Mais le premier à vendre la mèche, ce fut le Hamas soi-même, faisant circuler les cinq première photos de ses martyrs-combattants tombés pour la “Marche du Retour”. Voyant que le groupe terroriste semblait avoir la langue bien pendue, les porte-parole de Tsahal n’ont eu qu’à lui emboîter le pas pour faire valoir qu’au moins dix des seize tués, puis ensuite, onze des dix-sept, avec l’annonce qu’un combattant du djihad islamique avait succombé à ses blessures, étaient membres d’une organisations terroriste, des frères musulmans, du djihad palestinien ou du djihad global, avec Daesh.
Il est évident que le premier objectif du Hamas était de faire monter en puissance une nouvelle forme de campagne internationale à la Gandhi, où des dizaines de civils tomberaient sous la mitraille d’un “occupant impitoyable”, massacrant femmes et enfants, comme aux bons vieux temps de Potemkine. Tsahal deviendrait alors le meilleur agent de propagande de la milice islamiste qui tient la Bande de Gaza dans sa poigne de fer… Mais voilà, pour que le grand public naïf, voire un brin pervers, morde à l’appât, il faut au moins que le metteur en scène sache rester discret et qu’il embauche pour le casting un nombre suffisant de figurants difficilement identifiables comme étant les acteurs habituels de ces coups de force armés contre Israël.
Par le quota atteint d’au moins deux à trois terroristes pour une victime civile (11 terroristes sur 17 tués), Tsahal réalise un score qui est très proche de ceux de toute opération anti-terroriste ou anti-insurrectionnelle occidentale, en Irak, en Afghanistan (1 terroriste pour 3 civils), dans des fourchettes professionnelles qui étaient déjà celles de l’Opération “Plomb Durci”, ou des suivantes à Gaza. De fait, quelques excités à l’ONU peuvent bien avoir la “gâchette facile” en matière de déclenchement de “commission d’enquête”, dans le style Richard Goldstone, qui, comme chacun le sait à présent, s’était rétracté mais un peu tard en jurant mordicus qu’on ne l’y reprendrait plus. Quoi qu’il en soit, sur la simple production des pièces à conviction, en partie fournies par le Hamas, complétées par Tsahal, on comprend vite qu’il n’y aura pas grand chose à examiner sinon la bobine de ceux-ci :


Si bien qu’à la fin, on finira par se demander si Tsahal n’a pas rendu service à l’humanité, en tout cas, charité bien ordonnée, à sa propre population civile, en éliminant quelques tueurs semi-professionnels entraînés par les groupes terroristes pour commettre ce pour quoi ils sont payés : des actes terroristes.
Difficile, ensuite, de s’évertuer, devant une instance internationale quelconque, à prouver que ces êtres dressés pour tuer comptant envahir pacifiquement Israël pour y faire valoir leur “droit au retour” (sinon d’entre les morts).
De même, si le but est de provoquer l’adhésion du plus grand nombre de Palestiniens, à Gaza, mais autant, en Judée-Samarie, à un mouvement de “masse” qui ne soit pas déterminé par l’appartenance à un groupe “activiste”, voire pire si affinités, ceux-ci s’aperçoivent d’emblée que le Hamas s’en veut le fer de lance et qu’il prévoit l’envoi en première ligne de martyrs formés à cet effet.
Reste le droit légitime de s’interroger sur la provenance éventuelle et les circonstances de la mort des 6 autres victimes comptabilisées comme mortes, par les services de santé palestinien. La notion de “dommage collatéral”, à mesure que le tir est plus précis, comme celui du sniper, se disqualifie d’autant. Mais le bilan global reste celui  qui pourrait définir la “proportionnalité”, que la France, en particulier, passe son temps à prétendre qu’Israël et Israël seul, l’aurait perdue. Ce qui, en soit, équivaut à un aveu d’antisémitisme d’Etat, selon la définition de l’IHRA (Oganisation Internationale pour la Mémoire de la Shoah), puisqu’il s’agit de faire exception sur l’Etat Juif, là où n’exigerait d’aucune autre démocratie du Globe, qu’elle adopte des normes aussi strictes dans le rétablissement de l’ordre à sa frontière.
Déjà, nous fait savoir le journaliste arabe Khaled Abu Toameh, plusieurs analystes palestiniens accusent le Hamas d’être devenue la marionnette d’Israël en affichant ses martyrs ou en gratifiant leurs familles de funérailles militaires dignes des plus grands honneurs au combat, alors qu’ils étaient cessés se “fondre” dans la foule anonyme des Palestiniens en quête de “liberté” face à “l’occupant impitoyable”. De même, des rivaux du Fatah font savoir qu’ils ne se laisseront par détournés par un groupement local dominant et que la “réussite” de la charge des 30.000 “civils” contre Tsahal revient à tous, et pas uniquement à la branche armée palestinienne des Frères Musulmans.
Tous ces tiraillements intérieurs et ces disputes quant à la stratégie suivie, vendredi, et celle qu’il convient désormais de mettre en place, pour devenir plus crédible aux yeux de la “communauté internationale” font désordre, alors qu’il reste six semaines à tenir, vers la “Journée du Prisonnier palestinien”, puis celle de la “Naqba”, le 15 mai, après l’inauguration par l’Amérique de son ambassade, dans la capitale unifiée et indivisible du peuple juif…
Il faudrait, maintenant, que le Hamas réussisse là où il a échoué la semaine passée : cyniquement, il lui faut en revenir au temps où il dispatchait des enfants et des civils sur les toits des maisons de terroristes qu’Israël projetait de frapper. Il lui faut réapprendre qu’aux yeux de la communauté internationale, il n’y a que le bouclier humain qui paie, que s’il est incapable de pousser Tsahal à commettre des “faux pas”, des “bavures”, tout simplement, c’est l’Etat Juif qui emportera ce bras de fer psychologique…
Et voilà où le bâts blesse : les snipers de vendredi disposaient de renseignements préalables sur les individus visés comme autant de listings d’agents ennemis à la dangerosité extrême, au point d’éliminer un ou des commandants de compagnie du Hamas, donc des grades assez avancés dans l’organigramme de l’organisation terroriste. Tsahal s’est, pour ainsi dire, cantonné, à ce stade, aux procédés des “éliminations ciblées”, de la manière qu’elle le ferait en conflit régulier ou en opération d’incursion. Il y a fort à parier que l’armée israélienne va continuer à déstructurer l’infrastructure terroriste beaucoup plus en profondeur dans les semaines à venir, ce qui est aussi un message rassurant, jusqu’à un certain point, pour la partie de la population qui a le moins d’affinités directes avec le groupe terroriste qui occupe les meilleures places à Gaza.
Il consiste à dire : éloignez-vous autant que faire ce peu des cibles légitimes de Tsahal et vous pourrez rentrer tranquillement chez vous le soir. Grâce à ses moyens de renseignements anti-terroristes très affinés, l’armée israélienne est en mesure de continuer à faire le grand ménage de Printemps au sein de l’enclave, ce qui comporte une petite note d’espoir pour les autres : au bout du compte, seuls les méchants paient… Le Hamas veut, à la fois, faire de l’ombre à Abu Mazen, en matière de campagne civile et juridique internationale et, en même temps, enseigner qu’il n’y a pas d’autre voie que le sacrifice par la lutte armée, par le terrorisme pour venir à bout de l’Etat Juif. Les ingrédients sont réunis pour la soi-disant insurrection “civile” reprenne le sens qu’elle a toujours pris : celui d’une lutte armée paramilitaire et terroriste contre un Etat reconnu par l’ONU…