Des spots publicitaires de 15 secondes, ciblés selon les goûts de l'utilisateur, se lanceront automatiquement lorsque ce dernier consultera sa page d'accueil.
Deux mois après leur arrivée aux États-Unis et quelques jours après l'annonce d'un partenariat avec Publicis, les publicités vidéo surFacebook arrivent en France. Les premières publicités, d'environ quinze secondes, sont diffusées de manière progressive depuis le mercredi 21 mai. La vidéo se lance automatiquement lorsque l'utilisateur fait défiler son flux d'actualité. Les annonceurs peuvent également ajouter deux autres vidéos, sous la forme d'une bande passante, pour compléter leur message. Ces dernières peuvent durer jusqu'à vingt minutes et ne se lancent que si l'internaute clique dessus.
Intitulé Publicités Vidéo Premium, ce service n'est proposé enpremier lieu qu'à une sélection d'annonceurs. Impossible de savoir quelle sera la première marque qui s'essayera à l'exercice - plutôt risqué pour son image. Pour nos voisins outre-Atlantique, le premier était Unilever pour sa marque Dove.
Ciblage
Le réseau social n'a pas encore indiqué le prix des campagnes vidéo, mais le ticket d'entrée serait de deux millions de dollars par jour d'exposition ! En contrepartie, Facebook réserve l'exclusivité de ce format premium à un unique annonceur quotidien.
Après Twitter, Pinterest et Instagram - qui ont tous trois réussi le pari de la publicité vidéo sur leur plateforme respective -, Facebook ne pouvait faire autrement que de suivre la tendance. L'ambition du réseau social est claire : récupérer une partie des revenus liés à la publicité télévisuelle. Et, pour y parvenir, le site de Mark Zuckerberg mise sur la connaissance de son public grâce une base de données très détaillée (âge, sexe, ville de résidence, travail, goûts culturels...), afin de valoriser un ciblage publicitaire bien plus efficace qu'une campagne de masse. Enfin, pour permettre aux annonceurs de mieux analyser les interactions entre les vidéos et le public, le site lance de nouveaux outils de mesure qui permettent de comptabiliser l'audience, la durée moyenne de visionnage ou le taux des abandons en cours de lecture.
Pour un annonceur, on ne peut pas rêver meilleur outil. Dans une interview accordée au Monde, Debra Aho Williamson, du cabinetspécialisé eMarketer, affirmait : "De nombreuses marques présentes sur Facebook veulent utiliser la vidéo. Cela peut devenir une activité très importante."
Prudence
Comme aux États-Unis, Facebook veut avancer prudemment. Mark Zuckerberg a déjà partagé à de nombreuses reprises son inquiétude quant à l'accueil de la publicité sur son réseau, qui risquerait de faire fuir certains internautes. C'est pourquoi des frontières ont été définies : le son est désactivé et les publicités peuvent être ignorées par les membres. Chez les Américains, le nombre de spots a d'ailleurs été limité à trois par jour. Une approche prudente qui semble porter ses fruits puisqu'aucune grogne généralisée n'a eu lieu chez les usagers. Des résultats encourageants pour la société, qui a déjà réussi à mener à bien l'intégration de la pub sur Instagram, la plateforme de partage de vidéos et de photos rachetée en 2012 par... Facebook.
Que les internautes se rassurent, même si les spots ne sont pas massifs, il existe des moyens de contrer ces petits parasites. Tout d'abord, il est important de supprimer les mauvais cookies, ceux qui ne permettent pas de gérer les sites en mode administrateur et de ne pas entrer systématiquement de données personnelles (identifiant, mot de passe...). Sur Mozilla, il est possible de demander à ne pas être pisté par les sites web en activant l'onglet "vie privée" dans les options du menu. Enfin, des add-on gratuits - qui viennent se greffer aux navigateurs - comme Adblock Plus et Ghostery existent et permettent de désactiver l'affichage des publicités ou la collecte de données. Des outils qui se révèlent très efficaces pour les plus publiphobes.
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