dimanche 11 novembre 2012

Sud d’Israël: « Vite!! Réveillez-vous les enfants! »




Par Yaël Bensimhoun
Un prise de vue à temps réel de la routine lors des alertes de bombardements en provenance de la Bande de Gaza, par Yael Bensimhoun, mère de famille à Ashdod. L’Alya de France est estimée à entre 3000 et 4000 personnes à Ashdod.
Vite ! …debout ! Allez !… Sirène !… des mots courts, des prénoms qu’on crie avec un calme olympien en apparence afin de rassembler au plus vite nos bambins et les pousser dans la cage d’escalier, dans le miklat (refuge) ou dans le mamad (pièce protégée) pour les plus chanceux…
Pas toujours évident quand on dort ou qu’on se trouve sous la douche, dans un bus ou au parc… même pour les plus grands… et cette terrible sonnerie qui résonne à nos oreilles longtemps après qu’elle ait cessé et que par révolte, on refuse absolument d’inscrire en nous comme familière…  
Révolte contre l’anormalité, ce désordre qui déconstruit l’âme et la fige et qu’on voudrait pourtant nous faire admettre comme nécessité ! Sommes-nous redevenus, nous les habitants du Sud d’un pays autonome et souverain des victimes consentantes ? Quel autre Etat accepterait que ses citoyens soient ainsi bombardés ? Des bombes artisanales parait-il, tirées par des terroristes  gazaouis  disent les médias français… « gazaouis », quel mot chantant, encore un peu, on demanderait à danser…

Bien triste danse en vérité! Cette nuit, nous les parents avons peu dormi, préoccupés de savoir si oui ou non il y aurait école aujourd’hui, et à l’affut de ce malheureux signal qui nous jette hors de nos maisons.  J’ai encore ce matin devant moi l’image troublante de cette très vielle dame soutenue par son fils, mon voisin, arrivés au moins deux minutes après le temps imparti pour gagner les abris. Je tenais mon fils contre moi ; son cœur battait si vite tandis qu’il me souriait comme pour conjurer le mauvais sort … en face de moi. L’ autre fils aux cheveux blancs déjà, souriait lui aussi à sa mère, petit bout de femme frêle au visage blême, littéralement accrochée à son bras comme à une bouée  … Je n’oublierai jamais ce regard entre eux, mêlé de reconnaissance, de doute, d’inquiétude et d’amour tout à la fois…

A l’étage au-dessous, un bébé pleurait , sans doute tiré de son sommeil d’ange tandis qu’un père lançait des blagues à la ronde, sous l’œil bienveillant de sa jeune femme et de ses enfants devenus pour l’occasion muets comme des carpes…

Mes grands eux, guettaient le boum, celui qui délivre de l’angoisse immédiate pour nous plonger tout aussitôt  dans une autre crainte « Où est-ce tombé ? » « Y a-t-il des victimes ? » « Mon Dieu protège nous ! » « Fais que  personne n’ait été touché »
Encore quelques minutes, il faut attendre avant de sortir de nos cachettes, consignes de la défense passive…En trombe enfin, nous regagnons nos demeures et nous jetons sur la moindre info, ça le téléphone, ça facebook, la télé ou la radio… Tout va bien, c’est tombé entre deux maisons, sur une école, mais c’est la nuit, sur une synagogue mais ce n’est pas shabbat … dans un terrain vague aussi…
 
  Heureusement, nous avons beaucoup de terrains vagues… Les portes dans les escaliers se ferment avec fracas ;
 on sursaute à chaque fois…mais non les enfants ce ne sont que des portes…allez c’est l’heure de dormir, tout va très bien dans le meilleur des mondes… et puis demain avec un peu de chance il y aura école, pardon, pas école les enfants, rassurez-vous, on ne va pas vous faire de fausse joie quand même…et puis, vous méritez bien ça au moins…

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"'Le monde doit comprendre qu'Israël ne restera pas sans rien faire face aux tentatives de nous attaquer. Nous sommes prêts à l'escalade", a indiqué dimanche 11 novembre le premier ministre Benyamin Netanyahou. Huit civils israéliens ont été blessés dans le sud d'Israël. 

Six Palestiniens ont été tués et quatre soldats israéliens blessés samedi 10 novembre dans la bande de Gaza. C'est l'un des plus lourds bilans pour l'armée israélienne à Gaza depuis  2009 et l'offensive "plomb durci".

Dans un communiqué, les forces armées israéliennes ont évoqué des attaques "en réponse aux événements récents", et indiqué que "des appareils de l'armée de l'air ont attaqué dans la nuit une fabrique d'armes, deux entrepôts d'armes et deux sites de tirs de roquettes dans le nord de la bande de Gaza ainsi qu'un entrepôt d'armes et un site d'activité terroriste dans le sud de la bande de Gaza".

A Gaza même, parmi les victimes, un homme tué appartenait aux Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique palestinien. Selon le porte-parole des services de santé du mouvement islamiste Hamas, trois Palestiniens ont également été tués et une trentaine d'autres blessés par des tirs d'artillerie israéliens samedi en fin de journée. Un des blessés est décédé de ses blessures dans la nuit.

TIRS D'ARTILLERIE

Dimanche 11 novembre, le corps d'un autre combattant palestinien, a été retrouvé à l'est du camp de réfugiés de Jabaliya. Selon des témoins, des combattants palestiniens avaient tiré une roquette sur une jeep militaire israélienne circulant à la lisière de l'enclave palestinienne, près du point de passage de Karni, à l'est de Gaza, provoquant des tirs d'artillerie israéliens. 

Une information confirmée par l'armée israélienne, qui parle de quatre soldats blessés dans l'incident.

C'est le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche nationaliste) qui a revendiqué l'attaque contre la patrouille israélienne, affirmant qu'elle avait eu lieu à 16H55, heure locale. Des tirs d'artillerie ont par ailleurs blessé cinq Palestiniens à l'est de Khan Yogourts, dans le sud de la bande de Gaza.

"Nous considérons cette escalade comme très dangereuse. Elle doit stopper immédiatement", a demandé Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas. Les Comités de résistance populaire (CRP), groupe palestinien radical, ont estimé que "l'ennemi sioniste" paierait "un prix élevé après ce crime contre Gaza".

Dimanche 11 novembre au matin, quatre roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers le sud d'Israël, et la ville de Sderot, y faisant quatre blessés légers.

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