mardi 29 juillet 2014

Gaza : Israël promet "une longue campagne"


Netanyahou prévient que l'offensive israélienne à Gaza ne s'arrêtera pas tant que les tunnels du Hamas n'auront pas été neutralisés.

L'armée israélienne a demandé lundi soir à la population civile habitant les alentours de l'agglomération de Gaza d'évacuer "immédiatement" leurs foyers pour se rendre dans le centre de cette ville palestinienne, selon un communiqué militaire.
 "Il y a peu de temps, des appels téléphoniques ont été passés et des SMS envoyés à la population civile de Chajaya, de Zeitoun et de l'est de Jabaliya les exhortant à évacuer immédiatement en direction du centre de la ville de Gaza", a indiqué le communiqué. Ces secteurs sont respectivement situés à la périphérie est, sud et nord de la ville de Gaza. 
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a par ailleurs indiqué qu'Israël doit être prêt à une "longue campagne" à Gaza. "Nous devons être prêts à une longue campagne jusqu'à ce que notre mission soit remplie", a affirmé le Premier ministre. "On ne terminera pas cette opération sans avoir neutralisé les tunnels" qui servent au mouvement palestinien Hamas pour attaquer Israël, a souligné lundi soir dans une allocution télévisée Benyamin Netanyahou.

Les espoirs de trêve volent en éclats

Le conflit entre Israël et le Hamas a connu une dramatique escalade lundi après la mort d'enfants palestiniens et des attaques meurtrières contre l'armée israélienne, suivies d'incessants bombardements à Gaza annihilant tout espoir de trêve à l'occasion de la fin du ramadan.
 "Au nom de l'humanité, la violence doit s'arrêter", a exhorté le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, tandis que les principaux dirigeants occidentaux, dont Barack Obama, ont affirmé leur volonté "d'augmenter" la "pression" pour parvenir à un cessez-le-feu. Le président américain avait déjà réclamé la veille une trêve "immédiate et sans condition" au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
 Mais ce dernier a au contraire promis lundi "une longue campagne" contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dont Israël entend annihiler la puissance de feu.
De fait, dans le secteur de la ville de Gaza, les bombardements étaient intensifs lundi soir, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon un premier bilan des secours locaux à 22 heures (19 heures GMT), ils ont tué dix Palestiniens, dont trois enfants, dans tout le territoire. 
À Gaza, huit autres enfants ainsi que deux adultes sont morts dans le camp de réfugiés de Chati, les deux parties se renvoyant la responsabilité de ce énième drame sanglant d'une guerre déclenchée le 8 juillet.
Selon des témoins, de chasseurs F-16 israéliens ont lancé 5 missiles sur un groupe d'enfants. L'armée israélienne, elle, pointe du doigt des tirs de roquettes ratés par le camp adverse, tout comme pour une explosion survenue, sans faire de victime, dans l'enceinte de l'hôpital Chifa à Gaza, qui faisait jusqu'à présent figure de rare sanctuaire. Un autre enfant, âgé de quatre ans, avait péri à la mi-journée dans un tir de char à Jabaliya (Nord).

De lourdes pertes pour Israël

Mais Israël a aussi enregistré de lourdes pertes. Quatre de ses soldats ont été tués par un tir de mortier le long de la frontière avec l'enclave palestinienne, selon l'armée. Les médias israéliens avaient d'abord fait état de victimes civiles. Cette attaque a été revendiquée par le Hamas. Un cinquième militaire est tombé au combat à Gaza.
L'armée israélienne a encore annoncé avoir tué un membre d'un commando palestinien qui s'était infiltré près du kibboutz de Nahal Oz (Sud), tout proche de la frontière. Le Hamas a aussi assumé la responsabilité d'une opération dans la région, disant avoir tué "plus de 10 soldats", ce que l'armée n'a pas commenté.

"C'est l'Aïd du sang"

L'accalmie qu'ont connue dimanche et dans la nuit les Gazaouis aura donc été très éphémère. Elle n'avait d'ailleurs pas éteint leur hantise des bombardements, à en juger par le calme inhabituel des rues de Gaza quelques heures avant la célébration de la fête du Fitr marquant la fin du ramadan, qui s'annonce sinistre pour les 1,8 million d'habitants.
"C'est l'Aïd du sang", résume Abir Chamali en passant doucement la main sur la terre fraîche qui recouvre le corps de son fils de 16 ans tué jeudi près de la ville de Gaza. "L'occupant (israélien) refuse toujours tout cessez-le-feu humanitaire pour l'Aïd. Il s'agit d'une rebuffade aux croyances des musulmans et à leur culte", a accusé le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.
En trois semaines, selon les secours locaux, l'offensive israélienne a fait quelque 1 050 morts palestiniens - pour plus des trois quarts des civils selon l'ONU - et quelque 6 200 blessés dans la bande de Gaza, où les destructions sont considérables. Côté israélien, 48 soldats et trois civils ont été tués.

"Désarmement du Hamas"

À New York, les 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU, réunis en urgence, avaient exprimé avant la reprise massive des hostilités, leur "fort soutien à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et sans condition" réclamé par Barack Obama. 
Cette déclaration unanime a été fraîchement accueillie. Le représentant palestinien à l'ONU Ryad Mansour a regretté que le Conseil n'ait pas appelé à la levée du blocus imposé depuis 2006 à Gaza, tandis qu'Israël jugeait qu'il n'avait pas pris en compte les impératifs de sécurité d'Israël.
Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui était dimanche en Arabie saoudite, devrait se rendre "très bientôt" à la tête d'une délégation de son mouvement le Fatah, du Hamas et du Jihad islamique, pour discuter d'un cessez-le-feu, au Caire qui a condamné "l'usage excessif de la force" par Israël. Même si une très hypothétique trêve devait être finalement arrachée, sur le fond, les désaccords resteraient profonds sur les termes d'un accord durable.
Appuyé sur le fort soutien de son opinion publique, Israël entend finir de neutraliser les souterrains creusés à Gaza pour dissimuler des armes et lancer des attaques en territoire israélien. Et le secrétaire d'État John Kerry a répété dimanche que toute résolution du conflit "durable et significative, doit mener au désarmement du Hamas", qui contrôle la bande de Gaza. 
Une déclaration qui survient au lendemain de l'appel comminatoire à une trêve de Barack Obama qui avait jeté de l'huile sur le feu dans les relations déjà tendues entre les deux alliés. De son côté, le Hamas exige un retrait israélien de Gaza et une levée du blocus de l'enclave dont il a pris le contrôle en 2007, deux ans après que l'armée israélienne s'en était unilatéralement retiré.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

La grandeur de Binyamin Netanyahou....

Binyamin Netanyahou était en visite aux Etats-Unis pour la conférence annuelle de l’AIPAC. Cette visite devait être triomphale. Elle a ...