lundi 20 juillet 2015

« Israël doit garder son sang-froid »


Trois principaux scénarios sont envisageables dans les années à venir..

Désormais, les dés sont jetés. Après des années de négociations, « l’accord de Vienne » a donc été conclu entre les grandes puissances et l’Iran. Certaines de ses clauses, reconnaissons-le, démontrent que celui-ci est problématique pour Israël. Il fait peser de nombreux risques pour l’Etat hébreu qui doit se préparer à en affronter les conséquences. Pour autant, toute comparaison avec les accords de Munich relève de l’outrance.
 
Considérations nucléaires mises à part, l’accord constitue un défi majeur pour la sécurité nationale d’Israël, étant donné que la levée des sanctions met à disposition immédiate de l’Iran une centaine de milliards de dollars, et bien plus durant la prochaine décennie. 

Certes, l’embargo des armes sur Téhéran sera maintenu durant les cinq prochaines années, ce qui ménage un certain sursis, mais cet argent, incontestablement, sera un appoint précieux aux visées hégémoniques de l’Iran, au renforcement de son armée et aux opérations de déstabilisation menées dans la région.

 Même une infime partie de cette somme suffirait à tripler le budget annuel d’organisations terroristes du type du Jihad islamique, du Hezbollah ou du Hamas. Cependant, Tsahal (l’armée israélienne) et les forces de sécurité israéliennes connaissent, elles aussi, une phase extensive de renforcement et constitueront de solides remparts face aux poussées hégémoniques iraniennes.
 
En ce qui concerne l’aspect nucléaire de l’accord, Israël a obtenu plusieurs succès à Vienne. Tel qu’il est, cet accord retarde le programme d’acquisition de la bombe atomique d’une bonne année ; il le limite et le soumet à un contrôle bien plus poussé que celui qui a cours aujourd’hui, puisque l’autorité compétente aura désormais accès aux infrastructures militaires. 

En revanche, il ne propose aucune solution à long terme pour enrayer l’avancée de l’Iran vers l’arme atomique, en la légitimant, au risque d’encourager une course aux armements nucléaires dans tout le Moyen-Orient.
 
Avenir incertain
 
Trois principaux scénarios sont envisageables dans les années à venir. 

Le premier, et le plus optimiste, serait que l’Iran se transforme de l’intérieur d’ici à la fin du délai de validité de l’accord et évolue vers plus de modération. Ce processus est susceptible de se produire de manière naturelle, avec l’arrivée de la nouvelle génération aux affaires politiques, ainsi qu’avec la disparition progressive des personnalités les plus extrémistes, taillées sur le modèle de l’ayatollah Khomeyni, ce qui s’accompagnerait d’une réforme progressive de la nature même du régime en place. 

Hélas, les chances pour qu’un tel scénario se produise sont infimes.
 
Le deuxième scénario est que l’Iran accède en quelques années à l’arme atomique et ne respecte pas les engagements pris à Vienne, à l’instar de la Corée du Nord, en 2003. A chaque étape du calendrier, si Téhéran estime que le bénéfice d’une percée vers le nucléaire est supérieur au coût des réactions attendues de l’Occident, il va de soi que les Iraniens opteront pour la bombe. Là encore, ce scénario est peu probable, mais on ne peut l’écarter complètement, ce qui contraint Israël et l’Occident à conserver une crédibilité militaire suffisante afin de dissuader par la force les Iraniens d’acquérir l’arme atomique.
 
Le troisième scénario est que l’Iran applique l’accord. C’est le plus probable et le plus dangereux. Dans une telle configuration, l’Iran choisira d’emprunter un chemin balisé et sûr en attendant dix à quinze ans la levée progressive des restrictions freinant sa capacité d’enrichissement nucléaire. Des années que l’Iran mettra à profit pour consolider ses capacités technologiques et pour parfaire ses connaissances dans le domaine du nucléaire. 

Ainsi, une fois l’accord expiré, le délai nécessaire pour accéder rapidement à la bombe en sera d’autant plus réduit. D’un autre côté, la nature de l’accord actuel permet à Israël de disposer d’informations nouvelles et essentielles sur le programme nucléaire iranien dans la prochaine décennie. Il donnera à Israël un délai pour réfléchir à la mise au point des moyens pour le neutraliser le jour venu... Lire l'intégralité.
CRIF

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