Essai Nissan Juke : mauvais garçon
Aujourd'hui largement plébiscités, les crossovers n'ont pas toujours convaincu. Pourtant, Nissan y a cru dès le début avec son Qashqai et récolte à présent les bénéfices de cette belle initiative, qui avait été accueillie timidement à l'époque de sa présentation.
A présent, l'hybridation des segments est monnaie courante ; Peugeot ayant emboîté le pas à Nissan avec son 3008, tout comme Kia avec le Soul ou encore Citroën avec le C3 Picasso.
Quelques années après son coup de génie, le constructeur japonais remet le couvert avec un nouveau crossover. Plus petit, le Juke vise les citadines, les berlines compactes mais aussi les ''inclassables'' telles que les Mini, Citroën DS3 et autres Alfa Romeo MiTo.
Un style décapant
Comme son grand frère, le Juke fait du style l'un de ses plus gros atouts. Complètement décalé, il se distingue par sa face avant malicieuse avec des feux en goûte d'eau, une calandre étroite en nid d'abeilles et des anti-brouillards haut-perchés. L'arrière est tout aussi peu conventionnel avec des blocs optiques en boomerang, comme sur le coupé 370Z, un séant charnu et des ailes robustes de petit SUV. Compact et athlétique, le Juke fait donc dans la sportivité et adopte même un drôle de diffuseur d'air. Il camoufle également ses poignées de porte dans les montants des ouvrants arrière.
Ce style vous est familier ? Logique, il reste très fidèle au concept Qazana, présenté au Salon de Genève en 2009, qui le préfigurait.
La moto à l'honneur
Là où certains constructeurs se contentent d'offrir une belle bouille à leurs engins, Nissan préfère l'homogénéité et dresse une belle présentation à l'intérieur de son crossover. La console centrale en forme de réservoir de moto et le tableau de bord sont ainsi bien dessinés, même si la finition n'est pas irréprochable partout. On apprécie toutefois l'impression de modernité dégagée par cet habitacle, avec ses éléments en aluminium brossé, ses inserts vernis, ses sièges au bon maintien latéral et le système multimédia NDCS (Nissan Dynamic Control System). Pratique et esthétique, il concentre une multitude de fonctionnalités sur quelques boutons. Il permet notamment la gestion des réglages dynamiques du véhicule ou encore de la climatisation avec les mêmes commandes.
En revanche, l'espace à bord est assez décevant. Pour un crossover, on s'attendait à une meilleure modularité et à plus de place à l'arrière. Le coffre, quant à lui, fait assez bonne figure et offre un plancher plat quand la banquette est rabattue (251 l/ 830 l).
Le diesel en minorité
Sous le capot du Juke, Nissan laisse relativement peu de choix à ses clients. Il faudra se contenter d'un diesel dCi de 110 ch, qui fera l'essentiel des ventes, ou de moteurs essence de 117 et 190 ch. Ce dernier, vif et plaisant à prendre en main, ne devrait pourtant pas trouver d'écho auprès du public européen. Du propre aveux de Nissan, il ne servira qu'à justifier l'image sportive que veut faire véhiculer le constructeur. Les ''dieselistes'' opteront donc pour le dCi 110 ch issu de l'alliance Renault/Nissan. Economique (environ 5 l/100 km pendant notre essai), il manque un peu de pêche mais fait le boulot sans rechigner. Pour en tirer une once de dynamisme, il faut néanmoins le bousculer et l'insonorisation devient alors tout juste correcte.
A l'assaut des villes
Sur le plan dynamique, le Juke marque très vite sa préférence pour le milieu urbain. Il jouit d'un angle de braquage réduit qui autorise les manoeuvres, et offre une assez bonne visibilité vers l'arrière. Ses petites dimensions (4,13 m de long) font des rues étroites son terrain de prédilection. Sur la route, son comportement ne souffre là non plus d'aucune critique particulière. Agile et bien suspendu, il offre même une excellente position de conduite typée SUV. Bien que le volant ne soit pas réglable en profondeur, il est plaisant de faire un bout de chemin derrière son poste de conduite. Pour les conducteurs les plus pointus, il est même possible de faire varier la cartographie du moteur et la rigidité de la direction selon trois modes : Normal, Sport ou Eco. Ce dernier agit aussi sur la climatisation pour réduire la consommation au maximum.
Enfin les amateurs de baroudeurs pur jus apprécieront la possibilité d'opter pour une transmission intégrale. Plus coûteuse et plus lourde, cette version n'est pas forcement la meilleure alternative.
Un pour tous
Avec ses airs de mauvais garçon, le Juke cache en réalité très bien son jeu. Car, outre les clients urbains qu'il vise, le crossover se charge d'une pléiade d'atouts pour séduire un large public. Son allure virile, sa position de conduite élevée et son habitacle flashy convaincront des conducteurs de tous horizons. Côté tarif, le Juke s'en sort bien puisqu'il s'affiche à un prix d'appel de 16 450 euros avec le 1.6 117ch essence. Le diesel de notre modèle d'essai s'échange, lui, contre un minimum de 18 540 euros. Le Citroën C3 Picasso, à finition et motorisation équivalentes, s'offre à 20 450 euros.
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