mercredi 2 novembre 2016

Valérie Pécresse au casting de la "Juppé Academy"...


Le ralliement de Valérie Pécresse à Alain Juppé n'est pas très surprenant. La présidente de la région Île-de-France hésitait, au fond, entre deux attitudes : soutenir François Fillon au premier tour, avec qui les affinités sont anciennes, pour rallier Alain Juppé au second tour ou bien rallier directement le maire de Bordeaux pour lui donner le plus d'élan possible. La seconde option l'a emporté lors du week-end dernier.
C'est une nouvelle défection pour le camp Fillon qui, depuis son combat contre Jean-François Copé, a perdu, au fil du temps, les soutiens de Laurent Wauquiez, de François Baroin, d'Éric Ciotti, de Pierre Lellouche... 
L'ancien Premier ministre, en troisième position dans les sondages, compte encore des soutiens valeureux comme Bruno Retailleau ou Gérard Larcher. Mais la défection de Valérie Pécresseest un rude coup dans la dernière ligne droite de la campagne des primaires.

Le casting de la « Juppé Academy » est complexe

Alain Juppé n'a pas promis Matignon à Valérie Pécresse. Lors de leur entretien cet été, il n'en fut pas question. Le maire de Bordeaux a simplement évoqué à la cantonade l'hypothèse d'une femme à Matignon. Elles ne sont, hélas, pas si nombreuses à truster le poste. 
Pécresse apparaissait comme la plus juppéo-compatible compte tenu de leur filiation commune au sein de la Chiraquie. Mais Nathalie Kosciusko-Morizet, qui soutiendra vraisemblablement Juppé au second tour, peut aussi espérer accéder à la fonction de chef de gouvernement. 
S'agissant de Michèle Alliot-Marie, très isolée, la question est exclue. De même pour Nadine Morano qui conspue le programme « trop mou », à ses yeux, du maire de Bordeaux. Rachida Dati n'est pas non plus sur la liste Juppé...
Dans l'entourage immédiat du « favori des sondages », on trouve bien sûr Virginie Calmels, l'ancienne patronne d'Endemol. Outre le fait qu'elle manque encore d'expérience en politique, elle semble plutôt promise à reprendre en main la ville de Bordeaux si Juppé est élu président de la République. 
Christine Albanel, l'ancienne ministre de la Culture, qui conseille Alain Juppé, n'a aucune envie de diriger un gouvernement, préférant l'ombre à la lumière. Le casting de la « Juppé Academy » est complexe...

Les « Juppettes 2017 » se font rares

Elles ne sont pas nombreuses, les « Juppettes 2017 », à pouvoir prétendre à Matignon. On en revient donc à l'hypothèse Pécresse. En coulisse, à la région, parmi les élus de sa majorité, il se murmure qu'elle en a tout de même très envie. « Elle a déjà fait voter les deux tiers de son programme », note-t-on dans son entourage. Autrement dit, l'essentiel est voté... Peut-on refuser Matignon ? 
À la question, elle répond sur RTL : « Tout peut se refuser. Il faut savoir que je suis à 150 % à la région. » Un refus tout de même très catégorique qui lui sera rappelé si elle devait changer d'avis... Mais cela ne serait pas la première fois qu'un élu brigue un mandat, jure qu'il y consacrera 150 % de son temps et, quand une opportunité plus prestigieuse ou plus commode se présente, change d'avis...
Le plus curieux dans l'affaire Pécresse est l'attitude de Nicolas Sarkozy. Valérie Pécresse a pris la peine de conditionner son soutien en soumettant à chacun des candidats de la primaire une liste de réformes d'inspiration décentralisatrice. 
La lettre qu'elle a adressée à chacun faisait neuf pages. Juppé a personnellement annoté de sa main cette missive en approuvant la totalité des suggestions. Or Nicolas Sarkozy n'a pas daigné répondre à Valérie Pécresse... Lunaire ! L'ancien chef de l'État se doutait-il que Pécresse ne le soutiendrait jamais ? Dans ce cas, pas la peine de répondre. 
Ou bien était-il en opposition avec la plupart des réformes proposées par son ancienne ministre ? Mais alors, quel mépris de ne pas lui répondre et d'argumenter... Cela ne ressemble pas au Sarkozy charmeur et attentionné qu'il sait être quand il est en conquête.

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