Un deuil national de trois jours a débuté vendredi en Tunisie alors que la suspension des départs des vacanciers français à destination de ce pays a été prolongée jusqu'au 31 janvier. | LP/FREDERIC DUGIT
Une semaine après la chute du régime du président Ben Ali, le Quai d'Orsay déconseillait toujours les voyages non urgent vers la Tunisie dans son ensemble. La suspension des départs des vacanciers français à destination de ce pays a été prolongée jusqu'au 31 janvier, alors qu'elle avait dans un premier temps été prévue pour être levée le 17 janvier.
Mais les tour-opérateurs se déclarent prêts à redémarrer à tout moment, selon un communiqué de l'Association des tour-opérateurs français (Ceto).
Les tour-opérateurs «assouplissent leur politique commerciale» pour les séjours incluant un vol charter. Ils acceptent ainsi «des modifications sans frais ou des reports sans frais des voyages concernés à une date ultérieure sur la Tunisie ou toute autre destination programmée et aux conditions en vigueur du tour-opérateur», détaille le texte.
«La réouverture pourra se faire très vite, a précisé le président du Ceto René-Marc Chikli, si le couvre-feu est levé par les autorités tunisiennes en particulier déjà dans le sud tunisien (Monastir, Djerba) et si le ministère français des Affaires étrangères prend en compte» la réalité du terrain.
La France, premier pays fournisseur de touristes à la Tunisie
Vendredi matin, le Quai d'Orsay déconseillait toujours les voyages non urgents vers la Tunisie dans son ensemble. Selon les voyagistes, «les Français n'ont jamais été en risque», a poursuivi René-Marc Chikli notamment dans les zones hôtelières des stations balnéaires ou plus de 150 d'entre eux ont décidé de rester alors que 9 000 vacanciers français ont été rapatriés de samedi à lundi derniers.
En ce qui concerne les clients restés à destination après avoir signé une décharge, les tour-opérateurs déclarent se tenir «à leur disposition» pour les informer de la situation locale ou leur «permettre leur retour anticipé si nécessaire».
Les Français sont le premier pays fournisseur de touristes à la Tunisie avec 1,3 million de personnes sur un total de 6,5 millions. Le Ceto se réunira à nouveau mercredi prochain pour évoquer le dossier tunisien.
De nouvelles manifestations contre le gouvernement de transition
Sur place, le deuil national, décrété jeudi par le gouvernement de transition, a débuté aujourd'hui en Tunisie. Ce deuil national doit durer trois jours, «en mémoire des victimes des récents événements», a annoncé le porte-parole du gouvernement Taieb Baccouche à l'issue du premier Conseil des ministre de l'après Ben Ali. Selon des informations compilées par l'ONU sur place, plus de cent personnes ont en effet été tuées pendant les événements de ces cinq dernières semaines et qui ont conduit à la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali.
Le ministère des affaires religieuses a appelé les imams prédicateurs de toutes les mosquées du pays «à effectuer la prière de l'Absent, après la prière du vendredi, à la mémoire des martyrs de la révolution du peuple tunisien». La parole des imams pourrait se libérer pour la première fois, à l'occasion du prêche hebdomadaire, autrefois placé sous étroite surveillance policière.
Vendredi, un demi-millier de manifestants ont commencé à protester, comme chaque jour, dans le centre de Tunis pour exiger la démission du gouvernement de transition. «Vous avez volé la richesse du pays mais vous n'allez pas voler la révolution! Démission du gouvernement! Nous serons toujours fidèles au sang des martyrs», scandaient les manifestants hostiles à la présence de caciques de l'ancien régime de Ben Ali, qui a fui le pays le 14 janvier après 23 ans de pouvoir autoritaire, sous la pression de la rue.
LeParisien.fr
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