En ne prenant que les bons côtés des choses, la députée nahdhaouie Sonia Toumia était jusqu’à sa toute récente intervention plutôt touchante de par sa naïve sincérité et franchement rigolote par moments. Sa sortie mémorable sur l'impact des coupures d'eau sur le bon déroulement des fêtes de mariage restera un modèle du genre, tout comme le message adressé dans la langue de Molière au ministre néocolonialiste Manuel Valls...
Un message qui a fait pâlir d'envie les immortels de l'académie française (un projet de reconversion pour l'honorable députée ?)...
Cela étant dit, le summum de la drôlerie (ou du ridicule à vous de choisir) a été atteint avec sa géniale trouvaille de création d'un club des martyrs dans chaque gouvernorat...
Outre l'aspect très peu pratique de la proposition, force est de constater, qu'il a fallu attendre qu'une députée sortie des rangs du parti de Dieu, pour que nous, peuple des croyants, commencions à douter que les martyrs n’allaient plus ressusciter auprès du très Puissant mais devraient désormais se retrouver dans un club de rencontre (sic) !
En accumulant pareilles perles du langage, la députée a plutôt gagné auprès de l'opinion publique l'image d'une députée atypique mais plutôt sympathique, à l'image de Brahim Kassas ou d’un Tahar Hmila des meilleurs jours.
Toutefois, sa dernière intervention, dominée par le moi-je où elle menace tous les facebookeurs qui ont relayé ses «interventions gags» de poursuites judiciaires et sa demande à la ministre des nouvelles technologies de rendre Facebook payant (la sélection par les prix) n'est pas drôle du tout et même plutôt inquiétante.
D'une, madame la députée, permettez-moi de vous rappeler que votre mandat actuel, vous le devez aux martyrs de la révolution, mais aussi un peu au réseau social Facebook qui a pu faire sauter le verrou fait à la circulation de l'information et donc à la propagation de la protestation citoyenne, emportant le dictateur dans son chemin.
De deux, quelle idée, de la part d’une députée censée défendre les libertés au sein de l’hémicycle d'en appeler à la ministre de la technologie pour instaurer une nouvelle forme de censure. Certes, il est tout à fait compréhensible que vous soyez outrée par quelques pages Facebook plutôt peu amènes à votre endroit mais n'est-il pas plus honnête de votre part de dénoncer aussi vos propres pages (officielles ou apparentées) nettement plus agressives dans l'attaque visant l'honneur et l'intimité des opposants.
Que vous auriez limité votre courroux à une indignation, ceci est votre droit mais de là à en appeler à la tutelle et à un éventuel retour à la censure (même déguisé)... là vous n'êtes plus du tout drôle mais plutôt pathétique et consternante.
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