jeudi 16 novembre 2017

Tournoi mondial d'échecs en Arabie: plus de 150 joueurs vont boycotter la compétition....


"Après l’Iran et l’Arabie saoudite, qui sera la prochain, la République populaire démocratique de Corée ?"
La Fédération internationale des échecs (FIDE) s’est attiré les foudres d’une centaine de joueurs professionnels à travers le monde et a été accusé de "dégradation morale totale", après avoir cédé le droit d’organiser deux des plus importantes compétitions d’échecs à l’Arabie saoudite.
Le 9 novembre, la FIDE a annoncé dans un communiqué que la prochaine série de championnat "World Rapid and Blitz Chess Championships", renommée "2017 King Salman World Rapid and Blitz Chess Championships" pour l’occasion, aura lieu à Riyad du 26 au 30 décembre.
D’après le journal israélien Haaretz, l’Arabie saoudite aurait versé à la Fédération plus d’un million et demi de dollars pour obtenir les droits d’organiser l’événement sur les trois prochaines années.
Outre la question des droits de l’homme dans le pays organisateur - un régime ultra-conservateur- de nombreux professionnels ont soulevé des inquiétudes concernant la sécurité des joueurs, mais également l’impossibilité pour certains d’entre eux issue de pays rivaux, comme Israël, le Qatar ou encore l’Iran, de tout simplement participer à l’événement.
En signe de protestation, près de 150 joueurs ont annoncé qu’ils boycotteraient la compétition.
L’Arabie saoudite est l’un des nombreux pays musulmans à refuser l’entrée sur son territoire de citoyens israéliens. Or l’Etat hébreu est une nation très représentée dans la discipline et compte trois des meilleurs joueurs d’échecs de la planète qui ont d’ailleurs été officiellement conviés à participer aux tournois, d’après une liste publiée sur le site de la FIDE.
Le président de l’Association des joueurs d’échec professionnels et grand maître international d’échecs israélien, Emil Sutovsky, a condamné la décision de la FIDE d’accorder l’organisation des championnats à l’Arabie saoudite.
"Ce genre d’événement ne peut et ne devrait pas avoir lieu dans un pays qui ne garantit pas l’entrée à toutes les délégations de l’ensemble des fédérations, et qui possède des lois discriminatoires à l’égard des femmes et en fonction de la religion", s’est-il insurgé dans un communiqué.
L’ancien président de l’union des échecs en Europe, la European Chess Union, Silvio Danailov, a quant à lui accusé la FIDE de "dégradation morale totale". "Après l’Iran et l’Arabie saoudite, qui sera la prochain, la République populaire démocratique de Corée ?", a-t-il lancé sur Twitter.
Cette nouvelle a également été critiquée par les leaders de la discipline, dont la troisième joueuse mondiale Anna Muzychuk, et le grand maître international Hikaru Nakamura.
La joueuse ukrainienne a déclaré ne pas vouloir se jouer à Riyad même si cela implique de "perdre ses deux titre de championne du monde. Risquer sa vie, porter un abaya (tenue musulmane locale) tout le temps ?? Chaque chose a ses limites et le voile en Iran étaient largement suffisants", a-t-elle dit se référant à sa participation à un tournoi organisé dans la République islamique.
"Organiser un championnat d’échecs dans un pays où les droits de l’homme basiques n’ont aucune valeur est horrible. Les échecs sont un jeu qui rassemble des gens très différents, ce n’est pas un jeu où chaque personne est séparée selon sa religion ou son pays d’origine", a déclaré Nakamura sur Twitter.
Mardi, la FIDE a annoncé avoir "conclu un accord avec les organisateurs" concernant le dress code. "Il n’y aura pas d’obligation de porter de hijab ou de abaya lors des jeux, une première pour quelconque compétions sportive en Arabie saoudite", s’est félicité la fédération.
Au sujet des visas accordés aux joueurs, "la FIDE n’a été informée de la part d’aucun joueur, de l’impossibilité de participer", a-t-elle annoncé, précisant qu’elle ferait tout pour s’assurer que chaque joueur étranger qui souhaite participer reçoive un visa.

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