lundi 13 août 2012

Le drôle d’anniversaire de François Hollande...


Le Lavandou (VAR), hier. François Hollande et sa compagne, Valérie Trierweiler, ont multiplié les sorties durant leur séjour au fort de Brégançon. 


Le président a fêté discrètement, hier, ses 58 ans alors qu’il va passer demain le cap fatidique des cent  jours au pouvoir.

Une quinzaine de jours de repos, pas plus. , qui a fêté hier au fort de Brégançon (Var) son cinquante-huitième anniversaire, n’a en fait jamais véritablement rompu le fil avec le bureau. Les services de l’Elysée ont continué à lui faire parvenir en temps réel toutes les informations essentielles.

« Aujourd’hui, il n’y a plus, comme il y a quarante ans, de vacances pour le 
 de la République, au sens où son temps n’est plus vacant », relève son ami et conseiller Bernard Poignant. Hollande, qui sait que la rentrée ne sera pas facile, s’est tenu au courant de l’évolution des dossiers. Il a fait part à ses proches de sa satisfaction en apprenant que le Conseil constitutionnel, qu’il avait lui-même saisi, ne considérait pas nécessaire de modifier au préalable la Constitution pour adopter le traité budgétaire européen. Une épine au pied évitée. Il a sans doute été surpris de la sortie de son voisin de villégiature et prédécesseur, , sur la Syrie. 

Et s’est bien gardé de réagir à chaud — laissant le soin à Laurent Fabius de répliquer — et se contentant d’une mise au point distanciée à l’occasion de son déplacement dans l’Isère samedi. Il s’est aussi entretenu avec le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, sur les démantèlements des camps de Roms, que les remontrances de Bruxelles, ainsi que les critiques des alliés écologistes, ont contribué à freiner.

Un gâteau aigre-doux

Mais le gâteau d’anniversaire avait sans doute hier un petit goût aigre-doux. En cause, un sondage Ifop pour « le Figaro » prenant le pouls de l’opinion alors que le président passera demain le cap des cent jours à l’Elysée. Si 57% des Français estiment que François Hollande a tenu ses engagements de campagne, ils ne sont que 40% à lui faire confiance pour résoudre les problèmes du pays, une majorité (51%) pensant l’inverse.

 « Les Français étaient sceptiques avant l’élection, ils le sont après. Je ne vois pas comment, vu la situation, quelqu’un qui gouverne pourrait emballer à son poste », tempère Bernard Poignant. 

De quoi requinquer tout de même une opposition qui, après avoir donné de la voix cet été en reprochant à Hollande son immobilisme supposé sur la Syrie, s’apprête à passer aux choses sérieuses avec le budget 2013.

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’est engagé à ramener en une année le déficit de 4,5% à 3%. Mais alors que la croissance s’annonce encore plus faible que prévue, certains, au sein même de la majorité, crient casse-cou en pointant la montée du chômage. Alors que la crise syrienne est loin d’être résolue et que la zone euro menace à tout moment de flancher, 

François Hollande sait que, sur le plan intérieur, il ne pourra plus très longtemps se retrancher derrière l’héritage de son prédécesseur. « Il va faire exactement comme Sarkozy, il va cliver, opposer les Français », pronostique un ancien ministre du gouvernement Fillon. 

Très attentif à la gestion du temps, Hollande veut surtout inscrire son action dans la durée. Mais quel drôle d’anniversaire…

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