vendredi 3 août 2012

Le signal de Bourgas...


Le signal de Bourgas

                    reuters
 Le récent attentat anti-israélien de Bourgas en Bulgarie est un signal fort de l'Iran dans la lutte, pour le moment "feutrée" entre les deux principales puissances du Moyen-Orient. Se défendre ne signifie pas être passif, ce qui nous impose parfois d'être à l'initiative d'actions obligeant, dans ce cas, les Iraniens à être la partie défensive.

"La dynamique est la suivante : si Israël réagit d'une manière ou d'une autre, il faudra qu'il prenne en compte une réaction iranienne", a expliqué Ouzi Arad, un ancien haut responsable du Mossad et ex-directeur du Conseil de Sécurité nationale.
Ce qui est intéressant dans la théorie d'Arad, c'est le principe de la parité : attaque implique contre-attaque avec proportionnalité dans l'intensité des représailles.
 
Jusqu'à présent la guerre d'Israël contre l'Iran était celle des "ombres". Israël a été suspecté d'avoir exécuté plusieurs opérations, mais aucune n'a pu lui être imputée directement ou exclusivement : cyberattaques, éliminations de scientifiques ou actions ponctuelles contre les Gardiens de la Révolution. L'Iran a réagi manière identique par une série d'attentats, pour la plupart ratés, contre des Israéliens à l'étranger, diplomates et touristes, avec, finalement un "succès", celui de Burgas en Bulgarie.
 
Il s'agit maintenant de savoir comment adapter la théorie de la parité d'Ouzi Arad à une attaque israélienne au grand jour contre l'Iran. Une opération d'une telle ampleur ne pourra pas se limiter aux installations nucléaires. Nombreux sont ceux, en haut lieu, qui espèrent, voire estiment, qu'une action contre les sites iraniens fera vaciller le pouvoir des ayatollahs et peut-être même le liquidera.
En d'autres termes, une attaque israélienne ne sera pas qu'une opération militaire de grande envergure, mais la mue d'un conflit latent en un grand incendie incontrôlable contre lequel le régime de Téhéran se battra pour rester envie.
 
On peut donc supposer que, lorsqu'on parle en Israël de mettre un terme au programme nucléaire iranien, Téhéran interprète cela comme une tentative de renverser le régime. Pour les autorités iraniennes, le fond du problème n'est pas le nucléaire, mais l'existence même du régime des mollahs et des Gardiens de la Révolution. Israël et le pouvoir iranien jouent au jeu du chat et de la souris et tentent de s'exterminer mutuellement, voilà ce que pensent les ayatollahs.
Pour tenter de sauver leur régime, les ayatollahs prendront des dispositions en vue de dissuader Israël d'attaquer l'Iran. Ils vont chercher par tous les moyens possibles à faire mal à Israël jusqu'à ce que nous écartions finalement l'option militaire.
Cela signifie que si, jusqu'à présent, le régime ne consacrait qu'une partie de ses forces aux actions terroristes dans sa guerre souterraine contre Israël, il y jettera dorénavant toute son énergie puisqu'il lutte pour sa propre survie. 
 
Il est donc vraisemblable que le combat va se poursuivre encore de nombreuses années, car à Téhéran on estime qu'Israël pourrait attaquer une nouvelle fois dans le futur, il faut donc passer le message à Jérusalem que le jeu n'en vaut pas la chandelle.
Le dilemme de nos dirigeants est donc le suivant : si une opération militaire contre les installations nucléaires ne réussit pas à renverser le régime iranien, nous sommes partis pour des dizaines d'années de guerre.
La théorie de la parité d'Arad induit que toute attaque contre l'existence du régime des mollahs équivaut à une atteinte à l'existence même d'Israël. Tant que la lutte se cantonne à la guerre souterraine du Mossad, le conflit est limité. Dès que l'aviation de Tsahal fera cap vers la République islamique, menaçant le régime, l'existence d'Israël sera en danger si nous ne détruisons pas immédiatement la clique des enturbannés.
Mais si nous n'agissons pas, la problématique est identique : de nombreuses générations vivront dans la même angoisse d'être tributaires de la paranoïa d'un Ahmadinejad ou d'un Khameneï.
 
La question, bien que très pertinente, n'est pas de savoir si le Hezbollah va, en cas d'attaque contre l'Iran, balancer ses dizaines de milliers de missiles contre nous, Même si la réponse est négative, et que Téhéran ne réussit pas à convaincre le Hezbollah, les Iraniens devront tout de même tenter de dissuader Israël.
La question qu'il faut se poser est la suivante : quels sont les moyens que les ayatollahs utiliseront pour assurer leur survie, eux qui nous ont déjà attaqués par le passé en Argentine, qui savent comment enrôler des terroristes prêts à agir contre nous, comme nous l'avons vu à Bourgas.
 
Une opération contre l'Iran aura pour conséquence l'ouverture d'un nouveau front avec un ennemi plus habile, subtil et malin que tous ceux auxquels nous avons eu à faire face jusqu'à présent.
Lors de sa rencontre avec le chef du gouvernement, cette semaine à Jérusalem, le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a déclaré : "nous ne permettrons pas à l'Iran d'accéder à l'arme atomique, un point c'est tout" !
 
Le même jour, il jure la main sur le cœur, devant le président Shimon Pérès : "je tiens à vous promettre personnellement, Monsieur le Président, que nous agirons de telle sorte que la menace nucléaire ne devienne jamais réalité".
 
Leon Panetta après Mitt Romney, nous sommes soudain l'objet de tant d'attentions.
Il est vrai que les élections américaines se dérouleront dans 3 mois…
Nous sommes à l'aube des grands choix. Netanyahou l'a annoncé cette semaine : la décision n'a pas encore été prise…

 
Marc Femsohn

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