LA ZIARA DE TESTOUR. Ma grand-mère Meiha z’al, est une habitué de la ZIARA de Testour pas celle de JERBA.
Trop loin pour son embonpoint.
Celle du MARABI Rebbi Fragi Shaouat z’al.
Nous étions tous de la partie, mon oncle Jo, maman papa, ma GM, et mes frères.
Le parcours Tunis-Testour se faisait en autocar de la compagnie TAT. A la Rue Bab -Carthagène.
Le départ était tjs fixé à la même heure soit 7 heures du mat. C'est-à-dire 9 heures parce que les juifs n’ont aucun respect pour les horaires. D’ailleurs à cette époque, ils ne respectaient rien sauf le plat de Akoud le vendredi soir.
Bref, Maiha était toujours alourdie par ses deux couffins. Idem pour mes parents.
Des couffins remplis de victuailles parce que le trajet promettait d’être long, soit deux heures.
Nous n’étions pas seuls dans l’aventure. Le car était bondé et je ne vous raconte pas le remplissage et la promiscuité qui y régnait.
Chacun chacune voyageait donc avec ses provisions et les allées du bus étaient encombrées.
Tout le monde chantait et tout le monde youyoutait. Un vrai tintamarre.
Nous les enfants étaient souvent assis sur les genoux des parents ce qui évitait une économie de frais de transport.
De temps en temps, une poule mal ficelée retrouvait sa liberté et les malédictions sur la poule n’en finissaient pas ‘…Yatic Cartra, ijjé ouni ( embolie… Vient ici ), yatic mecen hach ( qu’il t’arrive ce que je ressens) à un tel point que la poule par tant de malédictions devenait handicapée. Du coup non CACHER. Une fois récupérée, elle retournait en haut sur les portes bagages !
Bref, une fois arrivé sur place, c’est à celui ou celle qui va faire son petit besoin pas loin du mausolée. Dans la kharba.
Ensuite, Meiha en véritable professionnelle se chargeait de partager les bougies, la fekia, la boukha etc…Et nous rentrions enfin dans les lieux sacré qui empestait l’odeur des cierges.
Des rabbins en tenues traditionnelles bénissaient femmes et enfants.
Le rituel est toujours le même. Recueillement, ajouts d’huile d’olive pure vierge comme je le fus dans les grands Kandils suspendus et là papa plongeait ses doigts dans l’huile sainte pour nous les passer sur les paupières et cela pour que nous voyons tjs plus clairs, sauf qu’une fois mariés, les futurs époux juifs, 20 ans ou 30 plus tard, ne voyaient plus rien, ils deviennent complètement aveugles. Et même ensorcelés lorsqu’ils sont prit d’un trop grand amour d’après la maman.
Après les prières et le bla bla, c’est la dinette dans le champ. Une grande serviette étalées à même le sol au ras des pâquerettes, et les couffins se désemplissent au grand bonheur de nos estomacs presque à jeun.
Arrive le retour et là, c’est le grand chambardement, la prise d’assaut des places dans les bus.
Une fois le bus rempli à ras le bord, c’est le départ. Et quel départ, un départ comme je ne vous dis pas avec faux départ parce qu’il y avait de ces familles distraites qui oubliaient tel ou tel enfants...
‘…YE TITAAAAAAAAAAAAAAAAAA….YERANI GBAAAAAAAAAAAAAAR.....OUINOU MOUCHIIIII…. !!!’ ( QUE JEN SOIS UNE TOMBE...)
Quel folklore.
Retour à la case départ pour rien puisque l’incriminé était ailleurs avec un cousin ou une tante.
Fatigués, harassés, nous tombions de sommeil et le meilleur endroit pour dormir était l’espace compris entre les allées.
Nous étions, nous les enfants, allongés comme des sardines avec deux pieds du petit voisin dans les narines. Un kif. Quant aux vieilles et au vieux, ils ronflaient assis sur leur fauteuils .
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