samedi 17 décembre 2016

Mariage forcé, en Tunisie, d’une fillette de 13 ans violée et enceinte !


La Tunisie, souvent présentée comme un modèle de démocratie dans le Maghreb, a encore bien du chemin à parcourir si elle veut respecter les droits de l’homme et de… la femme. Certes, elle avance – bien timidement : en 2014, un projet de loi contre les violences faites aux femmes a été élaboré. Mais il n’a toujours pas été examiné au Parlement.
La législation essaie de progresser, mais les vieilles mentalités résistent, la tradition musulmane continue de considérer la femme comme un être inférieur. Témoignage accablant : la justice a autorisé le mariage d’une jeune fille de 13 ans avec un proche de sa famille qui l’a mise enceinte !
L’article 227 bis du Code pénal tunisien prévoit bien une peine de six ans de prison pour toute personne ayant « fait subir sans violence l’acte sexuel à un enfant de sexe féminin âgé de moins de 15 ans accomplis ». Mais il ajoute que « le mariage du coupable avec la victime […] arrête les poursuites ».
Tout est bien qui finit bien ! Au regard de la loi tunisienne, peut-être, mais certainement pas au regard du respect de la femme et, singulièrement, d’une enfant. Selon le porte-parole du tribunal, pas de quoi fouetter un chat : elle « n’a pas été violée. Nous avons entendu la fille et, après vérification de tous les détails, nous avons considéré qu’elle était apte au mariage. La preuve : elle est enceinte. »
Pour éviter le scandale, « les deux familles ont demandé le mariage ».
Une fête était prévue, ce dimanche, pour célébrer l’union. Une responsable de la protection de l’enfance et la présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates protestent et demandent l’annulation de ce mariage forcé : « La décision de justice n’a pas tenu compte de l’intérêt de cette enfant, qui va en plus se marier avec son violeur », dénonce la première, tandis que la seconde estime que « des juges considèrent qu’à l’âge de 13 ans, comme elle est pubère, elle est consentante ».
Aux dernières nouvelles, le procureur de la République doit déposer un recours auprès du juge de l’enfance pour demander l’annulation du mariage. Selon l’agence Tunis Afrique Presse, il aurait déclaré que « le parquet a contacté la famille et ordonné de ne pas transférer (sic) l’enfant au domicile du mari jusqu’à ce que l’affaire soit résolue ». L’emploi du verbe « transférer », même s’il s’agit d’une traduction, en dit long sur le niveau de dignité accordé à la victime : une simple marchandise !
En France même, 70.000 mineures seraient menacées de mariage forcé. Dans le monde, 250 millions d’entre elles auraient été mariées avant leurs 15 ans. Faut-il parler – comble de l’horreur ! – des 219 lycéennes capturées par un groupe islamiste, en 2014, dans le nord-est du Nigeria, pour servir de boniches et agrémenter le repos des guerriers ?
Souhaitons que cette triste affaire se termine bien. Elle est, cependant, révélatrice du chemin que la Tunisie doit encore parcourir si elle veut répondre aux valeurs de la dignité humaine et du respect de la femme. La France n’est pas toujours exemplaire en la matière – loin s’en faut. Et ses dirigeants savent se montrer indulgents avec les pays étrangers quand leurs intérêts sont en jeu. Mais elle devrait être fière d’avoir semé, avec la colonisation – si décriée par ailleurs -, des principes qui animent aujourd’hui des minorités éclairées.
« Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », expliquent les adeptes du relativisme culturel. Faut-il se satisfaire de cette position, somme toute, égoïste ? Peut-on nier qu’au-dessus des lois et coutumes particulières, il existe une vérité universelle vers laquelle tous les pays devraient tendre ?

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