HOMMAGE A PAUL GINIEWSKI - Guy Millière
Il est resté ensuite fidèle à un sionisme intransigeant, avec des titres tels que L'An Prochain a Jerusalem en 1990, Préhistoire de l'Etat d'Israël, en 1997. Il n’a jamais été dupe des discours appelés « antisionistes » et a, mieux que personne, sur montrer leur dimension essentiellement antisémite : c’est là l’objet d’Antisionisme : le nouvel antisémitisme, paru en 2005. Il a écrit aussi sur l’antisémitisme chrétien en publiant en 2000, Antijudaïsme chrétien : la mutation. Dans Israël et l'Occident, publié en 2008, il analyse remarquablement le rapport de Jésus au judaïsme, les racines de l’antisémitisme et du rejet d’Israël dans les sociétés européenne, le statut d’Israël dans le monde contemporain et ce que le monde occidental entier doit à Israël et au peuple juif. Dans son dernier livre, Une affaire de poisons, paru en 2010, Paul dissèque un cas de falsification de l’information concernant Israël, et met au jour tout à la fois la perversité des falsificateurs et la lâcheté sans scrupules des journalistes qui se sont transformés en complices. Dans La guerre des hommes-bombes, qui date de 2006, il analyse la stratégie des attentats suicides et ce qu’elle a d’ontologiquement monstrueux. Paul Giniewski était un historien, un penseur, un écrivain de talent. Il savait aussi être polémiste et avait alors une plume acérée. C’était un homme lucide, qui ne cédait pas aux engouements passagers de l’air du temps et qui avait compris depuis longtemps que, lorsqu’on a la vérité, la droiture et l’humanisme de son côté, on n’a aucune raison de transiger. C’était un homme qui savait que, dans l’époque où nous vivons et en laquelle l’infamie peut toujours trouver le moyen de surgir à nouveau, il faut rester vigilant et combattre sans fléchir. Il a été vigilant jusqu’au bout. Il a combattu sans fléchir tout au long de sa vie. Dans une société plus digne que celle en laquelle nous vivons, il aurait été invité à débattre à la télévision ou à la radio, les grands journaux lui auraient ouvert leurs pages. Nous ne sommes malheureusement pas dans une société très digne. Paul a publié régulièrement des chroniques dans Le lien (contact : lien.israel.diaspora@gmail.com) et, ces dernières années dans Israël magazine, que dirige André Darmon (israelmagazine.co.il). Chacun de ses textes est imprégné de pertinence et doit être lu. Nous avons eu, Paul et moi, le même éditeur ces dernières années : Cheminements. Paul va beaucoup me manquer. Mais il restera auprès de moi par les mots écrits, par le souvenir, par tout ce qui ne s’effacera pas jusqu’à ma propre fin. Reproduction autorisée avec la mention suivante et le lien vers cet article : © Guy Millière pour Drzz.fr |
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