vendredi 2 mai 2014

Leurs tee-shirts font rimer banlieue et hébreu..


Sarcelles (Val-d’Oise), le 1er avril. Deux jeunes du quartier, Souleymane (à g.) et Yoan (à dr.) ont créé leur marque, H’échbone, déjà prisée des footballeurs de Ligue 1.
« Là, c'est new delhi, ici, c'est Bamako et là-bas vous avez Tel-Aviv », désigne crânement Souleymane en guide improvisé. Le terrain de sa visite : les dalles de Sarcelles (Val-d'Oise) où le jeune homme de 25 ans a grandi. « Dès qu'on prononce le nom de cette ville, on entend v iolence,antisémitisme. .. » fustige le Sarcellois, qui porte son ras-le-bol sur le dos, un pull estampillé d'un logo en hébreu.

Avec son ami Yoan, Souleymane a lancé la marque de vêtementsH'échbone » (prononcer « rechbone », littéralement « addition ») il y a un an.


 Fiers de s'être rencontrés sur les bancs de la même école de cette ville mosaïque et zone de sécurité prioritaire depuis 2013, les deux collègues, juif et musulman, souhaitent chanter en choeur la promesse de l'entente communautaire.



« On peut facilement vivre ensemble dans un climat de paix, H'échbone, c'est aussi l'addition des cultures », enchaîne Yoan, 22 ans, qui exerce comme responsable marketing dans une boutique de costumes sur mesure. « Il est vrai qu'il y a de la violence dans cette ville, mais pas autant que les médias le laissent penser. »

Ecouteurs sur les oreilles, Souleymane raconte comment il a monté la petite entreprise, fabriquant au Portugal, stockant ses cartons chez un ami, propriétaire d'une boutique dans la capitale, et expédiant lui-même les commandes chaque matin à la Poste. Il s'enorgueillit du succès naissant de la marque, « avant-gardiste » et « précurseur ». « On est en quelque sorte des ambassadeurs de Sarcelles. »

 Les pulls, vendus entre 79 € et 99 € -- 49 € pour les tee-shirts -- « peuvent exploser », espère le jeune homme. Pour preuve, il a déjà essaimé sa marque parmi de nombreux footballeurs de qui prennent la pose sur les réseaux sociaux, « H'échbone » sur le dos. « On a aussi été interviewés par des médias israéliens », abonde Yoan.



« On a de la chance ici, en , insiste Souleymane, tout est mis en oeuvre pour faire quelque chose de sa vie. Mes parents sont arrivés du Mali avec rien dans les poches et je ne veux pas faire bis repetita. » Les camarades « qui ont mal tourné », ceux au , le sentiment d'être « laissés pour compte »... 

Les deux amis balaient d'une main les stigmates du quartier. « Quand on veut, on peut. On se lève le matin et on cherche du boulot », lâche Souleymane, estimant que « les jeunes du quartier se mettent des barrières dans la tête ».
 « On entend que c'était mieux avant, embraye Yoan, mais avec des initiatives comme celle-ci on peut faire en sorte que ça change. »

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