jeudi 31 mai 2018

Pourquoi certains perdent la tête quand il s’agit d’Israël ?


Dans le Winnipeg Sun, Terry Glavin, un des rares journalistes qui refuse de hurler avec les loups antisionistes, analyse comment les Occidentaux sont influencés par les médias malhonnêtes et perdent leur sens critique dès qu’il est question d’Israël.

Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Terry Glavin*, paru le 23 mai dans le Winnipeg Sun.
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Pourquoi le débat israélo-palestinien fait perdre la tête à certains

Il y a quelque chose à propos d’Israël qui semble faire perdre la tête à certains. C’est un phénomène inquiétant. Il ne se limite pas à cette tribu aussi vaste que totalement inutile qui prétend être pro-falestinienne, et soutire sans vergogne des ressources de la généreuse société bourgeoise occidentale afin de financer son activisme, lequel n’a pourtant pas réussi à lever un gramme du poids écrasant de la souffrance pesant sur le dos des masses désespérées de Gaza.
C’est une sorte de folie omniprésente chez plusieurs agences des Nations Unies, notamment le mal-nommé Conseil des droits de l’homme à Genève, mais aussi l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (mieux connu sous son nom anglais : UNWRA – United Nations Relief and Works Agency).
L’UNRWA place les descendants des Arabes tragiquement déplacés par la guerre de libération nationale d’Israël il y a 70 ans dans une catégorie distincte et perpétuelle de réfugiés internationaux, indépendamment de la juridiction du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Toute la raison d’être de l’UNRWA donne l’impression qu’elle est fondée sur l’illusion que l’État juif d’Israël n’est qu’une aberration temporaire, raciste et coloniale qui disparaîtra un jour, permettant aux quelque cinq millions d’Arabes falestiniens de Cisjordanie et de Gaza de se rassembler joyeusement, éventuellement, dans les rues d’une Tel-Aviv «judenrein».
Dans le discours à la mode, il y a beaucoup de latitude pour un débat et pour le partage des différences d’opinion, bien sûr ! Est-ce qu’Israël ne devrait jamais être pardonné de s’être défendu contre plusieurs armées arabes et d’avoir gagné, en 1948, ou est-ce qu’Israël ne devrait jamais être pardonné de s’être défendu contre plusieurs armées arabes et d’avoir gagné, en 1967 ? Top Chrono ! Discutez !
Les récentes horreurs à la ligne de démarcation entre Israël et Gaza – plus de 100 personnes tuées et des milliers d’autres blessées par des tireurs d’élite israéliens sur une période de sept semaines – ont fourni de nombreuses occasions d’exprimer des points de vue délirants. Des expressions désespérées de chagrin et de colère, passant par ce qu’on pourrait appeler «les deux côtés» de la cacophonie israélo-falestinienne ont été entendues.
En raison de la surabondance de propagande et d’exercices de relations publiques par des politiciens, vous ne devriez pas trop vous en vouloir si vous trouvez qu’il est difficile de comprendre ce qui s’est réellement passé.
Un journalisme honnête doit nécessairement être pratiqué afin de dissiper la confusion, mais les médias d’information sont aussi le moyen par lequel les mensonges les plus scandaleux sont le plus efficacement racontés.
Parvenir à fournir un effort sérieux afin de tenter de rapporter, d’expliquer, de fournir le contexte nécessaire et d’offrir une analyse utile se révèle un exercice relevant du hasard dès qu’il s’agit d’Israël et des Arabes falestiniens. En tant que journaliste qui a régulièrement été accusé d’être probablement financé par d’obscurs bailleurs de fonds sionistes, bien que parfois vilipendé comme un étant un bolchevique pro-Sharia souhaitant faciliter le Jihad, je peux en témoigner, personnellement.
Cela ne signifie en aucune façon que mon estimée camarade et collègue, la chroniqueuse Barbara Kay, m’a traité de tels noms ou qu’elle a complètement perdu l’esprit. Mais elle m’a critiqué personnellement dans les pages du National Post, d’une manière instructive sur la nature corrosive de la propagande.
Je vous explique brièvement.
« Le Hamas est en train de gagner la guerre de propagande », a conclu Barbara Kay à juste titre dans un article. Mais en guise de preuve, elle a cité les observations et les arguments que j’ai exposés dans une chronique du 16 mai dans l’Ottawa Citizen et le National Post . Mon exposé est exactement résumé par le titre : « Le Hamas est en train de mettre brutalement Israël dans une situation impossible et Israël devra s’adapter » et dans l’article même, « Si le Hamas persiste à inciter les Arabes falestiniens au martyre à la frontière de Gaza, les règles d’engagement de Tsahal deviennent moralement intenables ».
Je ne perdrai pas de temps à élucider le petit jeu joué par ma collègue mais je tiens à souligner que je suis parfaitement conscient, et je l’ai dit, que le Hamas fait un usage grotesque de la mort des Gazaouis dans une sorte de rituel de suicide collectif.
Kay me prend à partie pour avoir conclu qu’Israël est tenu par un devoir moral solennel de refuser de suivre cette stratégie macabre, et peut-être – si le Hamas persiste – les règles d’engagement des forces de défense israéliennes à Gaza (premier tir pour avertir, puis tirer pour blesser, puis tirer pour tuer) devraient être revues.
Une grande partie de ce qu’on pourrait appeler un effort de relations publiques de la part d’Israël a été fait, en vain, pour montrer la culpabilité directe du Hamas, l’horrible culte terroriste qui régit Gaza, dans ce piège sanglant.
Le nombre extraordinairement élevé de victimes du «massacre du 14 mai», et les événements de cette journée sont maintenant décrits un peu partout dans les médias comme étant une victoire de propagande pour le Hamas. Les 62 morts et 2 770 blessés, dont environ 1 300 ont été blessés par balles, ont fait que ce 14 mai fut plus meurtrier qu’aucun jour durant la guerre de Gaza de 2014.
Comme le dit le lieutenant Jonathan Conricus des Forces de défense israéliennes : « Le nombre de victimes nous a malheureusement rendu un très mauvais service, et il nous a été très difficile de donner notre version des faits ».
Mais cela n’a pas aidé que les efforts pour expliquer le rôle hideusement cynique joué par le Hamas – exhortant les manifestants à démolir la barrière de Gaza, en sachant parfaitement que les conséquences seraient fatales, en cachant ses propres agents armés parmi les manifestants non armés – ont dépendu, par inadvertance, de la propagande du Hamas.
Ce titre, par exemple, ou une de ses variantes, est apparu dans le monde entier : « Le Hamas admet que 50 des 62 manifestants tués étaient ses propres militants ».
En fait, le Hamas a officiellement déclaré que 10 des morts étaient les siens.
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Cependant, un responsable du Hamas, Salah Bardawil, a déclaré dans une interview que « dans les derniers affrontements, si 62 personnes mourraient en martyres, 50 des martyrs étaient du Hamas et 12 du peuple. Comment le Hamas peut-il récolter les fruits s’il paye un prix aussi cher ? »
Mais Ahmed Abu Artema, la personnalité des médias sociaux de Gaza qui a conçu les « manifestations » en premier lieu a émis des doutes (« C’est de la rhétorique … le journaliste l’a provoqué avec sa question »).
Tsahal a identifié seulement 24 terroristes, affiliés au Hamas et au Djihad islamique, parmi les morts.
Ce n’est pas chose facile d’arriver à la vérité et de porter un jugement rationnel sur l’attribution des responsabilités pour l’horrible situation que les habitants de Gaza sont obligés de subir : un désespoir écrasant, un quart de leurs maigres revenus personnels dépensés en eau, un taux de chômage proche de 50%, la tyrannie du Hamas, et pas d’échappatoire.
Mais qui les habitants de Gaza tiennent-ils pour responsable ? Ce n’est pas qui vous pourriez penser.
Un sondage d’opinion, réalisé en mars par le Centre falestinien pour la recherche sur les politiques et les enquêtes, montre que moins d’un tiers des Gazaouis accusent Israël, qui maintient un cordon strictement armé autour de Gaza depuis le coup d’État sanglant du Hamas en 2007. La plupart blâment le Hamas, ou son rival, le Fatah, ou l’Autorité falestinienne. Un sondage similaire réalisé un mois plus tôt a montré que le soutien au Hamas était de neuf pour cent chez les Gazaouis.
C’est compliqué. Se baser sur la propagande dans les médias ne vous aidera pas à comprendre le problème et les exercices de relations publiques bien intentionnés ne sont pas à la hauteur de tout ce qui – l’antisémitisme n’étant généralement pas loin – amène des gens raisonnables à perdre l’esprit dès qu’il est question d’Israël.
*Terry Glavin est un auteur canadien et journaliste, d’origine irlandaise.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.
Source : Winnipeg Sun

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