Merveilles du monde et de ses habitants, des pays et de leurs monuments, des mers et des îles, des mausolées et des tombes...
Bien que l’homme, microcosme, concentre en lui l’essentiel de la sagesse du Créateur, le merveilleux en lui est si habituel qu’il exige une méditation dirigée pour être perceptible aux yeux du commun des gens…
Tawfia Fadh (professeur de l’université de Stragbourg)
C’est au travers de la Tuh’fa d’Abû H’âmid que nous allons tenté de nous faire une idée de la conception du merveilleux dans la civilisation islamique.
Abû H’âmid divise son ouvrage en quatre chapitres : les merveilles du monde et de ses habitants, humains et djinns ; les merveilles des pays et de leurs monuments ; les merveilles des mers et des îles ; les merveilles des mausolées et des tombes.
1) Parmi les merveilles du monde, l’auteur décrit Yâjûj et Mâjûj (Gog et Magog), peuplades semblables aux bêtes, dotées de leur force et de leur agressivité ; il décrit les Nègres, parmi lesquels se distinguent les Qûqû, mangeurs de serpents, sur lesquels leur venin n’a point d’effet, les Zayla, des noirs de Somalie, qui mangent des chiens et des rats. Prés de Sanaa, au Yémen, vit une tribu arabe mythique, les Wabâr, dont les individus ont été métamorphosés (musikhû) en une moitié d’homme fendu longitudinalement, n’ayant ainsi qu’un demi-corps avec une moitié de la tête, une seule main et un seul pied. Les Arabes les appellent nasnâs ; ils les chassent et les mangent. Ces nasnâs parlent arabe, portent des noms arabes et disent des vers.
2) Parmi les monuments qui suscitent l’admiration, Abû H’âmid décrit longuement la légendaire Iram Dât al-Imâd, ville construite entièrement en métaux précieux : or, argent, onyx, chrysolithe, topaze, émeraude, perles. Il décrit aussi longuement la « ville d’airain » construite par les djinns sur l’ordre de Salomon, la vaine tentative de Mûsä b.Nuçayr de s’en emparer, les termites géants qui s’opposèrent à l’avance de l’armée, le lac du Tchad et les djinnns qui y sont prisonnier dans des vases hermétiquement clos, le pays de Mansak an-Nahd, terre riche d’une végétation exubérante et surtout d’une faune merveilleuse où on entend toutes sortes de chants d’oiseaux, comme un concert d’instrument de musique.
3) Quant aux mers et îles, Abû H’âmid rapporte les merveilles vues et contées à lui par Abû l-‘Abbâs al-H’ijâjî qui avait séjourné quarante ans en Chine et en Inde ; il le rencontra au Caire en 512/1118. Abû H’âmid parla des merveilles de Ceylan, en particulier, du pic d’Adam, de la végétation luxuriante qui l’environne, des serpents grands comme des palmiers qui en interdisent l’accès. Puis il décrivit les merveilleux onguents dont disposait le roi de cette île, dont l’un rendait totalement invulnérable au fer et dont l’autre guérissait instantanément les blessures.
4) Parmi les merveilles des tombes, Abû H’âmid énumère la caverne des Sept Dormants… (On n’en a déjà parlé - si vous n'avez pas encore lu le texte, cliquez-ici).
Et la mère de toutes les merveilles demeure la nature.
L’homme s’habitue à certains d’entre eux et n’en fait plus cas dans sa vie de tous les jours.
Enfin, au delà, il y a son Créateur. Les innombrables merveilles du cosmos proclament sa gloire, sa toute-puissance et son omniscience.
C’est lui qui est l’auteur. La « Sourate du Miséricordieux » (Cor. 55), hymne à la gloire du Créateur des merveilles (âlâ’), en énumère des spécimens qu’aucun autre dieu ne peut prétendre avoir accomplis :
Le Bienfaiteur a enseigné la Prédication.
Il a crée l’Homme. Il lui a enseigné l’Exposé.
Le soleil et la lune sont [soumis]à un cycle.
La plante herbacée et l’arbre se prosternent.
Le ciel, Il l’a élevé et a établi la balance.
La terre, Il l’a établie pour l’Humanité.
Sur elle, sont des fruits, des palmiers porteurs de spadices, Les grains aux feuilles engainantes et la plante aromatique.
Il a fait confluer les deux mers : elles se rencontrent, [mais] entre elles est une barrière qu’elles ne dépassent point.
De ces deux mers proviennent les perles et le corail.
Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous tous deux ?
Trad. R.Blachère, LE CORAN, G.P. Maisonneuve et Larose, 1966
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