vendredi 4 novembre 2016

Paris : le camp de migrants de Stalingrad évacué..Vidéo..


Un campement de plus de 3 000 migrants dans le nord-est de Paris, entre les stations de métro Jaurès et Stalingrad, a été évacué dans le calme vendredi 4 novembre au matin. 
Plusieurs centaines d'hommes étaient regroupés peu avant 6 heures, leurs sacs à la main, derrière un cordon de gendarmes, quai de Jemmapes, dans une partie du camp abritant des Afghans. Quelque 80 bus devaient ensuite les emmener vers 74 centres d'hébergement à Paris et en banlieue, plus des gymnases, en Île-de-France.
« On estime à à peu près 3 800 personnes présentes sur l'ensemble du campement », a précisé le directeur de cabinet du préfet d'Île-de-France Patrick Vieillescazes. « Si tout se passe bien, on espère avoir terminé en début d'après-midi ». Selon lui, une dizaine de gymnases ont été mobilisés sur l'ensemble de la région, soit environ 2 000 places (gymnases et hébergements temporaires), dont 270 places en gymnases à Paris. 
« Les premiers gymnases vont être libérés dès lundi », a assuré Patrick Vieillescazes. « On avait 2 855 places disponibles, on en cherche à l'heure qu'il est. »
Déjà, lundi 31 octobre, une énième « opération de contrôle » avait eu lieu dans cette zone, à proximité de la place Stalingrad, dans le 19e arrondissement de Paris, qui sert de refuge à des migrants de plus en plus nombreux. 
Cette intervention réalisée par la préfecture de police et les services municipaux de propreté, à la demande de la Mairie de Paris, répondait à un double objectif : montrer que les autorités ne sont pas insensibles aux inquiétudes des riverains concernant les risques sanitaires que ce bidonville fait peser sur le quartier ; et mieux connaître le profil des 2 500 à 3 000 personnes qui vivaient sur place jusqu'à aujourd'hui.

Près de 3 800 migrants évacués...




Présente sur place, la ministre du Logement Emmanuelle Cosse a indiqué que l'évacuation concerne « entre 3 000 et 3 500 migrants ». Près de 600 membres des forces de l'ordre sont mobilisés pour l'opération, selon la préfecture de police de Paris. 
L'arrivée du premier bus vers 6 h 10 a été saluée par des cris de joie, avant qu'un premier bus ne quitte le campement avec des migrants à son bord, dix minutes plus tard. Cette opération, qui intervient dans la foulée du démantèlement du camp de migrants de la « jungle » de Calais, doit se dérouler en deux temps, d'abord quai de Jemmapes, puis avenue de Flandre où campaient le reste des migrants, notamment des Soudanais et des Érythréens.
« On a les places pour héberger tout le monde. [...] Ça se passe bien, il y a peu de familles », a assuré Emmanuelle Cosse. « Il y a beaucoup de primo-arrivants. Il est essentiel qu'on les mette à l'abri. L'objectif est que ces personnes soient orientées » vers des centres d'hébergement « le plus rapidement possible ». La ministre a aussi ajouté qu'il y aurait une « prise en charge spécifique pour les familles avec enfants et les femmes isolées ». 
Ce campement avait déjà connu deux évacuations ces derniers mois, le 26 juillet (près de 2 500 mises à l'abri) et le 16 septembre (près de 2 100). Au total, près de 20 000 prises en charge ont été faites par les pouvoirs publics avant l'opération de vendredi.

Les associations avaient dénoncé l'insalubrité du camp

Malgré les évacuations successives, le bidonville s'était reconstitué rapidement au cours des dernières semaines, avec des tentes et des abris disséminés sur plusieurs centaines de mètres, sous le métro, près du canal Saint-Martin, et surtout sur le terre-plein de l'avenue de Flandre transformé en campement insalubre. Soudanais, Afghans et Érythréens s'étaient installés dans une myriade de tentes, sur des matelas, voire, pour les moins chanceux, à même le sol, dans des conditions sanitaires et humaines très dégradées. Il y a quelques jours, « une cinquantaine de cas suspects de varicelle » avaient été signalés, selon la préfecture, sans qu'il y ait d'urgence sanitaire, selon elle.
Mais les évacuations s'étaient ralenties avec l'été, cédant le pas à des contrôles policiers visant à « préserver la salubrité et l'ordre public », mais vivement dénoncés par les collectifs de soutien. 
Depuis juin 2015, les campements se sont régulièrement reconstitués dans les quartiers proches de la gare du Nord, alimentés par des arrivées depuis la Méditerranée et des allers-retours entre la capitale et Calais. Pour plusieurs associations, le grossissement de Stalingrad s'expliquait d'ailleurs par des reports depuis la « jungle », avec l'arrivée de migrants cherchant un passeur pour la Grande-Bretagne. Thèse réfutée du côté gouvernemental, où l'on met en avant les migrants venant sur ces campements dans l'attente d'une évacuation. 
Pour empêcher la reconstitution de ces campements, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a décidé au printemps d'ouvrir un « centre d'accueil humanitaire » dans la capitale. Doté de 400 lits au départ, il accueillera les migrants quelques jours, avant de les répartir en CAO. Elle avait posé comme condition préalable à son ouverture l'évacuation du campement.

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