vendredi 27 juillet 2012

Les Druzes du Golan divisés sur les combats en Syrie....




Chaque jour, des groupes de curieux escaladent une colline rocailleuse du Golan,  située au sud-ouest de la Syrie, pour apercevoir les combats qui font rage du côté syrien de la frontière, à quelques centaines de mètres de là.


A mesure que le conflit s'intensifie entre les forces loyales au président syrien Bachar al-Assad et les troupes rebelles, les Druzes se pressent de plus en plus nombreux dans le village de Buqaata, sur le flanc oriental du plateau du Golan , qui offre une vue plongeante sur la localité syrienne de Jebata al-Khachab déchirée par la guerre civile. 


Les quelque 5.000 habitants de Buqaata, qui se considèrent presque tous comme des Syriens, s'affirment divisés par ce conflit alors que crépitent au loin les rafales d'armes automatiques.
"Pour moi, il est impensable que des Syriens puissent tuer des compatriotes et encore moins qu'ils bombardent massivement un de leurs villages, comme je l'ai constaté ces derniers jours", affirme à l'AFP Mahmoud Amacha, un habitant.


"Un sentiment terrible d'amertume et de détresse m'a étreint quand j'ai vu l'armée syrienne tuer des civils syriens réclamant la liberté", ajoute-t-il.
Le point de vue de cet assureur, âgé de 57 ans, est loin de faire l'unanimité à Buqaata: il y a trois mois, il s'est retrouvé à l'hôpital avec une côte cassée après avoir été délibérément renversé par une voiture conduite par des jeunes du village sympathisants du président syrien Bachar al-Assad.


Son fils Wiyyam, qui a purgé 12 ans dans les prisons d'Israël pour avoir planifié l'enlèvement d'un soldat israélien, a fait scandale en soutenant publiquement les rebelles deux mois après le début des hostilités en mars 2011.


"Depuis, notre maison est régulièrement attaquée, car on nous juge déloyaux envers le régime", soupire M. Amacha.
"Au début, nous n'étions qu'une poignée à appuyer la révolution. Mais, à présent, la réalité est plus mitigée. Il y a des sympathisants d'Assad avec lesquels nous devons trouver une base d'entente, et il y a un groupe de voyous qui ne comprennent que la manière forte", dit-il encore.


Pour Ali Abou Awwad, un médecin qui a fait ses études à Damas, l'occupation du Golan ne s'achèvera qu'après la chute de l'actuel régime syrien "responsable depuis 17 mois de la boucherie de son propre peuple".


Il a hissé un petit drapeau de l'Armée syrienne libre (ASL, formée essentiellement de déserteurs) sur sa maison ..
Quelques dizaines de kilomètres plus loin, au centre de Majdal Chams, le principal des quatre gros bourgs druzes du Golan, un énorme drapeau syrien flotte au-dessus d'un monument. 


Et, tous les vendredis, des dizaines d'habitants s'y rassemblent pour clamer leur soutien aux rebelles.
Mais, à Buqaata, les sympathisants du président syrien continuent de donner de la voix. "Ici, nous sommes tous avec Assad", s'exclame un garçon d'une douzaine d'années. "Ils (les soldats) bombardent les terroristes", ajoute-t-il en montrant du doigt Jebata al-Khachab qu'il vient d'observer avec deux camarades depuis la colline surplombant ce village.


Dans la même veine, le pharmacien local, Gandhi al-Kahaloni, estime que les effusions de sang en Syrie "n'ont rien à voir avec les réformes, la liberté et la démocratie (...) Il s'agit d'une tentative de sabotage qui vise à créer le chaos en Syrie pour la détourner de la résistance à Israël et aux Etats-Unis".


Dans un tiroir, le pharmacien conserve une affiche enroulée d'Assad, qu'il n'est pas question de montrer dans son échoppe "car il s'agit d'un commerce".
Mais il exprime ouvertement son admiration pour le président syrien "qui reste un lion (ndlr: Assad signifie lion en arabe) et conservera intacte l'unité nationale en Syrie".

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-monde/les-druzes-du-golan-occupe-divises-sur-les-combats-en-syrie-27-07-2012-2104338.php

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