samedi 14 janvier 2012

Les scientifiques iraniens sont-ils les seuls en danger ?... Contre l’Iran, le Mossad a renforcé ses infiltrations chez les Kurdes d’Irak...



Les scientifiques iraniens sont-ils les seuls en danger ? Michael Bar-Zvi.



Au lendemain de l’annonce de l’ouverture de l’usine souterraine d’enrichissement d’uranium à Fordow, l’ingénieur chargé des importations pour la centrale nucléaire de Natanz, Mostapha Ahmedi Roshan a perdu la vie dans un attentat à Téhéran.
La technique utilisée, une fois encore, est celle de ce qu’on appelle la sticky bombe, lorsque deux motards placent une charge explosive sur la portière d’un véhicule en mouvement. Le temps de réaction ne permet pas aux passagers de stopper le véhicule avant l’explosion, qui, en général est très meurtrière pour les personnes à bord, sans pour autant provoquer d’importants dégâts à l’environnement, ni même au véhicule lui-même.


Cette méthode a été déjà été appliquée à plusieurs reprises pour la liquidation d’autres ingénieurs iraniens. Les médias attribuent bien entendu cet acte au Mossad, avec l’aide des américains. Pourtant, il faut savoir qu’une telle action ne peut se dérouler qu’avec l’aide de personnes locales. On évoque l’opposition iranienne ou la résistance kurde, car aussi bien pour l’exécution d’une telle opération, que pour la fuite des auteurs, il est nécessaire de connaître le terrain à la perfection.


Ces actions entravent et retardent sérieusement l’avancée du programme de développement nucléaire iranien, mais elles ne l’arrêtent pas pour autant. Cette tactique de retardement repose sur deux principes : le premier est la volonté de ne pas attaquer l’Iran de manière frontale, et de ne pas lui donner le prétexte d’une contre-attaque contre des cibles civiles et militaires israéliennes.
Le second principe est l’espoir, qui, ces derniers jours, ne semble plus infondé, de voir les américains changer leur attitude attentiste pour une politique plus musclée.
Plusieurs sources, proches de la Maison-Blanche, ont affirmé que le président Obama et le secrétaire d’Etat à la défense Panetta ont rencontré les représentants des pays du Golfe, et notamment l’Arabie Saoudite, pour les informer de l’élévation du niveau d’alerte américain dans le détroit d’Ormuz et de l’éventualité d’une intervention armée si les Iraniens mettaient à exécution leurs menaces de fermeture. La circulation dans le détroit est vitale pour les exportations de pétrole des pays du Golfe, auxquels les Etats-Unis et l’Europe ont demandé d’augmenter leur production, dans le cadre de l’application d’un boycott à l’encontre de l’Iran.


L’analyse des spécialistes israéliens, formulée il y a quelques années déjà, prend aujourd’hui tout son sens. Israël n’est pas le seul pays menacé par la bombe iranienne, et un jour ou l’autre les Etats occidentaux et les autres régimes de la région finiront par arriver à la conclusion qui s’impose : empêcher Téhéran de se munir de l’arme fatale. En attendant, il faut mettre tout en œuvre pour retarder l’échéance.
Jamais l’expression "mieux vaut tard que jamais" n’aura été aussi judicieuse.
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Contre l’Iran, le Mossad a renforcé ses infiltrations chez les Kurdes d’Irak




Guerre de l’ombre. Anticipant un retrait militaire américain d’Irak, le Mossad israélien a renforcé sa présence ces derniers mois dans les provinces kurdes du nord du pays, limitrophes de l’Iran, nous a affirmé une source française bien informée au Moyen-Orient.
En Irak, les services de renseignements français ont été mis au courant de ce renforcement de la présence des agents israéliens auprès des Kurdes.
Difficile de dire si Mostapha Ahmadi Roshan, cet ingénieur nucléaire iranien tué dans l’explosion d’une bombe ce mercredi matin près d’une université à l’est de Téhéran, l’a été grâce à des informations fournies par un de ces agents kurdes pro israéliens infiltrés en Iran.
Mais le modus operandi de l’attentat en rappelle d’autres, jamais revendiqués bien sûr par Israël, mais qui, pour les spécialistes, portent la marque du Mossad. Ce faisant, l’Etat hébreu reste fidèle à une tradition qui consiste à éliminer ses ennemis, avant qu’ils ne portent atteinte à sa sécurité.


Les responsables iraniens n’ont d’ailleurs pas tardé à pointer Israël. L’Etat hébreu est « responsable de cet attentat, la méthode ressemble à celle utilisée dans les (autres) attentats contre les scientifiques iraniens », vient ainsi de déclarer un dignitaire à Téhéran. Ahmadi Roshan a été tué lors de l’explosion d’une bombe magnétique placée sur une voiture à bord de laquelle il se trouvait en compagnie de deux autres passagers, alors que le véhicule voiture circulait près de l’université Allameh Tabatabaï. Un motard aurait collé l’engin explosif à la Peugeot 405 de M. Roshan. Ce dernier travaillait sur le site d’enrichissement de Natanz à un projet de membranes polymères utilisées pour la séparation de gaz. Natanz est le principal site d’enrichissement d’uranium en Iran.


La collaboration entre le Mossad et les services de renseignements kurdes d’Irak n’est pas nouvelle. Elle était assez forte sous le Shah, avant de connaître un ralentissement à l’avènement de la République islamique d’Iran en 1979. Mais profitant de l’invasion américaine de l’Irak en 2003, les espions israéliens ont de nouveau infiltré les régions kurdes du nord de l’Irak, avec l’aval des autorités locales, en particulier de Massoud Barzani, le chef de la région kurde autonome.
Sur place, les agents du Mossad ou d’anciens militaires israéliens entraînent discrètement les forces de sécurité kurdes. Mais ces dernières années, avec une menace nucléaire iranienne de plus en plus pressante, l’Etat hébreu s’est surtout servi du Kurdistan comme d’une base à partir de laquelle ses agents pouvaient recruter des opposants kurdes iraniens réfugiés dans le secteur, avant de les envoyer en mission de l’autre côté de la frontière en Iran.


L’attentat de ce matin à Téhéran intervient alors que la tension est forte entre l’Iran et l’Occident. L’Union européenne s’apprête à sanctionner le pétrole iranien, avec l’appui des Etats-Unis qui ont eux-mêmes décidé de durcir les mesures contre Téhéran. La République islamique a riposté en menaçant de fermer le détroit stratégique d’Ormuz, par lequel transite un tiers du pétrole mondial.

Georges Malbrunot
Le Figaro.fr

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