Fabrice Jouhaud, directeur de la rédaction de L'Equipe, est l'invité aujourd'hui de PLWC et je peux vous annoncer que vous n'allez pas être déçus du voyage ! On va notamment revenir sur le fameux titre de samedi dernier et la façon dont le journal a obtenu ses infos. Il donne également son point de vue sur tout ce qui s'est passé autour de l'équipe de France pendant cette Coupe du Monde.
France - Afrique du Sud : l'analyse
Ce n'est que le début. L'analyse des raisons qui ont amené l'équipe de France à ce désastre va s'étaler sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines au gré des révélations qui vont émailler la chasse sorcière qui ne va pas manquer de débuter dès le retour des "parias" sur le sol national, prévu demain. Et notamment sur ce blog. Ce qu'on peut dire à l'heure actuelle, c'est que cette Coupe du Monde dramatique va laisser des traces et des cicatrices béantes pour le foot français.
Des conséquences irréversibles ? Pour les joueurs, sans aucun doute. Il y a fort à parier que certains d'entre eux vont avoir beaucoup de mal à se relever de ces 10 jours de cauchemar. Ca a déjà commencé pour Abidal, qui se "sentait vidé" et "pas en état de jouer". Mais comment on peut refuser de jouer un match de Coupe du Monde pour son pays ? C'est incompréhensible, inexplicable, inexcusable. On peut trouver tous les qualificatifs possibles, je ne comprendrai jamais.
En tout cas, c'est une nouvelle fois révélateur de l'état d'esprit de ces mecs et de l'ambiance délétère au sein du groupe. Le cadavre de l'équipe est encore chaud que les règlements de compte ont déjà commencé. Il n'y a qu'à voir Evra annoncer, le ton grave et solennel, que "la France va savoir la vérité" (en filigrane, on devine que le sélectionneur va prendre cher). Tout va exploser devant les caméras et les micros.
Chute du dernier morceau de toiture
Sur le match, pas grand chose à dire. Ca s'est passé comme prévu. Mais comment imaginer que ça allait se passer autrement avec des joueurs qui ne s'entraînent pas ? Ce n'est pas tant le fait d'avoir raté une séance que l'onde de choc que ce boycott a provoqué qui explique en partie ce troisième match franchement médiocre. Les événements du week-end ont obligé Domenech à composer son équipe avec des joueurs manquant de rythme ou à la rue psychologiquement.
Parmi eux, ceux qui ont vécu les événements comme des suiveurs (qui a dit des moutons ?) n'ont pu faire face à la charge émotionnelle qui entourait ce match. Et puis, les faits de jeu n'ont pas été favorables non plus. Entre l'occasion ratée de Gignac d'entrée de match, la bourde de Lloris qui amène le premier but sud-africain et l'expulsion de Gourcuff, les 20 premières minutes ne laissaient rien présager de bon et ont précipité la chute du dernier morceau de toiture qui tenait encore debout dans la maison bleue.
Comme beaucoup d'entre vous j'imagine, j'étais assez indifférent en début de match. Pour être aimé, il faut séduire un minimum. Mais au fil du temps, cette indifférence a laissé place à l'énervement. Avec le pompon pour cette dernière image de Domenech refusant de serrer la main de Parreira pour une déclaration où le technicien brésilien disait en gros que la France n'avait pas sa place à la Coupe du Monde - c'était juste après France-Irlande. D'une, il n'avait pas tort. Et de deux, mais qu'est-ce qu'on s'en fout ! Cette fois, c'est sûr : Raymond nous a définitivement quittés.
Entre les mérous et les bulots
Escalettes en revanche, n'a pas l'air de vouloir laisser sa place. Il a dit qu'il n'était pas du genre à "quitter le navire". Il faudrait peut-être lui expliquer que le navire a été envoyé par le fond et qu'il gît sur la vase entre les mérous et les bulots. Y'a plus de navire ! Après tout ce qui s'est passé, la seule solution acceptable serait de voir le Conseil Fédéral démissionner collectivement, son président en tête.
Et s'il faut que le gouvernement intervienne comme il en a la possibilité dans les textes, et que c'est la seule façon de faire dégager tout le monde, il n'y a pas à hésiter. Et pas pour remplacer Escalettes par Duchaussoy. Tout doit disparaître. Car il faut bien se rendre compte qu'il n'y a pas qu'au niveau de son élite que le foot français est en pleine décrépitude. Il faut voir les résultats tout moisis de nos équipes de jeunes et la baisse constante du nombre de licenciés depuis trois ans.
Je le disais en ouverture de ce papier, les langues vont se délier et le grand déballage va durer quelques semaines. On va suivre ça de près ensemble tout en se recentrant sur la compète, ce qui va nous permettre de voir jouer de vraies équipes de foot, qui respectent leur maillot. Même si, comme l'a justement signalé Wenger, il y a beaucoup d'autres équipes où l'ambiance semble très tendue.
Et justement, en parlant des autres il y avait des matchs hier avec un Corée-du-Sud - Nigéria plutôt sympa - même si je l'ai suivi d'un oeil - et les Nigérians peuvent avoir des regrets d'avoir manqué autant d'occasions en fin de match. Et puis l'Argentine a heureusement dominé une équipe de Grèce toujours aussi chiante à voir. Les Grecs qui devaient absolument l'emporter et qui ont pourtant passé leur temps à défendre à 10 derrière.
Vous me direz qu'ils ont gagné un Euro comme ça, et qu'en plus ils ont le même entraîneur. Mais justement, comme pour les Bleus ça fait du bien quand ça s'arrête. Ca continue en revanche pour l'Argentine, qui sort de sa poule avec trois victoires. Messi n'a toujours pas marqué mais continue de monter en puissance et il y a cette belle histoire avec Palermo, emmené par Maradona pour services rendus (c'est lui qui avait marqué le but de la qualif') et qui plante juste après son entrée en jeu, le tout à 36 ans passés. Le 8e face au Mexique va être "caliente"...
Pierrot
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