mercredi 25 juillet 2012

L’ironie ou la colère ? par Gilles William Goldnadel...



L’ironie ou la colère ?  
par Gilles William Goldnadel, Président de France-Israël et d'Avocats Sans Frontières 


 Dans ces colonnes bienveillantes, je peux bien oser la question :
Quel ton doit-on employer pour se faire entendre ? Voilà un problème que j’avoue me poser parfois lorsque m’est donnée la possibilité de m’exprimer publiquement.
Au moment où tant de nuées recouvrent les cieux d'Europe et d'Orient, au moment où le sentiment d'impuissance par instant accable, comment dire les choses ?
Si j'emploie, comme souvent, l'ironie caustique ne suis-je pas dans l'euphémisme qui minimise ?
Si j’use, sans me forcer, de la légitime colère, mes puissants et vigilants adversaires ne vont-ils pas en profiter pour me disqualifier du débat pour cause d'extrémisme ?


Et pourtant, jamais l'évidence qui vient et que l'on ne veut voir, n’a eu besoin d'être autant criée.
Les Frères Musulmans, historiquement complices du nazisme, et fondamentalement antisémites sont désormais, en cet été brûlant, au pouvoir ou à ses portes au Maghreb comme au Machrek.
Et l'Occident de se croire encore au printemps.
Le président élu, Mohamed Morsi, présenté comme morne, prudent et sans aspérités, a immédiatement exigé la libération d’Oman Abdel Rahman.
Pour ceux qui l’auraient oublié, il s'agit de ce dignitaire sunnite vénéré, emprisonné aux États-Unis pour avoir commis un attentat sanglant contre le World Trade Center en 1993.
Ce leader de la Jamaat Islamia, est à l'origine des assassinats contre Sadate et le rabbin Meir Kahana.
Pourtant, cela n'a pas empêché Barak Obama de l'inviter à la Maison-Blanche et d'autoriser en dépit des lois antiterroristes en vigueur aux États-Unis un membre éminent de la confrérie à pénétrer dans l'espace Nord américain.


Il ne se passe pas de jour sans qu'un responsable du nouveau pouvoir égyptien remette en question le traité de paix entre Israël et l'Égypte.
À de nombreuses reprises, j’ai mis au défi mes lecteurs ou mes auditeurs de me trouver un seul éditorial d'un journal hexagonal, parisien ou provincial, qui s'inquiète de cette situation.
Nul ne s'est hasardé à le relever.


Pourtant, ce traité qui a échangé des territoires stratégiques contre une paix froide mais effective, est censé servir de modèle pour le règlement de la question de Palestine, du moins aux yeux de ces observateurs prodigues en leçons de morale ou de conseils géostratégiques.
Si seulement, la situation actuelle pouvait les rendre plus modestes ou plus avares.
La Tunisie, jadis tolérante, s'enfonce dans le fanatisme. Le parti islamiste Ennadha, aujourd'hui au pouvoir se présente comme un rempart contre le salafisme.
Détail tragi-comique, de nombreux médias occidentaux, toujours aussi dénués d'esprit critique, ont présenté son dernier congrès comme marqué par la modération.




Sans doute parce que Khaled Mechaal, leader du Hamas, a reçu un accueil triomphal.
Est-il nécessaire d’écrire dans ce journal qui compte tant de lecteurs, réfugiés d’un pays dans lequel ils aimaient retourner parce qu’ils l’aimaient lui et son peuple, qu’il convient désormais de résister avec les pieds, autrement dit, de ne plus s’y rendre ?
Pourtant, il arrive que les yeux les plus clos se décillent enfin.
Ainsi, le Nouvel Observateur qui, la semaine dernière osait enfin poser la question que je posais moi-même dans ce journal huit jours auparavant : « Pourquoi ne pas parler de ce nouvel antisémitisme que personne ne veut voir ? »


Cette semaine, l’hebdomadaire de gauche récidive dans l’audace intellectuelle : sur son site (nouvelobs.com) il publie un article de Daniel Clairvaux réclamant que la sanction infligée à Jean-Marie Le Pen pour avoir minimisé l'occupation allemande soit appliquée au chantre de l'indignation morale.
Ci-après le morceau de bravoure de cette interview surréaliste à destination des thuriféraires de l'ancêtre suprême : «aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Greco.


Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci : l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d'éléments d’exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions ainsi que le vol d'œuvres d'art.
Tout cela était terrible mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistants le travail si difficile »
Encore un effort, et la coqueluche de la gauche deviendra sa maladie honteuse.


Gilles William Goldnadel
http://www.france-israel.org/

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