jeudi 21 juin 2012

Parashat Kora'h 5772



Une Mézouza à la porte par Yitschak Meir Kagan


La lecture de la Torah de cette semaine raconte comment Kora’h, un membre de la tribu sacerdotale de Lévi, se rebella contre l’ordre établi et contesta l’autorité de Moïse et la grande prêtrise d’Aaron.


Le Midrache1 rapporte que Kora’h chercha à remettre en question le rôle de Moïse à travers plusieurs questions. L’une d’elles portait sur la Mézouza. Selon la loi juive, chaque maison doit avoir, fixée au montant droit de sa porte, une Mézouza, un petit rouleau de parchemin contenant les deux premiers paragraphes du Chéma Israël. Kora’h demanda à Moïse : « Une maison remplie de rouleaux de la Torah nécessite-t-elle une Mézouza ? » Moïse répondit que le contenu de la maison n’entrait pas en ligne de compte ; quel qu’il soit, une mézouza est requise à chaque porte.


Quelle est la logique de la réponse que Moïse fit à Kora’h ? Une Mézouza, après tout, ne contient que deux petites portions de la Torah. Pourquoi, en effet, une maison pleine de rouleaux comportant l’intégralité de la Torah nécessiterait-elle une Mézouza ? Et si on a une Mézouza dans un étui magnifiquement décoré posée sur une étagère, pourquoi ne serait-ce pas suffisant ? Quelle est la signification d’avoir une Mézouza clouée au chambranle de la porte ?


Notre Torah n’est pas vouée à être reléguée aux étagères
La réponse est que, bien que les étagères d’une maison puissent être pleines de rouleaux de la Torah ou d’autres livres saints, cela peut ne pas assurer la conduite religieuse de ses habitants. C’est la Mézouza sur la porte qui symbolise la conscience active de la présence de D.ieu.2


La Mézouza est fixée au chambranle de la porte qui est le passage à travers lequel on entre dans son domicile et à travers lequel on le quitte. Symboliquement, on prend avec soi les enseignements divins qu’elle contient partout où l’on se rend. Notre Torah n’est pas vouée à être reléguée aux étagères d’une bibliothèque ou seulement aux lieux d’étude ou encore au statut de simple exercice intellectuel. Elle est à tout moment un facteur de notre vie et toutes nos actions sont guidées par la conscience que « L’Eternel notre D.ieu est Un »,3 comme il est écrit dans la Mézouza.


On raconte qu’un homme s’est un jour vanté à son rabbin de la grande somme de Torah qu’il avait apprise et maîtrisée. Le rabbin lui répondit : « Tu parles seulement de la Torah que tu as apprise, mais qu’est-ce que la Torah t’a appris à toi ? Ne te demande pas : “Combien ai-je acquis de connaissances en Torah ”, mais plutôt : “Combien la Torah m’a-t-elle formé, éduqué et raffiné ?” »




Kora’h, un être exceptionnel à bien des égards puisqu’il n’a pas peur de se mesurer à Moshé rabénou. Il l’a vu agir dans l’épisode des dix plaies d’Egypte, Il l’a vu à la l’ouverture de la mer et il l’a vu descendre du mont Sinaï avec les tables de la loi.

Et pourtant il ne craint pas de s’opposer à lui. S’il accepte le défi que lui lance Moshé, en sachant qu’il risque sa vie, c’est parce qu’il est sûr et certain d’avoir raison.

Revenons à l’histoire : Kora’h se sent lésé de ne pas se voir attribué de hautes fonctions par Moshé. Familialement parlant c’est son tour de recevoir un poste mais il ne sera qu’un lévi parmi tant d’autres. Comme nous l’avons dit il est exceptionnel, exceptionnellement riche et exceptionnellement intelligent. Il voit prophétiquement que sa descendance est promise à la grandeur et il ne comprend pas pourquoi il est mis à l’écart.


On pourrait parler du gros défaut que représente la poursuite de la gloire et des honneurs mais il y a un autre point à coté duquel il ne faut pas passer et qui nous concerne peut-être plus que le précédent : c’est la capacité de l’être humain d’être sûr qu’il a raison, même lorsqu’il est opposé à plus sage que lui.


Comparons le comportement de Kora’h au notre lorsque nous sommes en conflit avec quelqu’un. Kora’h réagit à la nomination « injuste » des proches de Moshé, c’est Moshé qui a commencé. Kora’h ne désire que ce qui lui revient de droit, pas plus. Enfin Kora’h dispose de faits qui prouvent qu’il a raison, il s’engage jusqu’au bout.


C’est ce que chacun de nous ressent lorsqu’il se dispute : c’est l’autre qui a commencé, moi je ne cherche pas la guerre mais ce qu’il fait est injuste, je ne veux que ce qui me revient et j’ai les preuves que j’ai raison. Bien sûr je suis de bonne foi et j’irai jusqu’au bout car je ne me trompe pas.


Et pourtant on se trompe…
Le fait même d’être en guerre avec quelqu’un ou de lui en vouloir est le signe que l’on s’éloigne de la vérité car lorsqu’on introduit la volonté de D-ieu dans notre analyse de la situation, on arrive invariablement à la paix, même si les opinions divergent. Au lieu de voir l’autre comme le grand méchant loup on essaye de comprendre ce qu’il ressent et comment il en est arrivé à penser ou à se comporter comme il l’a fait. On communique.
Rabbi Na’hman enseigne dans le Séfer Hamidot : quand il n’y a pas de vérité, il n’y a pas de paix. Celui qui aime se disputer traduit généralement cette phrase par : on ne fait pas la paix avec un menteur, bien sûr il est capable de dire qui est menteur et qui ne l’est pas…Il contredit le sens même de cet enseignement qui veut dire que lorsqu’on recherche vraiment la vérité, on arrive à la paix.


La recherche de la vérité commence par l’acceptation de son ignorance.
Rabbi Na’hman enseigne que l’une des principales épreuves de l’homme est d’accepter de mettre sa logique personnelle de côté lorsqu’il s’agit de la Torah et des sages d’Israël. La foi est un choix intellectuel qui consiste à avoir l’humilité d’accepter que nos raisonnements personnels sont très limités, une fois ce choix fait on peut commencer à utiliser son intelligence et à poser des questions, si on le fait avant ce n’est plus une question mais une remise en question, c’est l’erreur assurée. Une erreur qui nous entraîne à nous disputer sans arrêt parce que nous avons raison.
Kora’h a payé le prix fort pour nous l’apprendre.
L'ÉTUDE
-Celui qui cherche à faire plaisir à son père et le réjouit aura l’envie d’étudier.
-Celui qui innove dans la Torah donne de la joie à D-ieu.


-Chaque connaissance des enseignements de Torah, que ce soit dans le domaine des relations entre l’homme et son prochain ou entre l’homme et D-ieu, est une réussite pour l’âme.
-Celui qui étudie la nuit, la Présence Divine/ Chékhinah est en face de lui.
-Chaque enseignement que l’on a étudié et dont on a été empêché de comprendre parfaitement le sens, on le comprendra dans le monde futur.
-Celui qui étudie à voix haute rallonge ses jours et se souvient de ce qu’il apprend.
-Celui qui dit : cet enseignement est beau et celui-là ne l’est pas, perd la richesse de la Torah.


-La sanctification donne la binah/comprendre une chose à l’intérieur d’une autre.
-D-ieu n’aime pas que l’on juge Israël défavorablement.
-Il faut étudier même sans comprendre.

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