lundi 25 juin 2012

L'islamiste Mohamed Morsi s'engage à être le président de "tous les Egyptiens"


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Le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, a été déclaré dimanche 24 juin 2012 vainqueur de l'élection présidentielle en Egypte.
Crédits : AFP/KHALED DESOUKI / KHALED DESOUKI
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Le président élu Mohamed Morsi, premier islamiste à accéder à la magistrature suprême en Egypte, a promis dimanche 24 juin qu'il serait le président de "tous les Egyptiens", appelant à l'unité nationale.

M. Morsi a obtenu 51,73 % des voix, contre 48,27 % pour Ahmad Chafiq, dernier premier ministre du président déchu Hosni Moubarak. Au Caire, des centaines de milliers de personnes ont fêté sa victoire sur la place Tahrir, symbole de la"révolution" qui a renversé M. Moubarak l'an dernier.
"LA RÉVOLUTION CONTINUE"

"Je suis le président de tous les Egyptiens sans exception", a déclaré M. Morsi dans son premier discours à la nation en tant que président élu, quelques heures après l'annonce officielle de sa victoire par la commission électorale. "L'unité nationale est le seul moyen de sortir de ces temps difficiles", a-t-il ajouté, en faisant référence aux hommes, aux femmes, aux chrétiens comme aux musulmans.

M. Morsi, qui a affirmé pendant sa campagne être le candidat de la "révolution", a commencé son discours par un hommage aux quelque huit cent cinquante personnes tuées pendant le soulèvement. Il faut que la "révolution continue jusqu'à la réalisation de tous ses objectifs", a-t-il dit.

Tout en s'engageant à "préserver les traités et chartes internationaux" signés par l'Egypte, le nouveau président élu a annoncé qu'il souhaitait "réviser" les accords de paix avec Israël conclus en 1979, dans une interview à l'agence iranienne Fars. Il a ajouté que l'Egypte allait "réviser les accords de Camp David" qui ont établi la paix avec Israël"Mais tout cela sera fait par les organes gouvernementaux et le cabinet, car je ne prendrai aucune décision seul", a-t-il précisé. "Notre politique à l'égard d'Israël sera basée sur l'égalité car nous ne sommes pas inférieurs à eux. Nous discuterons du droit des Palestiniens car cela est très important", a ajouté M. Morsi.

Le nouvel homme fort de l'Egypte a aussi prôné un renforcement des relations entre Téhéran et le Caire, rompues depuis plus de trente ans. Le renforcement des relations entre l'Iran et l'Egypte "créera un équilibre stratégique régional et fait partie de mon programme", a déclaré M. Morsi.
 Son rival, Ahmad Chafiq, l'a félicité dans la soirée, lui souhaitant du "succès dans la tâche difficile que lui a confiée le peuple égyptien". Agé de 60 ans, Mohamed Morsi, ingénieur diplômé d'une université américaine, est le premier président élu depuis le départ de M. Moubarak, contraint à la démission par une révolte populaire en février 2011. Il est aussi le premier civil à devenir chef de l'Etat depuis la chute de la monarchie en 1952, ses prédécesseurs étant tous issus des rangs de l'armée.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige le pays depuis la chute de M. Moubarak a promis de remettre le pouvoir exécutif au nouveau président avant la fin du mois. Son chef, le maréchal Hussein Tantaoui, a adressé ses félicitations dimanche à M. Morsi.
MARGE DE MANŒUVRE RÉDUITE
Fort d'une légitimité acquise dans une élection où les Egyptiens ont pu pour la première fois choisir leur président librement, le chef de l'Etat disposera toutefois d'une marge de manœuvre très réduite face au Conseil militaire. Dans une"Déclaration constitutionnelle complémentaire", l'armée a en effet récupéré lepouvoir législatif après la dissolution à la mi-juin de l'Assemblée nationale, contrôlée par les islamistes, en vertu d'un jugement déclarant illégal le mode de scrutin. Toute réforme restera donc, jusqu'à l'élection d'une nouvelle Chambre des députés, à une date non précisée, soumise au contrôle des militaires.

L'armée garde également un droit de regard sur la rédaction de la future Constitution, ainsi que des prérogatives importantes en matière de sécurité et de maintien de l'ordre dans ce pays de quelque 82 millions d'habitants.
Un responsable des Frères musulmans a indiqué que les partisans de la confrérie poursuivraient leur sit-in sur la place Tahrir "jusqu'à l'annulation" de la "Déclaration constitutionnelle complémentaire", ajoutant que le CSFA "n'a pas le droit deconfisquer le pouvoir exécutif ou législatif". M. Morsi a rejeté la récente déclaration constitutionnelle du CSFA, au pouvoir en Egypte depuis la chute de M. Moubarak, qui s'est octroyé de vastes prérogatives après la dissolution de la chambre des députés dominée par les islamistes.

"Le Conseil suprême des forces armées n'a pas le droit de modifier la Constitution et je rejette la déclaration constitutionnelle qui limite les prérogatives du président de la République", a déclaré M. Morsi, appelant le CSFA à quitter "immédiatement le pouvoir".
Selon la commission électorale, le taux de participation s'est élevé à 51,85 % pour le second tour de cette présidentielle, qui a eu lieu les 16 et 17 juin, contre 46 % lors du premier tour, les 23 et 24 mai.
Obama félicite Morsi
Washington a félicité le nouveau président égyptien, appelant l'Egypte à rester un"pilier de la paix dans la région". Le président Barack Obama a appelé Mohamed Morsi pour le féliciter et l'assurer du soutien des Etats-Unis dans la transition de l'Egypte vers la démocratie, a indiqué la Maison Blanche. "Il a souligné son intérêt à collaborer avec le président élu Morsi, sur la base du respect mutuel, pour faire progresser les nombreux intérêts partagés entre l'Egypte et les Etats-Unis", a ajouté la Maison Blanche.

Son porte-parole, Jay Carney, avait auparavant déclaré dans un communiqué : "Nous pensons qu'il est important que le président élu (Mohamed) Morsi prenne en ce moment historique des mesures pour faire avancer l'unité nationale en consultant tous les partis sur la formation d'un nouveau gouvernement". - (avec AFP)



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