimé”, a indiqué Fabien Lecoeuvre. Le chanteur avait fait ses adieux à la scène en janvier dernier".
ISRAELVALLEY. (1)

C’est au Caire, en Égypte, que nait Guy Béart, de son vrai nom Guy Béhart-Hasson, le 16 juillet 1930. Sa famille est de religion juive et ses parents ont des racines espagnoles, suisses et russes. Il est le père de l’actrice Emmanuelle Béart.

Son enfance est ponctuée de déménagements autour de la Méditerranée et jusqu’au Mexique. Son père, expert-comptable, participe à la création d’entreprises. Après donc l’Égypte, la Grèce, la France, l’Amérique, c’est au Liban que la famille se fixe. Guy y demeure de l’âge de 10 à 17 ans. Cette enfance voyageuse lui vaut une vaste culture générale qui s’étend des Sciences aux Arts. Quant à la musique, elle est en bonne place dans les passions de l’adolescent. Lorsqu’il débarque à Paris en 1947, il s’inscrit immédiatement à l’École Nationale de Musique. Plutôt doué, il joue de nombreux instruments avec un faible pour les cordes (violon, mandoline).

Mais le jeune Béhar intègre tout aussi brillamment l’École Nationale des Ponts et Chaussées, une des plus fameuses écoles françaises d’ingénierie. Il en ressort diplômé et spécialisé dans des secteurs pointus (les cristaux, la fissuration du béton). Au début des années 50, Guy hésite longtemps entre les deux carrières : la chanson ou le béton ? La disparition de son père en 1952 le laisse un peu perdu. Il travaille dans un bureau et sur des chantiers pour faire vivre sa mère et sa sœur. À partir de 1954, il chante le soir dans les cabarets de la Rive gauche de Paris, rive gauche de la Seine où sont regroupés la plupart des lieux où tout artiste se doit de passer pour se faire un nom : la Colombe, le Port du Salut, les Trois baudets ou Bobino.

Ses textes font mouche et Guy Béart devient l’employé de bureau le plus connu de la capitale. La chanteuse Patachou repère ce jeune homme timide dans son costume strict. Elle reprend très vite la chanson « Le Bal chez Temporel », suivie de près par Zizi Jeanmaire et Juliette Gréco (« Chandernagor », « Qu’on est bien ») qui commandent des titres au jeune homme.

1957 est l’année où tout démarre. Le producteur artistique Jacques Canetti prend Guy Béart en main et lui fait enregistrer, avec l’aide de Boris Vian, son premier 33 tours. Difficile à convaincre, le chanteur grave pourtant sur ce premier enregistrement quelques perles de son répertoire. Le disque est couronné en 1958 du Grand prix de l’Académie du Disque Français. Dans la foulée de ce succès public et critique immédiat, il monte pour la première fois sur la prestigieuse scène de l’Olympia. Ce premier récital reste célèbre pour les fous rires et les trous de mémoire du chanteur. Mais le public chaleureux reprend en chœur ses titres déjà bien connus.

En 1960, il devient célèbre auprès du grand public grâce à la chanson « L’Eau vive », écrite pour le film du même nom. Ce titre devient un des classiques de la chanson française, de ceux qu’on apprend dans les écoles. Ses textes, un rien naïfs, séduisent un large public. Et à l’instar de Georges Brassens, les mélodies de Béart sont simples à l’écoute mais souvent complexes dans leur écriture.

Si Guy Béart connaît un début de carrière réussi, les années 60 et les nouvelles modes venues d’Amérique (rock’n’roll, yéyé, et autre twist) sont la cause de quelques soucis professionnels. Certains chanteurs de sa génération (Gainsbourg, Bécaud, Aznavour) passent très bien ce cap où la chanson française traditionnelle connaît une rude concurrence. Ce n’est pas le cas de Guy Béart. Les maisons de disques se désintéressent de lui, à tel point qu’il ne peut plus enregistrer. Il décide donc en 1963 de monter sa propre maison de disque autogéré, l’APAM (Auto Production des Artistes du Micro) avec l’aide de Jacques Canetti.

De plus, son ancienne maison de disques, Philips, refuse de lui rendre les droits de ses chansons. Le procès durera jusqu’en 1978 ! À défaut de réussir dans la chanson, Guy Béart créé une émission pour la télévision qui va devenir extrêmement populaire au cours des années 60, « Bienvenue ». De 1963 à 1970, il reçoit sur son plateau de nombreux artistes du monde du spectacle et des arts. Ce dernier en profite d’ailleurs pour continuer à faire connaître ses propres chansons. En 1965, sa compagne Geneviève Galéa donne naissance à leur fille Emmanuelle qui, vingt ans plus tard, deviendra une des actrices françaises les plus célèbres dans le monde.

Artiste à l’esprit scientifique, il s’intéresse à de nombreux thèmes aussi divers que l’architecture, la philosophie, l’amour ou la religion. Il ne cesse d’écrire et son inspiration court toujours autant de la tradition la plus classique (« Les Chansons gaies des belles années », 1982) au futurisme le plus abstrait (« Futur-Fiction-Fantastique », 1977) en passant par l’actualité la plus chaude vaguement empreinte de mysticisme (« Les Nouvelles Chansons », 1978). En 1976, la poésie des chansons de Guy Béart séduit un couple de grands comédiens français, Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault. Ils décident ensemble d’enregistrer un album dans lesquels les deux acteurs lisent un choix de 31 textes.

Un cancer l’éloigne de la scène pendant plusieurs années , mais il revient en 1985, avec un titre plein d’espoir, Demain je recommence. Il donne des concerts jusqu’en 1999 et sort en 2010 un nouvel album « Le meilleur des choses! faisant référence à ses dernières « années de vache maigre » pendant lesquelles il a dû vendre un appartement et de nombreux meubles .

En 1994, Guy Béart est distingué par l’Académie française, qui lui décerne la grande médaille de la chanson française (médaille de vermeil) pour l’ensemble de ses chansons. Il faudra toutefois attendre 1995 et la sortie de son album ‘Il est temps’ pour que Guy Béart renoue enfin avec la popularité. 

Cet infatigable poète, à la voix de velour, aura donc lègué à la postérité un héritage très impressionnant de chansons (Wikipedia fait état de 260 titres de chansons publiées), bien qu’une partie de son oeuvre soit relativement méconnue.

Sources: RFI Musique , Wilipedia , Guy Béart l’intemporel (Le Monde) Guy Béart, (Évene)

2 commentaires:

  1. j'adore ce grand poete a une tres belle voix!

    RépondreSupprimer
  2. C'était un poète. J'aimais ses chansons dont les paroles étaient simples et pleines de fraicheur.

    RépondreSupprimer

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...