lundi 26 septembre 2016

Les raids continuent sur Alep, les tensions diplomatiques s'exacerbent...Vidéo...


Accusée par les États-Unis de commettre des crimes de guerre et d'être coupable de "barbarie", la Russie a jugé ces déclarations "inadmissibles".



Les bombardements ont continué sur Alep, touchant les quartiers rebelles de la métropole syrienne. La situation humanitaire et sanitaire est alarmante dans la ville, où les hôpitaux sont bondés et la nourriture vient à manquer.
« Nous avons supporté les bombardements ces dernières années et n'avons pas quitté Alep. Mais maintenant il n'y a ni pain ni eau potable, rien dans les marchés. La situation empire de jour en jour », a témoigné lundi Hassan Yassine, 40 ans. 
Ce père de quatre enfants a dû quitter avec sa famille son appartement au 3e étage pour se réfugier dans un magasin au rez-de-chaussée afin de tenter d'échapper aux raids menés sur son quartier de Ferdous.

250 000 habitants assiégés

Pour la quatrième nuit consécutive, les bombes ont continué à tomber sur l'est d'Alep, la moitié de la deuxième ville syrienne contrôlée par les rebelles depuis 2012. Ces raids ont fait au moins 128 morts, en très grande majorité des civils, depuis jeudi soir, début de la nouvelle offensive majeure du régime pour reconquérir la totalité d'Alep, selon un décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parmi eux figurent au moins 20 enfants et 9 femmes. 
Ce bilan pourrait cependant être plus élevé en raison de la destruction d'immeubles entiers provoquée par l'utilisation de bombes puissantes capables d'atteindre jusqu'aux sous-sols où trouvent refuge les habitants. Une source militaire syrienne a affirmé que l'armée continuera de bombarder ce secteur tenu par les rebelles depuis 2012. « L'armée de l'air bombardera tout mouvement des terroristes. 
C'est une décision irrévocable », a-t-elle dit, assurant que le but était de « reconquérir toutes les régions en Syrie » échappant à son contrôle.
Après avoir profité d'une petite semaine de trêve, la vie s'est considérablement dégradée pour les quelque 250 000 habitants des quartiers rebelles d'Alep totalement assiégés. Ils ne reçoivent plus d'aide de l'extérieur depuis pratiquement deux mois et sont privés depuis samedi d'eau à cause des bombardements, selon l'Unicef
Les hôpitaux encore en état de fonctionner « font face à une très forte pression en raison du nombre élevé de blessés et du manque de sang disponible lié en partie à l'absence de chirurgiens spécialisés dans les transfusions », a témoigné lundi une source médicale. « 
De ce fait, les blessés les plus sérieux sont immédiatement amputés. » « Les patients sont allongés sur le sol [...] et les équipes médicales épuisées travaillent à la limite de la résistance humaine », a pour sa part relaté le Dr Abou Rajab, de l'ONG Save the Children. Selon lui, près de la moitié des patients dans les hôpitaux sont des enfants. Dans la rue, le coût des produits grimpe de jour en jour. Le correspondant de l'Agence France-Presse a ainsi constaté que le prix de sept portions de pain arabe avait augmenté de 350 livres syriennes (70 cents) la semaine dernière à 500 LS (1 dollar). Certains produits de base, comme le sucre, ne sont plus disponibles.

Washington accuse, Moscou réplique

« Nous prenons désormais un repas par jour. Mes enfants et moi n'avons pas mangé à satiété depuis deux semaines », raconte Hassan Yacine. Les associations caritatives ont en outre arrêté depuis vendredi les distributions de repas à base de riz ou de lentilles de peur des bombardements. L'un d'eux a frappé une file d'habitants attendant d'être servis, selon le correspondant. 
Les pays occidentaux ont nettement durci le ton ce week-end face au régime et surtout la Russie, accusée directement d'organiser l'offensive sur Alep. « Ce que la Russie soutient et fait [à Alep, NDLR], ce n'est pas de la lutte antiterrorisme, c'est de la barbarie », a lancé l'ambassadrice américaine Samantha Power au cours d'une réunion d'urgence qui s'est tenue dimanche soir au Conseil de sécurité de l'ONU. « Des crimes de guerre sont commis » à Alep et ils « ne peuvent pas rester impunis », a affirmé l'ambassadeur français François Delattre. 
Il a accusé Damas et Moscou de poursuivre une solution militaire en Syrie et de se servir des négociations comme d'un « écran de fumée ». L'ambassadeur britannique Matthew Rycroft a évoqué une saisine de la Cour pénale internationale, compétente pour les crimes de guerre. La dernière tentative du Conseil pour le faire s'était soldée par un veto russe.
La réplique de Moscou n'a pas traîné. « Nous considérons le ton et la rhétorique des représentants du Royaume-Uni et des États-Unis comme inadmissibles et de nature à faire du tort à nos relations », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, alors que l'aviation russe mène d'intenses bombardements à Alep depuis l'échec de la trêve en Syrie. Un peu plus tôt, l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine avait répété les conditions posées par Moscou, notamment la nécessité de séparer opposition modérée et groupes extrémistes comme l'ex-Front al-Nosra. 
Il avait rejeté la responsabilité de l'impasse sur la coalition internationale conduite par Washington : « Des centaines de groupes ont été armés, le pays a été bombardé sans discernement », a-t-il dit. « Dans ces conditions, ramener la paix est désormais une tâche presque impossible. » Dans ce contexte, l'appel lancé par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon pour « mettre fin au cauchemar » en Syrie a peu de chances d'être entendu cette semaine.
Le conflit syrien a fait plus de 300 000 morts depuis 2011, selon l'OSDH, et engendré la pire crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.

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