Téhéran grand gagnant de l’accord nucléaire..
Le vendredi 10 juillet, l’Europe se déchirait sur la nécessité de sauver la patrie de Platon, la sonde New Horizons s’apprêtait à passer en rase-mottes au-dessus de Pluton, et les négociateurs occidentaux se demandaient s’ils arriveraient enfin à empêcher l’Iran de produire du plutonium. Pendant ce temps, à Téhéran, on célébrait la « Journée de Jérusalem » et on brûlait des drapeaux en chantant « Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! ».
Il a fallu à peine moins de temps pour atteindre Pluton qu’il n’en a fallu auxEU3/EU+31 pour négocier un accord sur le nucléaire iranien : New Horizons avait en effet été lancée le 19 janvier 2006, et les Occidentaux (avec leurs alliés de circonstance russe et chinois) avaient présenté leur première « offre globale » de règlement le 6 juin 2006.
Après vingt-deux mois de négociation intense et dix-huit jours à l’isolement dans ce quartier de haute sécurité qu’était devenu le palais Cobourg (fâcheusement situé Theodor-Herzl-Platz) ponctués de rares escapades dans le cellier de l’hôtel (affectueusement surnommé« Fordoo »), les négociateurs signaient donc ce 14 juillet à l’aube un Plan commun d’action d’ensemble long de 140 pages, dont 120 d’annexes techniques.
Les sanglots à peine contenus de John Kerry donnèrent le ton. Peace in our time ! Le concours des commentaires aussi dithyrambiques que ridicules commença immédiatement. Mentions spéciales pour la campagne du lobby pro-iranien à destination du Congrès (« Vote4Peace ») et pour la proposition de l’ancien ministre suédois Carl Bildt de décerner le prix Nobel de la paix 2015 conjointement à John Kerry et à son homologue iranien Javad Zarif..
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