lundi 26 septembre 2016

Infarctus : savoir le reconnaître, chez les femmes aussi !


 En France, 330 personnes sont victimes chaque jour d'un tel accident, et les femmes arrivent aux urgences en moyenne une heure plus tard que les hommes.

Certes, les femmes sont moins exposées au risque d'infarctus du myocarde que les hommes, notamment entre 35 et 64 ans. Mais la différence a tendance à se réduire. Le risque a même triplé chez les femmes de moins de 50 ans au cours des 15 dernières années. Deux grands responsables sont régulièrement pointés du doigt : le tabagisme et le surpoids. 
Malgré cela, la population féminine est moins bien diagnostiquée, car ce type d'accident se manifeste une fois sur deux par des symptômes méconnus des patientes. Les études montrent aussi qu'elles arrivent dans les services d'urgence une heure plus tard que les hommes, ce qui constitue une réelle perte de chance. Pour enfoncer une nouvelle fois le clou, la Fédération française de cardiologie a décidé d'en reparler à l'occasion de la Semaine du cœur. La vidéo réalisée pour l'occasion est aussi instructive que drôle.
Cet événement est également l'occasion de rappeler que l'orage gronde en général avant l'arrivée de la foudre. En d'autres termes, il existe dans plus de la moitié des cas des signes avant-coureurs qu'il est important de connaître et de ne pas négliger. 
Une étude réalisée par Éloi Marijon du Centre d'expertise mort subite de l'hôpital européen Georges-Pompidou, AP-HP, en collaboration avec le Cedars-Sinai Heart Institute (Los Angeles, Californie), l'a prouvé récemment. La douleur dans la poitrine (même si elle ne dure pas), l'essoufflement à l'effort et les pertes de connaissance doivent donc inciter à consulter rapidement.

Noter l'heure d'apparition des douleurs

Quant au diagnostic de l'infarctus du myocarde lui-même, il n'a rien d'évident, comme le rappellent Bernard Lévy (professeur de physiologie et chef du service d'explorations fonctionnelles de l'hôpital Lariboisière, à Paris) et Alain Tedgui (qui dirige le Centre de recherche cardiovasculaire de l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris) dans leur ouvrage L'Infarctus, s'en relever et s'en protéger*. 
Ils conseillent aux patients de noter l'heure d'apparition de leurs douleurs, car le délai entre leur survenue et l'arrivée dans un centre de cardiologie conditionne la nature du traitement qui sera appliqué. Les spécialistes commencent en général par mesurer deux marqueurs biologiques caractéristiques de la souffrance des cellules du cœur et qui circulent dans le sang.
Le premier est la troponine. Ce marqueur est très sensible et indique de façon précoce l'ampleur des dégâts, les cellules cardiaques mortes libérant ces filaments de protéines. La myoglobine est d'un des éléments contractiles du muscle qui est également libéré dans le sang par les cellules myocardiques nécrosées. 
Ces signes biologiques sont une valeur ajoutée pour le diagnostic de l'infarctus du myocarde, précisent les auteurs. Mais les spécialistes savent bien qu'il ne faut pas attendre les résultats de la prise de sang pour commencer le traitement par angioplastie (dilatation) ou par thrombolyse (dilution du caillot sanguin qui obstrue une artère coronaire). Car de la rapidité de prise en charge dépendent les chances de survie, chez les femmes comme chez les hommes… 
Malheureusement, en matière de traitement aussi, l'égalité n'est pas au rendez-vous.

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