vendredi 4 novembre 2016

Primaire de la droite : les intox et erreurs des candidats lors du deuxième débat....


Ils se sont lâchés mais ont parfois déformé la vérité. Pendant près de trois heures, durant le deuxième débat de la primaire de la droite diffusé jeudi 3 novembre, les sept candidats ont défendu leur programme à moins de trois semaines du premier tour, qui aura lieu dimanche 20 novembre. 
Ils ont tour à tour été interrogés sur de nombreux sujets : accueil des migrants sur le sol français, incarnation de la fonction présidentielle, lutte contre le terrorisme, grogne policière, réforme de l'Éducation nationale... À chaque fois, les candidats avaient une minute pour argumenter ou répondre à un concurrent.

Outre les petites saillies bien senties distillées ça et là, les aspirants à l'Élysée ont à plusieurs reprises prononcé des contrevérités, en s'arrangeant ou se trompant sur des chiffres pour appuyer leur propos.

Copé, Fillon et Sarkozy sur les migrants

L'une des premières intox de la soirée est signée par Jean-François Copé dès les premières minutes du débat qui s'était ouvert sur la situation des réfugiés en France. "On est aujourd'hui le premier hotspot d'Europe", affirme-t-il pour dire que la France accueille plus de migrants que n'importe quel autre pays du continent. 
La formule est doublement fausse. D'abord parce qu'il n'y a pas de véritable "hotspot" en France, c'est-à-dire une porte d'entrée officielle (gérée par les autorités) pour les migrants, contrairement à ce qui existe en Grèce ou en Italie. De plus, selon Eurostat, d'autres pays européens ont accueilli plus de migrants en 2015. Quand la France était à 70.570 primo-demandeurs d'asile, l'Allemagne était à 441.800, la Suède à 156.110 et l'Italie à 83.245. Une tendance qui se confirme sur le début de l'année 2016.

François Fillon a ensuite déclaré : "L’immense majorité des personnes qui étaient à Calais ou à Paris ne sont pas en réalité des demandeurs d’asile". L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) affirme pourtant que "80% des 7.000 personnes mises à l’abri dans les CAO ont déposé une demande d’asile". Il s'avère également que la majorité de ces personnes ont effectivement droit à avoir le statut de réfugié : 
"Le fait que 70% d’entre elles se soient vu octroyer une protection (statut de réfugié ou protection subsidiaire), soit le double du taux de protection au niveau national, démontre que la situation à Calais est bien, pour l’essentiel, une question de droit d’asile".

Nicolas Sarkozy a quant à lui affirmé, sur sa gestion du camp de Sangatte en 2002 : "J’ai envoyé les 4.000 personnes présentes à Sangatte en Angleterre". 
Il se trouve pourtant qu'il y avait plutôt entre 1.000 et 1.500 personnes installées à Sangatte, comme l'affirmaient les médias britanniques. D'ailleurs, le Royaume-Uni s'était engagé à prendre en charge environ 1.200 demandeurs d'asile.

Sarkozy sur la légitime défense

Invité à réagir sur la tentative de meurtre de policiers à Viry-Châtillon, début octobre, Nicolas Sarkozy a demandé l'instauration d'une "présomption de légitime défense". Il explique alors qu'à l'heure actuelle, la loi prévoit que les "policiers et gendarmes ne peuvent faire usage de leur arme à feu que si on leur tire dessus". Ce n'est pas le cas. 
Pour les policiers, c'est à la justice d'évaluer la notion de légitime défense qui peut, selon le code pénal, avoir lieu en cas de "danger actuel ou imminent" pour sa personne ou pour autrui. Il ne faut cependant pas qu'il y ait de "disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte". La loi ne mentionne donc pas la nécessité d'attendre d'être victime de tirs pour pouvoir ouvrir le feu. 
Et comme le soulignait Le Monde, un rapport de la commission des lois du Sénat en 2013 montrait que la jurisprudence est généralement favorable aux policiers et que des condamnations n'ont été prononcées que dans "quelques cas".

Le Maire sur la Libye

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et contre le groupe Daesh, Bruno Le Maire a défendu sa volonté de lancer une intervention militaire au sol dans la région. 
Il s'est alors accroché avec Alain Juppé, contre une telle opération, en lui opposant son action en tant que ministre des Affaires étrangères lors de la guerre en Libye. "Je trouve un peu surprenant d'avoir décidé d'envoyer des troupes au sol en Libye", a alors lancé le député de l'Eure.

Il est pourtant difficile d'affirmer que l'armée française s'est rendu en nombre en Libye, comme c'est le cas au Mali ou alors comme le souhaite Bruno Le Maire pour lutter contre Daesh. Car officiellement, aucun militaire n'a foulé le sol libyen. 
Néanmoins, il est vrai que des agents de forces spéciales français ont été dépêchés sur place, mais en nombre limité dans une optique de guidage des raids aériens et d'encadrement des rebelles, mais pas à proprement parler pour affronter au sol l'ennemi désigné, même si quelques tireurs d'élite mystérieux avaient vraisemblablement pour mission d'éliminer des cibles prioritaires.
http://www.rtl.fr/actu/politique/primaire-de-la-droite-les-intox-et-erreurs-des-candidats-lors-du-deuxieme-debat

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